Chapitre 9
Le groupe de Thompson gagnèrent le seuil de la
cour cernant le monastère. Quand les hommes traversèrent celui-ci, un léger frisson
parcourut leur échine. Les nuages sombres avaient chassé le teint plaintif de
l'abbaye pour lui donner un air hostile. Les ombres dessinèrent des rictus de haine
sur les murs extérieurs du bâtiment. Thompson ayant senti un léger malaise dans le
groupe, les ragaillardit par un ordre sans équivoque.
- Allez ! que diable continuons jusqu'à l'entrée du ce maudit lieu. Gurt et
Endsfield, vous ouvrez la marche.
Les deux hommes interpellés acquiescèrent immédiatement et avancèrent prestement vers
la grande porte ruinées par le temps. Le groupe restant les suivit aussitôt.
Endsfield fut le premier à pénétrer l'abbaye. Il déposa son sac sur le sol au
côté de l'entrée pour laisser le passage aux autres membres du groupe. Quand tous
furent à l'intérieur, Thompson ordonna à Endsfield de sortir le sonar pour le
mettre en marche. L'homme s'exécuta et, à ce moment, un bruit de tonnerre
fulgurant ce fit entendre. Le groupe sursauta et Endsfield, hurla quand il vit une énorme
pierre tomber de la toiture pour choir à ses pieds, écrasant l'appareil. Par un
réflexe inouï, il échappa à l'énorme brique, car le projectile en était bien
une. Les hommes émus par le bruit effrayant, se ressaisirent.
- Cet endroit fout la frousse. Lança timidement Smyth.
- Ouais ! C'est pas clair. Approuva Gurt en sortant son pistolet-mitrailleur.
- Patron ! L'appareil pour trouver les cavités du bâtiment est ... euh ...
sous cette brique. Dit Endsfield.
- Hé bien, on s'en passera. Répondit Thompson. Et se tournant vers le professeur.
On sait que cette alcôve se trouve dans la bibliothèque et vous, professeur, vous devez
sans doute savoir où se situe cette bibliothèque.
- Ouais. Sans doute comme vous dîtes ...
- Ne jouez pas à ça avec moi professeur. Je pourrais gronder aussi fort que ce coup de
tonnerre.
- Bien sûr. Rétorqua Smyth. Trouvons la salle à dîner et la bibliothèque ne sera pas
loin.
- J'aime mieux cela. Et cette salle à dîner doit se situer sur le rez-de-chaussée.
- Sûrement. Mentionna Laurent en jetant un regard impatient à Smyth.
Smyth et Laurent se toisèrent des yeux et attendirent que Thompson donne de nouvelles
instructions. Celles-ci ne prirent pas de temps à venir et le groupe se trouva diviser en
deux. L'un allait fouiller le second étage et l'autre groupe sous les ordres de
Thompson examinerait le rez-de-chaussée.
- Laurent. Tu m'avertis dès que tu trouves la bibliothèque ou la salle à dîner.
Compris ! Et pas d'initiative.
- D'accord Boss.
***
La jeune femme monta la galerie pendant une bonne heure
et vit une lueur émanant au bout de celle-ci. Elle crût devoir arriver à une ouverture
donnant sur l'extérieur, mais fut extrêmement surpris par ce qu'elle vit. Un
immense lac souterrain était figé devant elle. La hauteur de la grotte où nichait cette
étendue d'eau impressionna Lara. Elle pensa revivre un événement qu'elle eut
auparavant. Le lieu qu'elle dût arpenter pour retrouver la clé de l'archange
lui revenait à l'esprit. Elle mit les genoux à terre et chercha à toucher de son
regard l'extrémité du lac, mais en fut incapable. Lara choisit ce moment pour se
restaurer afin de favoriser sa réflexion.
Le repas terminé, elle se mit arpenter la rive pour y trouver une embarcation quelconque.
La rive mesurait presque cinq cents mètres. Mais le lac semblait en faire plus dans son
diamètre centrale. Cependant, comme elle s'en aperçut auparavant, elle ne pouvait
pas avoir une idée précise sur sa longueur. Après avoir parcourut deux fois la rive
d'un bout à l'autre, une pensée lui vint. Elle sortit de son sac à dos des
sacs de plastique. Elle les souffla et les remit dans son sac à dos, ensuite elle agrippa
les restes des sacs à celui-ci. Dès l'instant où toucha l'onde, un bruit de
tonnerre ce fit entendre et dans lequel elle reconnut le coup de feu d'une arme. Elle
accéléra son pas dans l'eau et plongeon doucement après vingt mètres parcourus.
Les sacs de plastique la maintiendront à la surface et lui permettront de tenir assez
longuement.
Après deux cents cinquante mètre franchis, elle jeta un regard vers la rive et aperçut
des silhouettes imprécises et des lueurs vagabondes. Parfois l'une de ces lueurs lui
frôla le visage. Apparemment, ces silhouettes ne distinguèrent pas sa présence et Lara
continua son périple.
***
- Quelle sale tête il fait, marmonna Laurent.
- Qui a fait cela croyez-vous professeur, demanda naïvement Gurt.
- Hum ! Je ne saurais le dire.
- De toute façon il a eut son compte et ce qu'il méritait, opina Endsfield.
- J'aurais aimé lui faire cette job, dis placidement Laurent.
- Regardez sa poitrine, intima Gurt au professeur en désignant l'abdomen en
question.
- On dirait une brûlure, suggéra-t-il en touchant l'endroit noirci au niveau du
plexus.
À peine eut-il retirer sa main de la plaie sur la poitrine de Hoccard, qu'un cri se
fit entendre avec une force incroyable. Tous sursautèrent. Et ce cri retentit plusieurs
fois avant de s'éteindre subitement.
- C'est la voix de Lucky, lança Endsfield.
- Merde. Qu'est-ce qu'il a de hurler ainsi.
- Nous devrions s'y rendre et pour lui, dit-il en désignant le cadavre, on ne peut
plus rien.
- Ouais. Allons-y, jeta comme un ordre Laurent.
Le groupe, lampe à la main, se dirigea sans certitude vers le lieu présumé du cri qui
s'était cessé.
Ils trouvèrent Thompson et Blackheart qui agitèrent leurs lampes dans tous les sens
comme des débiles.
- Gardez vos lampes allumées, leur cria Thompson en les apercevant.
- Ciel, qu'est-ce qui se passe ici, demanda d'une voix tremblante le professeur
Smyth.
- Il y une chose étrange qui a pris le coeur de Lucky, siffla Thompson, voilà ce qui
se passe. Gardez vos lampes ouvertes et sortez-en d'autres si vous en avez.
Cette dernière phrase de Thompson fut saisit comme une impérative par le groupe de
Laurent, et sans discuter, ceux qui avaient d'autres lampes les sortirent de leur sac
et les allumèrent. Mais, leur situation se révéla presque comique, car au fond, ils ne
surent quoi en faire et que les pointèrent sur Thompson.
- Ne les braquez par sur moi bande d'idiots, hurla celui-ci dans une rage terrible,
mais sur les issues de cette pièce et surtout sur celle devant nous.
Sachant maintenant comment utiliser leurs lampes, les deux groupes s'avancèrent vers
le cadre d'une porte inexistante ou bien arrachée de ses gonds. À peine, eurent-ils
franchi le cadre en question qui entendirent un bruit étrange, sauf pour le reste du
groupe de Thompson.
- C'est elle. Allez ! focalisons nos lampes sur cette créature. Lança le boss.
Et ils la virent. Spectre sombre sans visage apparent. Un voile d'horreur voletant
légèrement. Mais celle-ci siffla d'un son strident et disparut dès que toutes les
raies lumineuses le touchèrent de plein fouet. Un rictus tordu laissa une frayeur
lancinante dans le cerveau des hommes qui cessèrent la marche immédiatement.
- Comment cette Croft a-t-elle pu passer cette merde de l'au-delà, demanda Laurent.
Il ne regardait pas Thompson, mais cette question lui était destinée.
- Lara n'est pas une pourriture comme toi, Laurent. Elle sait utiliser sa tête.
- Usez donc de la vôtre, lança ironiquement Smyth, mais sur un ton bas.
À peine cette phrase voilée lancée, Smyth sentit une douleur froide lui saisir la
colonne vertébrale.
- Arggggggggggggg. Hurla-t-il.
- Laurent et vous autres, vite vos lampes. Il ne faut pas le perdre ce professeur. Pas
tout de suite tout de même, jeta Thompson à l'adresse de ses hommes.
Puisque Smyth fermait la marche, c'est à lui que s'attaqua la créature. Et la
vigilance du boss le sauva. Car dès que le cri retentit, Thompson s'était retourné
et ordonna immédiatement aux autres de braquer leurs lampes sur la créature qui
s'enfuit sur-le-champ sans parvenir à sa triste intention.
Le professeur se remit rapidement et on l'installa au milieu du groupe. Thompsons
avait ordonné aux hommes qui fermèrent la marche de jeter régulièrement un regard sur
leurs arrières.
Ils traversèrent le pont au-dessus de la pièce qui reconnurent comme étant la salle à
manger. En fait, ce fut Smyth qui identifia la pièce. Et il suggéra de continuer car
dit-il : « sans doute que la bibliothèque se trouve derrière la porte devant nous ».
Cependant, la porte se voulait déjà ouverte et ils en franchirent le seuil pour tomber
sur un couloir.
- Merde ! Lança Laurent les dents serrées. C'est un couloir.
- Ne vous en faîtes pas, une porte sur le mur opposé du couloir devrait donner sur une
bibliothèque.
A suivre...
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