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F.T.I.

F.T.I., Chapitre 1, par Pitoch, le 24 mars 2008.

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Chapitre 1

Alex était assis sur une simple chaise. Il était à peine conscient, tenant sa position que grâce aux liens qui l'entravait au niveau des chevilles et des bras. Ses mains étaient attachées très haut dans son dos, l'immobilisant totalement. Du sang coulait de différentes plaies, plus ou moins béantes. Il gémissait. Un seul mot était audible : « Lara ». Il appelait son amie, et il s'agissait de quelque chose qui faisait beaucoup rire Tête de Fouine. Il s'approcha d'Alex et, l'attrapant par les cheveux, lui souleva la tête. Lara vit le visage tuméfié de son ami, et des larmes jaillirent de ses yeux. Mais elle ne pouvait pas bouger, malgré ses efforts. Elle était comme tétanisée. Tête de Fouine regarda Alex, puis la regarda elle, avec son sourire torve.
- Je n'en ai pas fini avec toi, Croft, fit Jormungand. Loin de là.
Il sortit soudain une dague acérée, et la pointa vers la gorge d'Alex. Lara tenta de crier, sans succès.
- Je vais revenir, Croft. Rien que pour toi. Pour te faire souffrir. Souffrir comme tu n'as jamais souffert. A tel point que tu me supplieras de te tuer. Comme ton ami.
Soudain, Jormungand plongea la dague dans le cou d'Alex, sur le côté, jusqu'à la garde. Puis, d'un mouvement sec, il traversa toute la gorge. Alex mourut instantanément dans un gargouillis et une gerbe de sang.

***

Lara revint à elle en sursautant. L'esprit embrumé et les larmes aux yeux, elle resta immobile.
- Tu crois que c'est le moment de rêvasser, Lara ? demanda la voix dans son oreillette.
- Oui, c'est bon, marmonna-t-elle.
- Quoi ?
- Rien, j'y vais !
Elle descendit les derniers barreaux de l'échelle et arriva dans les égouts. L'odeur y était évidemment insupportable, mais Lara avait connu pire. Elle sortit le plan des souterrains et alluma sa torche. Mais elle regarda le dédale de couloirs sans réellement les voir. Son esprit était tourné vers autre chose. Vers ces cauchemars qui survenaient maintenant alors qu'elle était éveillée. Non contents de la traumatiser durant toutes ses nuits depuis un an et la mort de Jormungand, ils survenaient maintenant en plein jour ! Enfin, en l'occurrence, il était près de minuit : elle n'allait pas s'attaquer à un entrepôt de la Triade en plein jour.
- Oh, mais t'as buggé ou quoi ? s'écria la voix dans son oreillette.
De nouveau surprise, Lara se concentra sur le plan en soupirant.
- Tu peux pas savoir à quel point, Zip... Tu peux pas savoir à quel point.
- Eh miss, si tu flippes, il est encore temps de faire demi-tour !
- Je ne « flippe » pas, Zip. Laisse-moi juste le temps de me préparer. On va cambrioler un entrepôt de la Triade.
- Mais t'inquiète, j'ai tout prévu ! T'as plus qu'à y aller ! Mais sérieux, si tu doutes, n'y va pas. Ca vaut pas le coup, pour une babiole !
- Cette « babiole », comme tu dis, est inestimable. Sa place est dans un musée.
- Ben tiens ! Ça faisait longtemps...
- Coupe ton moulin à paroles, s'il te plait. J'ai besoin de me concentrer.
- Oh, merde, tiens !
Et le léger grésillement cessa, preuve qu'il avait coupé la communication. Lara eut un petit sourire ironique. Puis elle pointa le faisceau de sa lampe sur le plan. Tout droit sur deux-cent mètres, puis à gauche, puis... Et si Jormungand n'était pas mort ? S'il revenait ? Si ces cauchemars n'en étaient pas ? Juste une manipulation de son esprit ? Elle soupira. Elle n'arrivait plus à se concentrer sur son objectif. En clair, elle se sentait bonne pour commencer une psychothérapie dès son retour en Angleterre. Elle rangea la carte à l'intérieur de sa combinaison en latex noir et s'avança dans l'égout.
Après plusieurs minutes de déambulation, tournant à droit, virant à gauche, elle arriva face à une nouvelle échelle, débouchant sur une ouverture très étroite protégée par une grille épaisse.
- Zip, tu fais la gueule ? demanda-t-elle à voix basse.
- J'ai des raisons de la faire ? ironisa-t-il.
- Bien sûr que non, je suis ta patronne !
- Va chier.
- Bon, je suis sous la grille de la zone de débarquement. Les détecteurs sont bien désactivés ?
- Ouais, tu peux desceller.
Lara monta l'échelle et se cala juste sous la grille, croisant ses jambes autour d'un barreau. A l'aide de la petite poire, elle fit gicler de l'acide modifié sur les jointures de la grille. Elle redescendit pour éviter toutes projections et attendit. Un léger sifflement se fit entendre. Elle attendit quelques minutes, puis remonta. Lentement, elle retira la grille maintenant mobile.
- La grille est retirée, murmura-t-elle.
- Ok. A mon top, tu auras dix secondes pour t'extraire de l'égout, remettre la grille en place, monter sur la zone de débarquement et te coller contre la porte de service. Après ça, le système de sécurité sera de nouveau en place.
- Facile... répondit-elle.
- Ben alors y'a plus qu'à ! Trois... Deux... Un... GO !
Lara bondit hors de la bouche d'égout et, d'un coup de talon, replaça la grille. Sans perdre de temps, elle fonça vers la zone de débarquement et sauta sur le quai. Une fois rétablie, elle courut jusqu'à la porte de service et se plaqua contre elle, essoufflée.
- Huit secondes sept, fit Zip dans son oreille.
- Belle perf'...
- T'as plus qu'à ouvrir la porte... Minute !
- Quoi ?
- Y'a un blème...
- Accouche, Zip.
- Je viens de consulter les logs internes du système de sécurité. Avec un simple procédé de recoupement, je peux te dire qu'il a été coupé de l'autre côté de l'entrepôt, cinq minutes avant que je le fasse.
- Quelqu'un d'autre est entré discrètement ?
- Quelle vivacité d'esprit, « patronne » !
- Prépare une retraite efficace. Je m'occupe de l'intrus.
Sans cesser de regarder vers l'extérieur, Lara entrouvrit la porte dans son dos et se faufila à l'intérieur. Elle referma sans bruit. Devant elle s'ouvrait maintenant l'entrepôt de la Triade, zone totalement contrôlée par la mafia chinoise, et tolérée par le gouvernement communiste. Cet entrepôt servait de plaque tournante aux différents trafics, drogues et alcools en tête. Mais il contenait également toutes sortes d'objets, volés ou récupérés en tant que « paiement ». Dont un masque ancien de samouraï, d'une grande valeur historique... et financière. L'entrepôt n'était évidemment pas plongé dans l'obscurité, mais dans la pénombre, percée à intervalles réguliers par des veilleuses. De plus, des faisceaux issus de torches dansaient de temps en temps, preuves de rondes de nuit. L'espace d'un instant, Lara eut l'impression que l'autre intrus s'était fait repérer. Mais aucun signe d'activité ne vint confirmer cette impression. Après quelques secondes immobiles, laps de temps durant lequel elle se remémora le plan de l'entrepôt, elle se lança. Direction le sous-sol, encore plus vaste, dans lequel se trouvait - entre autre - l'objet de sa convoitise.
Elle n'eut aucun mal à atteindre l'escalier. Deux ou trois mouvements d'esquive pour se cacher, tout au plus. En bas, elle savait qu'elle allait se heurter à une porte. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'elle soit entrouverte. Sans hésiter, Lara dégaina son arme avant de se faufiler à l'intérieur. Elle ne mit pas longtemps à repérer l'intrus. Heureusement pour elle, il ne l'avait pas entendue arriver. Malheureusement, il s'intéressait au même objet qu'elle.
- Lâchez ce masque, fit distinctement Lara en pointant son arme sur la tête de l'intrus.
Lentement, il s'exécuta, s'accroupissant pour poser le masque au sol. Les formes affichées ne laissèrent aucun doute à Lara : l'intrus était une femme.
- Si vous vouliez bien vous tourner, mademoiselle...
L'intrus s'exécuta, laissant à Lara le loisir de la détailler. Elle était jeune, autour de trente ans, plutôt jolie et avait les cheveux d'un rouge vif.
- Je pars avec ce masque, fit Lara.
- Désolée, mais je ne peux pas vous laisser faire, répondit la jeune femme.
Sans crier gare, elle lança son pied et frappa le poignet de Lara avec force et précision, éjectant l'arme qu'elle tenait. Dans l'enchaînement, elle sauta sur place afin de lancer son autre jambe : le pied heurta Lara en pleine poitrine. Elle chuta lourdement, le souffle coupé. L'intrus aux cheveux rouges ramassa le masque et le mit dans un petit sac en toile et s'en alla sans demander son reste : elle n'eut le temps de faire que deux pas. Dans un mouvement de jambes au ras du sol, Lara la fit chuter, puis se jeta sur elle. Les deux femmes s'enlacèrent et roulèrent par terre, chacune tentant de se débarrasser de l'autre. Elles se séparèrent et se relevèrent aussitôt, prêtes à s'affronter. Les coups ne tardèrent pas à pleuvoir. La fille aux cheveux rouges ne se servaient presque exclusivement que de ses jambes, ce qui lui offrait puissance et allonge. Durant les premières passes, Lara se contenta d'esquiver ou de contrer les coups. Lors de brèves ouvertures, elle attaqua, sans plus de succès que son adversaire. La jeune femme aux cheveux rouges attaquait avec virulence, mais Lara sentait que son but n'était que de la neutraliser, voire simplement lui laisser le temps d'avance suffisant pour s'enfuir. Lara arriva à une conclusion simple : elle affrontait une concurrente, et non une ennemie. Mais sur le moment, la nuance n'avait aucune importance : seul le résultat importait. Et le résultat semblait maintenant clair : la jeune femme prenait le dessus sur Lara. Au terme d'une superbe esquive, elle pivota sur son talon et lança son autre jambe au terme d'un superbe coup de pied retourné. Elle toucha Lara en pleine poitrine, mais cette fois avec une telle violence qu'elle décolla littéralement du sol et s'effondra au milieu de cartons rangés non loin, dans un vacarme épouvantable. Un peu sonnée, elle mit du temps à se relever. Quand elle y parvint enfin, la jeune femme aux cheveux rouges avait disparu. A sa place se trouvaient maintenant 4 gardes chinois armés qui lui aboyaient des ordres. Lentement, elle leva les mains. Un cinquième homme, qu'elle n'avait pas vu, s'élança dans son dos et la frappa violemment à la nuque.

***

Bryce regarda Lara. Il pleurait et tremblait comme une feuille, signe évidemment d'une terreur profonde. Lara tenta de s'approcher de lui, pour le consoler. En vain.
- Lara... gémit-il entre deux sanglots. J'ai peur, Lara... Aide-moi...
Ne pouvant s'approcher de son ami, elle lui tendit la main. Il fit de même, mais encore une fois en vain. Quelque chose semblait les éloigner l'un de l'autre. Jormungand apparut alors derrière Bryce, son sourire torve affiché. Lara ne voyait pas ses mains, mais de larges traces de sang apparurent sur le T-shirt de Bryce, juste avant qu'il ne s'écroule lentement au sol. Lara hurla, le regard fixé sur la lame ensanglantée que tenait « Tête de Fouine ».
- Je vais revenir, Lara Croft, fit-il d'une voix sifflante. Je vais tuer tous tes amis sous tes yeux... Je vais te faire souffrir au point que tu me supplieras de te TUER !

***

Lara se réveilla en sursaut et secoua la tête, chassant les atroces images de ce nouveau cauchemar éveillé. Cauchemar qui soulevait de nouveau les questions de sa santé mentale. Elle comprit rapidement que les réponses pouvaient - devaient - attendre : attachée à une simple chaise, les mains dans le dos, elle se trouvait face à deux chinois qui conversaient sur un débit très élevé, et qui semblaient ignorer sa présence. Elle en profita pour détailler les lieux : une sorte de cave, aux murs nus, avec du mobilier réduit, et une simple ampoule en guise d'éclairage. Lara savait qu'elle n'allait pas apprécier les moments qui allaient suivre la fin de la conversation. Et c'était un euphémisme. Elle décida donc de passer à l'offensive, afin de montrer à ses tortionnaires qu'elle avait du cran.
- Eh, je suis là ! s'exclama-t-elle soudain.
Les deux chinois s'arrêtèrent de parler pour la regarder. Le plus âgé des deux, un petit homme avec des lunettes rondes et un air de sadique, renvoya l'autre d'un signe de la main. Il prit ensuite une autre chaise et s'assit face à elle.
- Vous vous êtes attaquée à une organisation puissante, mademoiselle, fit-il dans un anglais parfait.
- Je sais, la Triade, fit-elle, prenant le parti de jouer franc-jeu. Mais vous possédiez une oeuvre d'art dont la place est dans un musée.
- Ca ne vous donne pas le droit de nous la voler, il me semble.
- En même temps, voler des voleurs...
Pour toute réponse, elle reçut une violente gifle, qui lui arracha quelques larmes.
- Votre nom, je vous prie ? demanda le chinois.
- George W. Bush, répondit-elle instantanément.
Une nouvelle gifle accueillit sa réponse.
- Je vous déconseille de poursuivre dans cette voie, fit-il.
- Si jamais tu relèves la main sur moi, je te fais bouffer le peu de choses qui garnissent le fond de ton pantalon...
Le chinois se leva tranquillement et s'approcha d'une table. Il prit et admira plusieurs engins de torture, forçant ainsi Lara à tous les voir. Puis il se rabattit sur un scalpel et revint face à elle.
- Savez-vous ce qu'on peut faire avec ce genre de matériel, miss ?
- Préparer ce que je vais te faire bouffer ? ironisa-t-elle.
Il fit miroiter la lame brillante à la lumière de l'ampoule. Son air pervers donnait l'impression qu'il réfléchissait à la meilleure façon de découper sa victime. Mais il n'eut pas le temps de passer à l'action. Dans un énorme fracas, un pan de mur s'écroula, à droite de Lara, laissant passer l'arrière d'une camionnette blindée. Gênés par la poussière, ni le chinois ni elle ne virent sortir les quatre soldats surarmés. Mais ils étaient bien là, pointant leurs armes lourdes et couvrant toute la cave. Une voix retentit par un mégaphone, s'exprimant en chinois avec un accent occidental. Le tortionnaire se leva aussitôt et s'enfuit sans demander son reste, laissant Lara seule avec les soldats. Sortant de la camionnette, Zip s'approcha d'elle, traversant un soldat de part en part.
- Hologrammes dernière génération, expliqua-t-il. Effets sons et lumières garantis !
Il appuya sur le bouton d'une télécommande : les soldats disparurent, et la camionnette blindée redevint un véhicule simple.
- Tu vois que c'est utile de signer mes bons de commande ! fit-il en détachant Lara.
- J'avoue que je peux difficilement t'en vouloir en ce moment, répondit-elle. Comment as-tu su ? j'ai encore mon traceur ?
- Non. J'ai juste reçu un appel anonyme. Une jeune femme charmante.
- L'autre intrus...
- C'est bien possible, oui. On y va ? J'aime pas la Chine !
- Oui, on s'en va. Direction le Japon.
- Ouais, c'est sûr, c'est beaucoup mieux... Nishimura ?
- Nishimura.

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