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L'école - Director's Cut

L'école - Director's Cut, Chapitre 15, par Pitoch, le 13 avril 2007.

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Chapitre 15

Personne n'osa bouger. Assommée par la remarque de Jones père, Lara grelottait de peur, appréhendant le résultat de son... meurtre. Le mot résonna dans sa tête, rebondissant dans son esprit comme un écho accusateur. Elle avait tué Banks de sang-froid, sans hésitation, et surtout sans se soucier des conséquences. Conséquences qu'elle attendait, comme les autres, avec effroi. Mais rien ne sembla venir, la situation restait inchangée : les Jones, Ling et elle-même se trouvaient non loin du portail, devant lequel se tenait le corps sans vie d'Alex et le petit garçon impassible. De longues secondes s'écoulèrent, qui devinrent des minutes. Lara alla soupirer de soulagement lorsqu'elle fut heurtée par un fait nouveau : le petit garçon souriait.
- Voilà qui est suffisant... fit-il de sa voix gutturale.
Il leur tourna lentement le dos, pour faire face à la porte, et resta immobile.
- Que se passe-t-il ? demanda Lara. Qu'est-ce qu'y est suffisant ?
- La violence de la mort de Banks vient de donner à Satan toute la puissance qu'il lui manquait. Maintenant, il est réellement libre, à cause de vous ! Femme imbécile !
- Père ! intervint Indy. Calmez-vous, vous allez donner encore plus de pouvoir au Diable.
- Tu as raison, Junior.
Redevenu soudain calme, Henry sortit son mouchoir et déchaussa ses lunettes.
- Nous devons collaborer, et non nous disputer, continua Indy.
- « Collaborer » ? s'écria Lara. Ton père nous a trahi, il bosse contre nous !
- Lara, vous êtes si ignorante que ça en devient dangereux...
- Père ! Calmez-vous tous les deux ! Vous êtes en train de...
Indy fut interrompu par un nouveau grondement sourd provenant du portail. Ils se tournèrent tous face à la cascade de lave, s'attendant au pire. Lara remarqua que la jeune asiatique, maintenant seule, avait fait tomber son masque d'impassibilité et affichait clairement sa terreur. Elle se prit aussitôt d'affection pour cette gamine qui travaillait pour la mauvaise personne. Ignorant le grondement menaçant, elle s'approcha d'elle.
- Ling, quoi qu'il se soit passé entre nous auparavant, nous sommes dans la même galère. Banks est mort, et nous avons besoin de vos talents. Nous ne serons pas trop de... (elle jeta un coup d'oeil à Henry Jones) trois.
La jeune chinoise acquiesça de la tête, toute penaude. Lara lui sourit.
- Et je vous pardonne pour mon bras cassé, rajouta-t-elle.
Elle acquiesça de nouveau, confirmant à Lara que c'était bien elle qui était venue la voler au manoir. Mais peu importait, dorénavant.
- Lara ! l'avertit Indy.
Les deux jeunes femmes se retournèrent vers le portail, pour voir le petit garçon en sortir, suivi de près par cinq personnes. Lara en reconnut aussitôt trois : Legg, Natla et Bartoli, ses anciens ennemis. Les deux autres hommes étaient inconnus d'elle. Elle se tourna alors naturellement vers Indy.
- François Belloq, un archéologue qui voulait la puissance de l'arche d'Alliance, répondit Indy à la question muette de sa jeune amie. Et Walter Donovan, un riche industriel qui a financé l'expédition du Graal... afin d'obtenir la vie éternelle pour lui-même.
- Et je constate que c'est vous qui l'avez obtenu, docteur Jones ! fit Donovan, qui avait entendu. Ainsi que pour votre père...
Derrière eux, le portail se mit à vomir des morts-vivants, âmes torturées, qui avançaient lentement en gémissant. Avec dégoût, Lara constata que beaucoup avaient la mâchoire cassée et pendante, d'autres les bras tordus dans des positions impossibles, ou le cou brisé, incapable de soutenir la tête qui pendait de côté. Certains même n'avaient plus que le tronc, et avançaient en rampant sur le sol, s'aidant des bras. La vision de cette armée de zombies mugissante et en putréfaction - presque tous avaient au moins une orbite vide et des lambeaux de peau qui pendaient - était à la fois terrifiante et écoeurante. Même Henry Jones perdit son calme naturel et s'épongea le front à l'aide de son mouchoir.
- Amenez-moi la Porteuse ! fit le Diable en désignant Lara.
La jeune femme se crispa, serrant les poings et les dents.
- Porteuse de quoi ? murmura-t-elle, pour elle-même.
- Porteuse de ma progéniture, bien évidemment. Je vais te posséder ici et maintenant, et tu porteras le fruit de ma semence.
Les cadavres s'approchaient déjà de Lara. Pétrifiée par la terreur, elle les regarda s'avancer sans réagir. Comme dans un mauvais rêve, elle commençait à se détacher de la réalité, de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Dans un flou, elle vit alors Ling se placer devant elle et décapiter le premier zombie d'un violent coup de pied retourné. Utilisant ses compétences d'artiste martiale, la jeune chinoise affrontait la horde de cadavre des pieds et des poings. Lara la regardait, admirant ses mouvements fluides dans une relative indifférence. C'est avec ce même détachement qu'elle vit Indy rejoindre Ling pour repousser le flot de zombies. A deux, ils ralentirent leur progression, mais commençaient déjà à se faire submerger.
- Lara ! hurla Ling, sans cesser de se battre. Réveillez-vous ! La caisse, là-bas, vite !
Elle regarda dans la direction indiquée. Effectivement, elle repéra une caisse de métal. Une cantine. Lentement, elle s'en approcha et l'ouvrit. Toujours avec indifférence, elle contempla les armes posées à l'intérieur. Toujours avec indifférence, elle reconnut ses magnums fétiches et les empoigna. Le contact de leurs crosses si rugueuses, si rassurantes, si fermes, la tira instantanément de sa léthargie. Elle pivota sur elle-même.
- Couchez-vous ! hurla-t-elle.
Sans réfléchir, Indy et Ling, toujours aux prises avec les zombies, se baissèrent, ouvrant la ligne de tir à Lara. L'espace d'un instant, la jeune femme se sentit libre et comblée : elle se trouvait dans une situation qu'elle aimait et maîtrisait. Sans hésiter, elle ouvrit le feu. Elle vida les deux magnums en une seule fois, abattant les premières lignes de mort-vivants. Les morceaux de chair, voire de membres, volaient en tout sens sous les impacts des balles. Les deux chargeurs vidés avaient donné quelques secondes de répit à Indy et à Ling, mais aussi court soit-il, ce délai était largement suffisant pour Lara. En un battement de cils, elle jeta ses magnums, prit un fusil à pompe chargé et le lança à Indy. Elle prit son Desert Eagle et le chargea. Ce faisant, elle remarqua un superbe katana. Avec un sourire, elle le lança à Ling. Avant même que son cerveau ait analysé le mouvement de réception de la jeune chinoise que déjà la lame était hors du fourreau et venait de découper deux zombies horizontalement. Lara prit une seconde pour admirer la vitesse d'exécution de la jeune fille. Puis elle rejoignit ses deux amis et les soutint grâce à son arme. A trois, ils repoussèrent efficacement les mort-vivants, mais ils n'étaient pas dupes : ils ne tiendraient pas longtemps. Il en venait toujours plus, et le seul suspens qui restait dans l'affaire était de savoir s'ils allaient être submergés avant d'être à court de munitions, ou l'inverse. Ce fut les munitions. Ils continuèrent un moment à mains nues, mais se retrouvèrent vite séparés, emportés par les zombies qui les tiraient. Lara perdit de vue Indy, puis Ling. Elle tentait de se débattre, de se libérer de l'étreinte écoeurante des mort-vivants qui l'attrapaient. En vain : ils finirent par la maîtriser et l'amenèrent jusqu'au portail, jusque devant le petit garçon qui attendait en souriant. Derrière lui, Legg et Natla affichaient elles aussi des sourires radieux.
- Jolie résistance, apprécia Natla. Belle force de caractère.
- Oui, il faut bien reconnaître que tu es fidèle à toi-même, Lara, reconnut Miss Legg. Ca mérite une récompense, « Porteuse ». Tu vas te régaler !
- Si tu veux prendre ma place, n'hésite pas, cracha Lara.
- Silence ! intervint Satan. Préparez-la pour la saillie !
Lara aurait trouvé le terme immonde et sexiste, en temps normal. Mais prononcé par le Diable lui-même, devant l'entrée de l'enfer, il prenait une dimension absolument terrifiante. Legg se présenta spontanément pour exécuter l'ordre de l'enfant. Elle s'avança vers Lara, un sourire de triomphe aux lèvres. Libérant soudain son bras de la prise d'un mort-vivant, Lara rassembla ce qui lui restait de forces dans un poing rageur qu'elle écrasa avec force sur le visage de Legg, bien en face, faisant exploser son nez. Son ancienne ennemie recula en titubant, se tenant la figure à deux mains en criant. Lara afficha un petit sourire sardonique, qui s'estompa dès qu'elle posa les yeux sur le petit garçon. Ses yeux rouges surnaturels semblaient flamboyer, et la jeune femme se retrouva incapable de faire le moindre mouvement. Consciente de tout, elle se vit se mettre à genoux par terre, sans pouvoir rien y faire : elle ne contrôlait plus son corps. Elle ne pouvait même pas hurler : elle ne pouvait que subir. Le petit garçon descendit les quelques marches, lentement, et se tint debout devant elle. Dans cette position, il était plus grand qu'elle. Il tendit la main et lui caressa la joue. Lara retrouva aussitôt cette notion de paradoxe immonde : là où son esprit attendait la douceur d'une main d'enfant, il n'obtint que la violence et l'âpreté du Diable. Lara croisa de nouveau le regard du petit garçon : ce qu'elle y vit la glaça d'effroi. Elle allait mourir dans d'atroces souffrances, et dans peu de temps. Elle calma son esprit galopant, ne voulant pas céder à la panique. Si elle ne contrôlait plus son corps, elle tenait à contrôler sa volonté jusqu'au bout. Elle se résigna à son sort et s'apaisa. Elle se sentait presque bien. Non, elle se sentait bien. Si elle avait encore le contrôle de son corps, elle aurait souri. Pas d'un sourire ironique ou défaitiste. Non, d'un sourire de plénitude. Lara était comblée. Heureuse. Malgré sa mort imminente. Elle était tellement épanouie qu'elle ne s'étonna même pas de ses sentiments étonnants en de telles circonstances. Elle savourait ce bonheur. Elle souriait intérieurement. Et c'est avec la plus grande félicité qu'elle vit une petite fille la dépasser et se planter devant le petit garçon.

A suivre...

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