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L'oeil du monde

L'oeil du monde, Chapitre 4, par Oliver, MAJ le 19 mars 2004.

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Chapitre 4

Assis au volant d'une des voitures noires du laboratoire du crime, Warrick Brown roulait à toute allure. Sur le siège passager, Catherine Willows venait de raccrocher son portable. Elle secoua ses boucles blond vénitien, d'un air agacée.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? lui demanda Warrick.
- Une bagarre qui a mal tourné au Casino Royal. Personne n'ose rentrer depuis qu'elle a éclaté et elle vient de se terminer, mais les protagonistes ne sont toujours pas sortis, alors on fait appel à nous, parce qu'ils craignent le pire.
- En conclusion, on vient de prendre notre service, et il commence mal.
- Exactement, quand les gens arrêteront enfin de se tirer dessus, qu'on puisse avoir une nuit calme.
- Je te signale que c'est parce qu'ils se tirent dessus qu'on est pas au chômage.
- Mouais, dit-elle un peu choquée par la manière dont il lui présentait la vérité, si au moins ils prenaient des vacances de temps en temps.
Un quart d'heure plus tard, ils arrivèrent au casino, une dizaine de policier attendait à l'entrée. Warrick se gara, et la voiture à peine arrêtée, Catherine sortit ouvrir le coffre et en tira sa mallette métallisée. Brown la rejoignit et ils se dirigèrent vers le capitaine Jim Brass qui les attendait.
- Nouvelle coiffure, Cath ?
- Enfin quelqu'un qui s'en rend compte, dit elle en se retournant pour regarder Warrick qui semblait soudainement passionné par ses chaussures, ma journée n'est pas perdue. On peut entrer ?
- Je pense que oui, cela fait un bout de temps qu'il fait calme à l'intérieur, répondit-il en se dirigeant vers la porte. Mes gars gardent toutes les sorties et ils n'ont vu personne sortir donc...
- Ils sont encore dedans, termina Brown.
Ils entrèrent et furent surpris par le désastre qui régnait : presque tout avait été détruit, le sol était jonché de débris de toute sorte, morceaux de table, pièce mécanique d'une quelconque machine...
- Eh bien, fit Catherine, ils n'y sont pas allé de main morte. Je suppose qu'on va trouver plusieurs cadavres... Je vois déjà les titres dans la presse de demain : 'Carnage au casino', ou 'Massacre pour un jeu d'argent', ou encore 'Un perdant mécontent a explosé de colère'.
Ils avancèrent dans les débris, et aperçurent deux corps allongés dans une immense flaque de sang : un homme et une femme. Un des hommes de Jim Brass arriva, et à la vue des corps, repartit en courant, sans doute pour rendre son dernier repas.
- Cela ne va être facile, avec tout ce sang.
- Heureusement, dit Warrick en pointant le plafond, il y a des caméras de surveillance, cela va grandement nous faciliter la tâche.
Catherine ouvrit sa mallette et commença à faire des prélèvements. Un officier arriva et leur annonça qu'il n'y avait pas d'autres corps.
- Mais comment c'est possible ! s'écria Warrick. Ils ne sont quand même pas morts en même temps, il devait sans doute y avoir quelqu'un d'autre, raisonna-t-il. D'ailleurs, regarde Cath, seule la femme à une arme.
- Oui, mais as-tu remarqué le truc au bras de l'homme ? Je n'ai jamais rien vu de pareil.
À ce moment, la jeune femme baignant dans le sang cracha.
- Warrick, appelle une ambulance, la femme n'est pas morte.

Dans les couloirs de l'hôpital, une infirmière avançait un plateau dans les mains. Elle avait les yeux bleus, et des cheveux auburn, elle était très belle, mais n'avait pas l'air commode. Elle entra dans la chambre numéro 143, s'approcha du lit, déposa son plateau et regarda la femme. Sa chevelure brune était très longue. Elle avait les bras étendus le long du corps, des capteurs sur le bout de certains doigts.
- Qui aurait cru, dit l'infirmière avec un accent russe, que la grande aventurière que vous êtes, allait mourir dans lit d'hôpital.
Tout en parlant à une personne qui ne pouvait lui répondre, elle prit une seringue contenant un poison violent et l'approcha de la femme. Un téléphone portable sonna. L'infirmière le sortit de sa blouse et décrocha.
- Marten ? Qu'est-ce que tu veux, j'allais la supprimer comme prévu.
- Il ne faut pas, la boss pense qu'elle peut encore être utile.
- C'est comme tu veux, après tout, j'ai déjà reçu mon chèque et il est encaissé. Payer pour ne pas faire la mission, dommage que ça ne m'arrive pas plus souvent.
- C'est ça Mara, fout-toi de ma gueule... Elle a une autre mission pour toi. Pour le même tarif. Rends toi au point de rendez-vous comme prévu initialement.
- Avec plaisir, dit-elle simplement, et elle raccrocha.

Pendant ce temps, à la morgue, le Dr Robbins était penché sur le cadavre de l'homme. Grissom, le chef de l'équipe de nuit, entra dans la salle, vêtu d'une blouse bleue et de gants en plastiques. Il se dirigea vers le médecin légiste, tout en observant le corps de la victime.
- Ce client m'a l'air bizarre, dit-il enfin.
- Et pas qu'en apparence, ajouta Robbins. Venez voir ses radios.
A l'aide de sa béquille, il traversa la pièce et montra les radios à Grissom.
- Regardez, même intérieurement cet homme est étrange, il n'a que cinq côtes.
- C'est impossible ! Personne n'a cinq côtes, on n'a jamais vu cela.
- Et ce n'est pas tout, dit-il en montrant une seconde radio. Regardez ce que cache son
visage...
Grissom regarda et fut stupéfait par ce qu'il voyait. Sous le visage humain, il y avait comme un vide entre la peau et le crâne, qui était petit est allongé. Il n'avait jamais rien vu de pareil.
- Regardez sa mâchoire, elle est beaucoup trop large...
- Oui, et il y a aussi beaucoup trop de dents. De plus elles sont petites et très pointues. A quoi avons-nous à faire Doc. ?
- Eh bien, je dois avouer que cela dépasse mes compétences, j'ai déjà vu des corps déformés extérieurement, mais intérieurement, jamais.
- Et cette protubérance au bras gauche ?
- Aussi bizarre que le reste, répondit-il en cherchant la bonne radio. Cela fait parti de son corps. Regardez, on voit que c'est un os, ou je ne sais quoi, mais c'es relié aux os de son bras, et on ne voit pas de séparation, c'est comme si il était né avec.
- Et l'A.D.N. ?
- J'ai donné des échantillons à Greg. Je vous appellerai quand j'aurai les résultats.
Le portable de Grissom sonna.
- Gil Grissom, j'écoute... ça va... j'arrive tout de suite. Il raccrocha et se tourna vers Robbins : La jeune femme est sorti du coma.

Lara était dans le lit en train de manger son repas, lorsque la porte s'ouvrit sur trois personnes. Une jeune femme blonde, les cheveux bouclés et habillé chiquement, un homme, les cheveux coiffé en brosse et une stature impressionnante, il était vêtu d'un costume marron et un autre homme, les cheveux courts, de petites lunettes, portait une veste du CSI. L'homme au costume marron s'avança vers elle.
- Mademoiselle, je suis le sergent O'Riley, et voici les inspecteurs de la criminalistique Catherine Willows et Gil Grissom. Nous venons vous interroger pour savoir ce qu'il s'est passé au casino.
- Quoi ? Ecoutez, je suis encore un peu dans les vapes, mes souvenirs ne sont plus très clairs.
- Ce n'est pas grave, dit Catherine tout en s'asseyant à côté du lit, les caméras de surveillance combleront vos trous de mémoire. Vous vous sentez mieux ?
- Oui, merci, je me porte comme un charme, répondit-elle en se relevant un peu.
- Connaissez-vous la personne avec qui vous vous êtes battue ? demanda directement Grissom.
- À un moment j'ai cru le reconnaître, mais non, je n'ai jamais vu cette 'chose'.
- Cette... chose ? intervint Grissom. Que voulez-vous dire par là ?
- Eh bien, cette 'personne', dit-elle en accentuant sur ce mot, doit avoir plus ou moins cinquante-cinq, soixante ans, et comme vous le verrez sur les vidéos, jamais une personne de cet âge ne fait des bonds de trois mètre de haut. Même un ancien athlète.
- Comment a commencé ce combat ? Qui a attaqué le premier ? demanda Willows.
- Eh bien, il m'a poussé avec une force incroyable sur une table de Black Jack et...
- Vous avez dégainé cette arme, finit Grissom en déposant une photo du Desert Eagle sur le lit.
- Oui, et j'aimerai bien la récupérer, fit elle en souriant.
- Ce ne sera pas possible pour le moment Miss, c'est une pièce à conviction dans cette affaire de meurtre.
- Je me suis simplement défendue, dit-elle indignée.
- Peut-être, répondit Grissom en la regardant comme si il essayait de voir à travers elle, mais il y a eu un mort, alors il y a une enquête.
Grissom fit un signe à O'Riley pour lui dire qu'il en avait finit pour le moment.
- Miss Croft, vous devrez passer à nos bureaux pour terminer ce petit interrogatoire, annonça O'Riley.
Ils partirent, laissant Lara seule, qui se demandait dans quel pétrin elle s'était encore fourrée.

Gil Grissom traversait un couloir vitré pour rejoindre son bureau, quand il fut rattrapé par Greg Sanders, qui travaillait dans le laboratoire. Comme toujours, Grissom se demanda si le jeune homme s'était coiffé avec un pétard. Il vit également qu'il tenait des papiers à la main.
- Oui, Greg ?
- J'ai les résultats de l'A.D.N., Robbins m'a dit de vous les donner, il vient de rentrer chez lui.
- On n'a pas tous cette chance, fit Willows en surgissant du couloir.
- Alors ?
- Alors quoi ? répondit Greg.
- Ces résultats. Vous comptez nous les donner ?
- Euh oui, excusez moi, dit-il en lui donnant les feuilles. On peut dire que ce gus est plus qu'étrange, regardez bien les analyses.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Catherine en montrant une ligne sur la feuille.
- C'est une anomalie ! fit Greg tout en souriant. Ce gars n'est pas tout à fait humain...
- Oui, on le sait, on a vu les radios.
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, j'ai analysé un échantillon de peau, et j'ai réussi à lui donner un âge approximatif. Alors, devinez.
- Greg je t'en prie, ne joue pas à ça avec nous, on perd notre temps, fit remarquer Grissom.
- Vous n'êtes pas drôles. Eh bien, dit-il en voyant son patron froncer les sourcils, il n'a pas plus d'un an et demi.
- Tu te fous de nous ?!? s'exclama Willows. C'est impossible.
- De plus, continua-t-il comme si il n'avait rien entendu, j'ai fait une recherche dans les fichiers, pour trouver qui cela pouvait être, en supprimant l'anomalie qui s'est rajoutée à l'A.D.N. . Et notre gagnant est Werner Von Croy !
- Von Croy ? s'étonna Grissom. Tu t'es sûrement trompé, Greg. J'ai fait des recherches sur notre Lara Croft, elle a été accusée de meurtre il y a plus ou moins un mois, à Paris, sur la personne de Werner Von Croy. Elle a été innocentée, et lui, enterré.
- Griss, elle sait quelque chose, rappelez-vous, ce matin, elle a dit qu'elle pensait avoir reconnu la personne, mais qu'elle s'était trompée. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit un mort vous attaquer à Las Vegas, surtout quand il est enterré en Europe.
- Faites venir notre suspect, nous allons continuer la discussion de ce matin.
Alors qu'il reprenait son chemin, un autre membre de son équipe scientifique le rattrapa et lui annonça un problème grave.

Lara Croft était maintenant assise dans une pièce sombre, ses bras posés sur la table. Elle regardait tour à tour les deux inspecteurs qui se tenait devant elle, tout en sachant qu'il devait y en avoir derrière le miroir sans tain, qui observaient ses moindres gestes. Elle se décida alors à parler la première.
- Bon, qu'est-ce que vous me voulez ?
- Voyez vous Miss Croft, nous avons mené notre enquête, et nous avons découvert l'identité de votre agresseur : Von Croy ; et nous savons aussi que cette personne est morte il y a à peu près un mois. Mais ce n'est pas tout, continua Grissom en sortant des radios de sa farde, nous avons procédé à quelques examens sur le corps.
Il les étala devant Lara, qui ne parut pas étonnée.
- Malheureusement, nous allons devoir vous relâcher, faute de corps. Mais nous aimerions tout de même quelques explications.
- Faute... de corps ? demanda Lara sur un ton hésitant, je ne comprend pas.
- Eh bien, fit Catherine, le cadavre s'est échappé.
- Que voulez-vous dire ? On est venu voler le corps ?
- Vous ne nous avez pas bien compris, je pense. La chose s'est enfuie de la morgue, sur ses deux jambes, nous avons vu les vidéos de surveillance.
- Et alors ? Que voulez-vous que je vous explique ? Je n'y étais pas à ce que je sache !
- Non, mais nous allons vous dire ce que nous, nous avons découvert : cette créature à un an et demi, et son A.D.N. est celui de Von Croy, mais avec une anomalie ; sans parler de ces radios.
- Écoutez, vous êtes des scientifiques, ce que je vais vous dire va vous paraître incroyable mais...
- Dites le quand même, fit Grissom en souriant.
- Si vous y tenez, alors voilà : j'ai déjà rencontré ces créatures, expliqua-t-elle en montrant les radios, mais ils n'avaient pas l'apparence humaine. Ce serait juste la partie du crâne, avec un peu de peau. Ils avaient une force surhumaine, mais j'avais réussi à détruire ce que l'on pourrait appeler le centre de production et la personne qui avait crée ces choses. C'est tout ce que je sais. Je ne sais pas comment celui-là est arrivé, fit-elle en désignant la radio avec dégoût. Je ne m'attends pas à ce que vous me croyez, ajouta-t-elle en les regardant.
Il y eut un long silence. Lara voyait bien qu'il ne croyait pas trop à son histoire d'usine de monstre, mais pourtant, c'était la vérité.
- De toute façon, dit Willows, vous êtes libre. Je suppose que vous allez vous lancer à sa poursuite ?
- Oui, fit-elle en écartant une mèche qui venait de tombait devant ses yeux.
Ils sortirent de la pièce, et alors que Lara s'en allait, quelqu'un lui saisit le bras : Grissom.
- Vous oubliez ceci, dit-il en lui donnant un petit sac contenant son arme. Je crois que vous en aurez besoin.
- Je le pense également. Merci.
- Puis-je vous demandez où vous comptez les chercher maintenant ? demanda-t-il en essuyant ses lunettes.
- Vous venez de le faire en me posant la question monsieur Grissom.
- Effectivement, reconnut-il.
- Je vais prendre le premier avion pour l'Egypte, mais pas pour le retrouver, s'empressa-t-elle de dire, voyant qu'il allait demander le pourquoi de cette destination. J'y vais pour avoir certaines réponses.
- Oh ! Eh bien, bonne chance...et... bon voyage, dit-il en lui serrant la main.
Elle lui sourit, mit ses lunettes de soleil et s'éloigna en direction de la porte. 'Oui, se dit-elle, j'ai besoin de réponses à mes questions.' Elle appela un taxi, monta à bord et lui dit de se rendre à l'aéroport.
Elle ne le remarqua pas, mais une voiture les suivait.

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