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L'Argument et l'Arme

L'Argument et l'Arme, Chapitre 5, par Helo, le 08 juin 2003.

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Chapitre 5

Alors que je m'approchais de Lara pour sentir une présence physique plus rassurante, celle-ci laissa tomber sa torche et dégaina ses pistolet en serrant les dents. Elle les pointa sous le menton de l'une des statues de roc, prête à faire feu. Les clapotis de l'eau cessèrent progressivement, et bientôt, seules nos respirations troublaient le silence des catacombes.

Les statues ne bougeaient toujours pas. Lara ramena doucement ses armes contre elle sans toutefois baisser sa garde, et nous observâmes les alentours. Nous nous trouvions toujours dans le corridor, mais celui-ci était largement plus espacé à cet endroit. Les cinq golems formaient un cercle brisé. La statue qui nous avait précédemment poursuivit devait, à l'origine, se tenir à l'endroit vide. Lara garda une arme à la main et repris sa torche. Elle éclaira l'amas de roche qui formaient la tête d'une des statue, et me donna un léger coup de coude.

- Elle a un trait sur le front, dit-elle. Et un point, et une sorte d'étoile grotesque. On dirait que les symboles ont été peints. Ils ressemblent à ceux de votre tatouage.
- Les autres en ont aussi.

Un crissement se fit entendre. Nous pivotâmes instantanément face à la provenance du bruit, et observâmes l'une des statues d'où s'était détaché un fragment de roc.

- Elles sont aveugles, muettes, inintelligentes et profondément moches, murmurai-je le plus bas possible. Mais elles ne sont pas sourdes.

Lara hocha la tête pour démontrer qu'elle était en accord avec ce que j'avançais.

- Filons d'ici avant qu'elles ne se réveillent.
- Bonne idée, jeune homme.
- N'est-ce pas...

Nous contournâmes silencieusement les pointes effilées qui garnissaient le corps des statues de roc, et nous nous éloignâmes dans le corridor. À un certain endroit, Lara, qui se trouvait en tête, buta contre une marche dissimulée sous l'eau et tomba à la renverse. Elle refit surface et cracha. Je passai devant elle sans même lui offrir mon aide et grimpai le long mais bas escalier. Les marches, de près d'un mètre et demi de long, semblaient conçues pour permettre aux statues de les gravir.

Lara me rejoignit. Nous continuâmes dans le corridor désormais à sec jusqu'à ce que Lara me plaque son bras sur la poitrine afin de m'empêcher de continuer.

- Vous me semblez bien pressé de mourir, Orth...

Lara s'inclina et continua son chemin, accroupie. C'est alors que mon regard se posa sur une imposante herse, dissimulée dans une fente du mur, qui m'aurait aisément tranchée en deux advenant le cas que j'ais continué à marcher et que le mécanisme ait toujours fonctionné. Chose que je ne voulais pas nécessairement vérifier. Je suivis donc Lara à quatre pattes, en observant attentivement les murs et le plancher.

- Lara très chère, votre proéminent derrière m'empêche de voir où je vais...
- Orth chéri, votre indésirable présence me fait chier.
- Faut pas salir vos petites culottes pour moi, vous savez, ricanai-je doucement.
- Je commence sérieusement à me demander pourquoi je ne vous ai pas pelé le bras et je ne me suis pas enfuie après, alors que j'en avais l'occasion.
- C'est mon charme... vous n'avez pas su lui résister.

Elle manqua s'étouffer en pouffant de rire. Son inattention la fit faire un faux pas, et son genou accrocha une brique qui saillait du plancher. Elle s'enfonça dans le sol avec un grincement gutturaux de roche pourrie et de vase. Immédiatement après, la herse qui nous surplombait s'élança contre l'autre mur et le frappa solidement, formant une longue fissure. Des fragments de roche retombèrent par centaines sur le sol humide et froid, et le vacarme que produisit l'impact s'enfuit dans le corridor en s'estompant peu à peu.

Lara et moi restâmes immobiles quelques instants à écouter ce que le temple englouti avait à nous dire. Et c'est à ce moment qu'une secousse nous ébranla. Lara et moi nous jetâmes mutuellement des regards inquiets, et dans une action commune, nous nous élançâmes dans le corridor en laissant la herse derrière nous.

- Allez savoir si les cinq ne se sont pas réveillées! lançai-je, le souffle court.
- Je préfère ne pas m'en assurer, marmonna Lara en m'agrippant la main et en me tirant plus vite dans l'unique couloir.

Nous allions évidemment plus rapidement que les statues, mais celles-ci avaient l'avantage de l'endurance.

- Un bon point, dans tout ça, c'est que la herse leur bloquera momentanément le passage, rajouta Lara.

Le couloir montait de plus en plus. Alors que je prenais appui sur le mur pour me propulser plus rapidement, ma main heurta une pierre. Elle était taillée de manière effilée, et enfoncée dans le mur. Ma main la fit tomber au sol, laissant le trou qu'elle obstruait béant. Une autre secousse, cette fois bien plus importante que celles des statues, retentit dans le couloir face à nous. Apparaissant progressivement à la lueur de notre torche, un immense boulet roulait dans notre direction, grinçant contre les murs et martelant le plancher.

Mon unique réaction fut de faire un pas en arrière et d'observer le sang-froid et le courage de Lara. Contrairement à ce que la situation instaurait, aucune peur n'était visible dans son attitude. Elle observait nerveusement l'immense rocher qui roulait à notre rencontre. Alors que mes derniers espoirs disparaissaient, Lara s'élança vers le mastodonte de roc et glissa sur le sol moite, pieds en avant. Sa botte heurta une dénivellation du plancher, et amorça le piège. Une seconde herse quitta le mur et vint se ficher dans le second en projetant mille éclats de roche. Le boulet se fracassa contre la herse et s'immobilisa dans un grincement lugubre.

Lara resta immobile au sol, le pied tendu vers l'avant, à respirer fortement. Je me précipitai auprès d'elle, m'inclinant sous la herse et l'aidant à se relever.

- Vous n'avez pas idée combien je vous adore quand vous faites des trucs du genre, lui dis-je, les lèvres encore tremblantes.

Elle me jeta un regard où s'entremêlait reconnaissance et nervosité. Posant un genou sur le sol, je l'invitai à monter sur moi afin de passer par dessus les pièges déclenchés. Une fois de l'autre côté, je lui fis un triste sourire.

- Un bon point, dans tout ça, c'est que la herse et le piège leur bloquera momentanément le passage.

Elle me donna une légère tape sur l'épaule et nous nous élançâmes dans le couloir, fuyant les légères secousses qui s'étaient rapprochées depuis quelques minutes. Lara tira une autre torche de son sac à dos et l'alluma, l'autre s'étant éteinte. Maintenant que des obstacles nous séparaient des statues, nous prenions davantage de temps afin d'observer les murs et les pièges qu'ils pouvaient dissimuler. Quelques mètres plus loin, nous trouvâmes d'ailleurs l'ouverture, dans le plafond, par laquelle le boulet avait du tomber.

Nous débouchâmes finalement dans une immense pièce. Notre torche ne nous permettait pas de l'éclairer au complet. Néanmoins, une légère ouverture au plafond laissait filtrer quelques rayons de lumière, chassant ainsi les ténèbres pour les remplacer par une simple pénombre. La pièce, qui devait faire environ vingt mètre de diamètre, était de forme circulaire. Le plafond formait un dôme, sur lequel étaient gravés des fresques et des pictogrammes. Il y avait une porte, identique à celle d'où nous venions, de l'autre côté de la salle. Un rideau noir s'y engouffrait, nous empêchant de voir où elle menait.

Lara ouvrit la petite boîte étanche qui se trouvait dans son sac à dos et en retira un document. Elle le lut, prit sa carte, observa quelques temps les deux feuillets et leva finalement les yeux vers moi.

- C'est ici même que doit se trouver ce que nous cherchons.
- Du savon et un rasoir?
- Non, idiot, la troisième clé. Cherchez de ce côté, je vais par là.

Elle me jeta une torche, tourna les talons et se mit à observer les murs du côté gauche de la salle. Je soupirai légèrement et me mis à chercher de mon côté. Le bruit des immenses pieds des statues résonnaient dans le lointain, mais pas assez pour que ce soit alarmant. Et advenant le cas qu'elles aboutissent finalement dans la salle, nous n'aurions qu'à les éviter et repartir, ou bien à nous enfuir par l'autre porte.

Nous cherchions depuis bientôt dix minutes quand je revins vers Lara, l'air ennuyé.

- On ne trouvera rien, marmonnai-je.
- On a intérêt à trouver quelque chose, répondit-elle, concentrée sur une inscription dans le mur.

Je soupirai et m'assis au sol. Entourant mes jambes de mes bras, je déposai ma joue sur mon genou. Soudainement, j'étirai le bras pour éclairer une image sur le sol. Je me relevai, marchant en suivant un trait peinturé sur le plancher, et m'immobilisai finalement au milieu de la pièce.

- Lara, je crois que c'est le plancher...

Elle quitta son mur des yeux, les sourcils froncés, ne saisissant pas vraiment ce que j'avançais. Elle se retourna et éclaira les dalles de pierre sellées les unes aux autres qui faisaient office de plancher. Elle me rejoignit, l'air désemparée.

- Merde! s'exclama-t-elle.
- On ne pourra jamais apporter avec nous une dalle de près de 60 mètres carré.
- Je n'ai même pas de crayon pour retranscrire les symboles.
- Et je n'ai pas l'intention de mémoriser dans les moindres détails les inscriptions de cette clé, surtout avec le peu de temps que nous avons avant l'arrivée des chiens de garde, dis-je en croisant les bras.

Nous tendîmes l'oreille et n'entendîmes plus le martèlement des pieds de roc dans le corridor.

- Ils doivent s'être arrêtés devant la herse et le boulet, marmonna Lara. Ils ne sont pas loin.

Elle se mordit le doigt et réfléchis quelques secondes. Elle fracassa finalement son autre main avec son poing, jeta son sac à dos au sol et s'élança vers l'un des murs de la salle. À cet endroit, à environ trois mètres de hauteur, des racines avaient percées la pierre et s'étaient insinuées dans la pièce. Lara me fit signe d'approcher, grimpa sur mes épaules sans même me prévenir et coupa quelques racines avec sa machette. Elle se laissa tomber et couru vers son sac.

Je la rejoignis tranquillement alors qu'elle extirpait des allumettes de la petite boîte scellée. Elle en craqua une et tenta de mettre feu à la racine. La petite flamme lécha momentanément la branche puis s'éteignit.

- Ça ne marchera pas... les racines sont encore humides.
- Vous avez une meilleure idée, peut-être? me lança-t-elle d'un air méprisant.
- Je ne sais pas ce que vous voulez faire, Croft, mais vous devriez procéder par étape. Faites sécher les racines avant de les faire brûler.

Sur ce, je m'agenouillai auprès d'elle.

- Vous avez quelque chose que nous pourrions brûler?
- La carte...

Je la regardai un instant, indécis à brûler un document si précieux. Mais connaissant les ressources de ma compagne de voyage, j'empoignai la carte, la chiffonnai et la jetai sur le sol devant nous. Je craquai une allumette et mis feu au papier. Les flammes s'élevèrent rapidement, et je plaçai les racines sur le papier. Bientôt, la chaleur eu raison de l'humidité des brindilles, et le feu commença à les consumer. Lara retira les racines et les éteignit.

- C'est malin... dit-elle. Nous n'aurions pas du brûler la carte. Maintenant nous n'avons plus rien où écrire.

Elle réfléchit l'espace d'un instant, puis posa son regard sur mon tatouage. Soudainement, elle me frappa aux omoplates et me plaqua au sol malgré mes protestations. Elle s'assit sur mon dos et prit la racine comme un crayon. Elle commença à dessiner les symboles présents près de nous sur ma chemise avec la suie qui couvrait la brindille.

- Restez tranquille, voulez-vous. Il y a un trait comme ça... Et là, un point...
- Croft, vous allez arrêter, oui! C'est encore chaud!
- Cessez de vous plaindre, c'est pour une bonne cause.

Elle se leva peu après, me traînant derrière elle, pour aller observer les symboles qui se trouvaient plus loin. Elle termina finalement sa transcription et jeta la racine calcinée par terre. Elle retourna vers son sac et empaqueta ses biens. Un craquement sinistre retentit alors dans le couloir d'où nous venions, et les secousses reprirent. Lara se retourna prestement, sa queue de cheval voletant derrière elle.

- Je vous interdit de vous rouler par terre, de vous gratter le dos, d'entrer dans l'eau ou de vous appuyer sur quelque chose, c'est bien clair?

Je fis un signe de tête affirmatif. Convaincue, elle se dirigea vers la porte opposée à celle d'où nous provenions. D'ailleurs, cette dernière était maintenant obstruée par une statue de pierre aux bras terminés par des shurikens, qui avait poussé le boulet jusque dans la salle afin de libérer le passage. Je suivis Lara en vitesse mais silencieusement pour ne pas alerter la statue animée.

Nous nous engouffrâmes dans l'autre couloir, notre torche tendue afin de détecter d'éventuels pièges. Alors que nous étions concentrés sur notre observation du sol et du bas des murs, Lara s'arrêta brusquement face à deux piliers rocheux. Elle leva la tête et poussa un cri d'anxiété en découvrant la première statue qui lui faisait face. Irrité par le bruit, le golem fit tournoyer sa lourde massue et l'abattit dans notre direction. Je tirai Lara contre moi et la massue se fracassa sur les dalles du plancher. Le choc fissura la pierre, qui commença à s'effriter. La statue fit un pas vers l'avant, fragilisant encore plus le sol, et frappa à nouveau vers nous. La massue frappa cette fois la base du mur droit et retomba sur le sol, achevant de détruire ses fondations. Le plancher disparut dans la noirceur des profondeurs, entraînant Lara, le golem et moi à sa suite.

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