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L'école

L'école, Chapitre 7, par Pitoch, le 17 juillet 2003.

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Chapitre 7

Lara Croft. La belle Lara. La courageuse Lara. L'intelligente Lara. Lara Croft. L'audacieuse Lara. La téméraire Lara. Sa voix, son rire, son sourire. Ses cheveux. Ses yeux, si durs et si tendres. Son corps. Ses seins.
L'esprit d'Alex West vagabondait follement au gré de ses souvenirs. Mais toutes, absolument toutes ses pensées tournaient autour de Lara. Une seule conclusion s'imposait : il l'aimait. Plus qu'il ne l'aurait imaginé. Plus qu'il ne l'aurait avoué. Enfin, tout ceci n'était plus vraiment important : Alex se noyait. Il s'était beaucoup débattu lors de la descente vers le fond du lac, entraîné par le bloc de béton. Il avait continué à se débattre une fois " posé " au fond, mais il avait préférer abandonner. Il attendait donc la mort en pensant à Lara. D'ailleurs, il la voyait devant lui en ce moment, dans l'eau. Elle était belle, même avec ce ridicule " machin " dans la bouche. Lara était en train de fouiller dans sa poche, et en sortit quelque chose, qu'elle enfonça de force dans sa bouche. Alex respira un grand coup, prenant l'air compressé de la bouteille dans les poumons. Il récupéra aussitôt sa lucidité, pour se rendre compte que ce n'était pas Lara mais la mystérieuse tueuse, qui était maintenant en train de détruire le bloc de béton avec un petit laser. Moins de vingt minutes plus tard, ils sortirent tous les deux de l'eau, vivants.
Alex reprenait son souffle, assis par terre, au bord du lac. Il jetait des coups d'oeil furtif à la jeune femme, mais n'osait engager la conversation, comme s'il craignait que la moindre parole ne le renvoie dans l'eau.
- Merci, finit-il par dire simplement.
- Pas de quoi, répondit Miss Ac.
Elle se tourna vers lui et arracha sa chemise de force. Trop fatigué pour réagir, Alex se laissa faire. Elle entreprit alors de nettoyer les deux plaies qu'elle avait elle-même faites, puis les pansa.
- Désolée pour ça, marmonna-t-elle.
- Pas de problème... Mais va falloir quand même m'expliquer, parce que je suis un peu perdu...
Miss Ac le regarda d'un air étonné. Puis un pâle sourire éclaira son visage.
- Vous n'avez aucune idée de ce dans quoi vous vous êtes lancé, pas vrai ?
- Pas vraiment, en effet. Mais au départ, j'étais pas vraiment pour enquêter sur ces vols... Car il s'agit bien des vols de livres, n'est-ce pas ?
- Pas seulement... C'est trop gros pour des amateurs dans votre genre.
- Super... Alors, qui êtes-vous ? Je veux dire, à part " Miss Ac "
- " Ac ", ce sont mes initiales. Je m'appelle Aurélie Chase, je suis française, et je travaille pour Interpol. En infiltration.
- Et j'ai failli griller votre couverture, c'est ça ?
- Précisément. Je devais donc vous faire très mal.
- C'est qui, ces types ?
- Moins vous en savez, mieux c'est pour votre santé.
La jeune femme se redressa et montra une petite maison non loin de là.
- Cette maison possède une petite cabane à l'arrière. J'y ais mis des vêtements propres à votre taille, votre passeport et de l'argent. Partez et oubliez cette histoire !
- Impossible. Mes amis et moi iront jusqu'au bout.
- Vous ne savez pas à qui vous avez affaire, West.
- Il suffirait que vous me l'expliquiez !
Miss Ac ne répondit pas.
- Si vous continuez, je ne serais pas toujours là pour vous sauver.
- Pas de problème, répondit Alex. J'ai une autre femme qui veille sur moi !
La jeune femme inclina la tête et disparut dans la nuit.
- Au fait ? Quel livre a-t-on volé dans la bibliothèque de Moscou ? demanda-t-il.
Seule une voix faible perdue dans l'obscurité lui répondit.
- Un traité de magie noire.

Winston alla ouvrir la porte lorsque la puissante sonnette retentit. Il revint quelques minutes plus tard accompagné par un policier petit et bedonnant et deux autres personnes, un homme et une femme, très bien habillés et portant de grands manteaux. Lara se leva et s'approcha du policier.
- Chef Wigum ! s'écria-t-elle. Quelle joie de vous revoir !
- Mes hommages, Lady Croft, répondit le policier en rougissant.
Lara lui tendit sa main, qu'il prit dans la sienne. Il posa un rapide baiser sur le dessus avant de la lâcher.
- Que me vaut le plaisir de votre visite ? demanda Lara après le baise-main, et en regardant les deux inconnus.
- Ces deux personnes désiraient s'entretenir avec vous, Milady.
La femme s'avança et tendit la main à Lara, que celle-ci serra.
- Agent Scully, énonça-t-elle. Et voici l'agent Mulder.
Tous deux montrèrent leur plaque.
- Le FBI ? s'étonna Lara, en jetant un regard interrogatif au gros policier.
Celui-ci se contenta de hausser les épaules.
- Nous aimerions beaucoup vous parler, Mademoiselle, dit Scully.
- Et bien, donnez-vous la peine d'entrer !
Winston prit les longs manteaux des deux agents et disparut. Tous s'installèrent sur les canapés, où Lara prit la peine de présenter les deux Jones.
- Alors, commença Lara. Le FBI s'occupe des crimes inter-états aux US, non ?
- En effet, répondit l'agent Scully.
- Donc, me vaut votre visite chez moi, en Angleterre ?
- Nous croyons savoir qu'on vous a cambriolée, Mademoiselle.
- Oui, un livre. Tellement peu important que je n'ai même pas signalé le vol à la police.
Elle fit un signe de tête au chef bedonnant, qui lui répondit aussitôt. Puis elle se tourna vers l'homme. Lara n'avait toujours pas entendu sa voix. Il se contentait d'écouter et de regarder autour de lui, un petit sourire aux lèvres.
- Plusieurs vols de livres ont été signalés en même temps un peu partout dans le monde, reprit Scully. Dont un à New York, d'où notre présence.
- Ca ne me dit toujours pas ce qui a nécessité votre déplacement jusqu'ici !
- Nous voulons savoir quel livre vous a été volé et dans quelles circonstances.
- Il s'agit de vieilles cartes d'Europe, appartenant à mon père, répondit Lara. Votre collègue est muet ?
L'autre agent, qui regardait ailleurs, se tourna vers la jeune femme quand il entendit qu'elle parlait de lui. Il lui fit un grand sourire puis se pencha vers elle, comme pour lui faire une confidence.
- Miss Croft, dit-il, nous avons affaire à l'organisation d'un événement paranormal planétaire. Chaque détail compte, même le plus insignifiant des livres. Un cataclysme biblique se prépare, tel que le monde n'en a jamais connu. Bien pire que les fléaux d'Egypte. Bien pire que le Déluge. Bien pire qu'une invasion d'extra-terrestres. Bien pire que toutes les guerres mondiales et nucléaires que vous pourriez imaginer. Le monde court à sa perte, à cause d'un multimilliardaire mégalo, manipulé par les différents gouvernements mondiaux. Réunir tous les livres volés va mener la Terre à sa destruction finale !
Il se tut, retournant à sa position appuyée. Un grand silence s'ensuivit. Lara et les Jones étaient abasourdis par cette tirade, tandis que l'agent Scully semblait, elle, plutôt blasée.
- Ce que voulait dire l'agent Mulder, reprit-elle enfin, c'est que nous craignions qu'un consortium de criminels ait trouvé le moyen de fabriquer une arme très dangereuse, et encore inconnue.
- A partir de livres anciens ? s'étonna Lara.
- Nous avons assez disposé de votre temps, Miss Croft, intervint Mulder en se levant. Nous allons prendre congé, si vous voulez bien...
Lara raccompagna les trois agents à la porte, et revint seule. Elle se laissa tomber dans le canapé en soupirant, et regarda les deux Jones.
- C'est vraiment un gros morceau, dit Henry.
- Ca devient aussi risqué qu'intéressant... renchérit Indy.
Lara soupira de nouveau.
- Mais quel bordel ! gémit-elle.

Alex West ne pouvait s'empêcher de ressentir une peur irraisonnée, lors de son retour à Moscou. Assis au fond du bus, comme à l'aller, il surveillait constamment les montées et descentes des voyageurs, craignant par-dessus tout de se retrouver seul. Pourtant, il essaya plusieurs fois de réfléchir, de se convaincre qu'il n'avait plus rien à craindre. Mais rien n'y faisait. Il avait frôlé la mort de si près qu'il frissonnait encore à ce souvenir. Aussi entra-t-il dans le terminal de l'aéroport avec un immense soulagement.
- Le prochain vol pour Londres, s'il vous plait ? demanda-t-il au guichet.
- Dans deux heures, monsieur.
- Il reste une place pour moi ?
- Bien sur !
Il acheta donc son billet, puis un magazine érotique russe dans un point-presse, et attendit l'heure de l'embarquement. Quand enfin il monta dans l'avion, il n'avait toujours pas remarqué qu'on le suivait depuis le début.

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