Partie 1 : The Angel of Darkness
Chapitre 2 : La traque (Paris)
Voilà ce qui arrive quand on s'appelle Lara
Croft : en une soirée ou une aventure, tout votre futur est détruit jusqu'à
ce que vous tiriez les choses au clair. Mais je n'avais encore jamais
affronté de choses de cette envergure. La situation me rappelait mon
expédition à la tour Von Croy Industries, où je n'étais pas dans mon
élément. Là, c'était les mêmes circonstances : je n'avais encore jamais été
prise en chasse par la police.
C'était nouveau et déconcertant ; et si je n'y risquais pas ma vie, je
risquais en revanche la prison et la dépossession de mes biens, entre
autres.
Après mon passage chez Carvier et qu'elle m'ait donné le journal de Werner,
la suite des évènements devint plus claire. Je devais me rendre au Louvre
afin de récupérer une des cinq peintures d'Obscura.
Je n'y arrivai qu'au bout de quelques jours, devant passer par différents
intermédiaires, parfois connus de mon ancien mentor, pour récolter les
informations nécessaires. Je ne manquai pas de remarquer qu'un homme, aperçu
pour la première fois dans un café parisien, me croisait à nouveau plusieurs
fois.
Mon infiltration dans les galeries du Louvre ne se révéla guère aisée. Il y
avait des gardes partout, et sitôt que j'eus pris la peinture d'Obscura, un
assaut se produisit dans le musée. Décidément, je n'aurais jamais dû
répondre à l'appel de Werner...Trêve de plaisanterie.
Alors que j'espérais pouvoir sortir du Louvre sans trop de difficultés, je
fus arrêtée par l'inconnu du café parisien, qui ne fut que trop heureux de
me voler la peinture que j'avais eu tant de mal à récupérer. Néanmoins, la
façon dont il me désarma me fit penser qu'il ne s'agissait pas d'un ennemi.
Alors je fis volte-face pour le voir.
Grand, brun, des yeux sombres. Son arme restait plaquée contre ma tempe, je
ne fis donc aucun mouvement brusque. Mais la colère m'envahissait à l'idée
qu'il eût pu me désarmer si facilement, en même temps qu'un autre sentiment
de haine incompréhensible montait en moi. Il s'éloigna, me menaçant toujours
de son arme, tandis qu'il saisissait l'objet volant qui avait été la
première preuve de sa présence. Au moment où il se détourna, les hommes qui
avaient envahi le musée m'aperçurent. Je me mis à courir, à moitié pour
éviter leurs balles, à moitié pour tenter de rejoindre l'étrange inconnu.
Nous nous poursuivîmes quelques instants dans l'escalier qui menait à la
sortie. Mais il avait de l'avance. Lorsque je le rattrapa, il était écroulé
à terre, inanimé dans la rue, sous la pluie battante. Je m'approchai, avant
de sentir un coup sur ma tête.
Dès lors, je ne me souvins plus de rien.
C'est un des anciens intermédiaires de
Werner - Bouchard - qui me retrouva, toujours dans la ruelle. Furieuse
d'avoir été à nouveau assommée si facilement, je lui demandai de me déposer
dans l'appartement de Werner. Il le fit, mais avant de monter dans sa
voiture, je ramassai un objet coupant, à la place du mystérieux homme qui
m'avait pris ma peinture.
Je traversai à nouveau la demeure de mon ami, toujours en désordre. Son
corps avait été enlevé, mais je remarquai un détail que j'avais oublié : sur
le mur était dessiné un signe de sang. Je laissai sur une commode une
vieille photo de Werner et moi, après l'avoir ramassée et enlevé les
morceaux de verre brisés. Je regardai l'unique miroir de la pièce. Une
partie de l'assassinant de Von Croy me revint en mémoire. Cette fois, je
reconnaissais le visage de son assassin. Je me sentis libérée d'un poids. Ma
haine n'avait pas été dévastatrice, ce n'était pas moi qui avait tué mon
vieil ami-ennemi...Mais le véritable assassin, je me rendis compte que je
l'avais croisé à Paris, il y a très peu de temps. Je fus tirée de mes
pensées par l'arrivée d'un agent de nettoyage, comme je le nommai
ironiquement. Après une bref lutte, je regardais le nettoyeur, et son
portable sonna. Je décrochai, et reconnus la voix de Bouchard. Je
connaissais un traître...
J'imagine l'avoir effrayé, car il raccrocha presque aussitôt. Je fouillai
les poches du nettoyeur, avant de trouver une carte de visite au nom de
Vasiley. Une personne que Werner avait mentionnée dans son journal.
Il me faudrait quitter Paris pour Prague. Et derrière moi, je laissais la
mort de mon mentor et ma culpabilité, ainsi que le fait que je m'étais crue
meurtrière envers un vieil ami...
Le temps de la revanche était venu.
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