Chapitre 3 : Soupçons
Il ne lui fallut pas moins de douze kilomètres pour
s'éclaircir l'esprit. Lorsqu'elle rentra à Croft Manor, le ciel
s'assombrissait. Impatiente de prendre une douche avant d'entamer les
discussions, elle se rua dans la salle de bains et n'en ressortit qu'une heure
plus tard, métamorphosée. Vêtue de noir, elle laissa ses cheveux dénoués. Cherchant
Terry, elle le découvrit dans la bibliothèque, accoudé devant une bande dessinée.
-Je crois que vous avez du trouver la seule bande dessinée de ce manoir, qui regorge
pourtant de lectures intéressantes...
Consciente de son ton pédant, elle se mit à rougir lamentablement. Sheridan la
détailla des pieds à la tête, avant de refermer la BD - Calvin et Hobbes - et
se renfonça dans son siège en croisant les bras.
-Alors, miss...Croft, dit-il, que comptez-vous faire ? Vous avez une sacrée énigme
sur les bras, du genre de celle qu'appréciait votre soeur.
Elle eut du mal à ne pas grincer des dents. Le ton employé était on ne peut plus
amusé, si bien qu'elle aurait juré qu'il était pour quelque chose dans cette
« sacrée énigme ». C'est en partie le cas, se dit-elle.
-S'il n'y avait pas le livre, je vous laisserais vous débrouiller avec votre
vase... cambriolage ou pas. Mais son vol semble avoir un lien - lequel ? Je
n'en sais rien, et vous non plus - avec le journal de Lara et peut-être avec sa
disparition... Je n'y comprends pas grand chose, mais je sens que quelque chose
arrive.
Elle s'arrêta devant la baie vitrée de la bibliothèque, admirant les collines du
Surrey qui s'assombrissaient. En la regardant, Sheridan ne voyait pas une copie de
Lara ; elle était différente, plus petite, et ses cheveux tiraient davantage sur
l'acajou. Mais ce n'était pas une gosse non plus. Il y avait dans ses yeux une
détermination qu'il n'avait pas remarquée auparavant. Oui, quelque chose
arrive, petite. Tu sauras quoi bien assez tôt, si tu dois le savoir.
-Je voudrais vous demander un service.
Jane avait emprunté un ton plus sérieux, aussi attendit-il la suite. La jeune femme lui
semblait tendue.
Au loin dans la savane, les tambours résonnent à plein volume, scandant la vol des
oiseaux et le pas des éléphants, pour fêter le soleil à son lever qui embrase le sol
d'or et les herbes sèches. Quelques grands arbres disséminés répandent encore un
ombre temporaire et fraîche. Seul le canyon, que le Sonka le Sage appelle « Passage des
Ancêtres », bénéficie de ténèbres protectrices. Au fin fond du rift, le torrent
s'écoule, clair et calme. Le rythme des flots est régulier. Quelques vagues
viennent s'échouer aux pieds du petit groupe hétéroclite. Deux hommes, à la peau
d'ébène, se tiennent à genoux sur les galets du rivage, de part et d'autre
d'un troisième individu. Le plus jeune, dont la taille dépasse le mètre
quatre-vingts dix, interroge le Sage des yeux. Quant au Sage, il ne peut détacher son
regard de la forme inconsciente allongée entre eux. Depuis des mois, le vent et la pluie
ont chanté sa venue. Son nom était dans la carapace des tortues vidées la veille, dans
les cornes des oryx que les chasseurs ont ramenés à la saison chaude. Sonka le Sage
attendait son arrivée. Il avait prévenu Kosa. Et Kosa était venu. Il était jeune
encore, trop jeune sans doute pour être Guide et héritier de Sonka le Sage. Mais les
Sages se mouraient, il était difficile d'en trouver qui ne se laissaient séduire
par l'appât de la ville et de la richesse. Kosa avait donc subi son initiation. Il
avait été envoyé dans les ténèbres profondes et inconnues, pour être Guide. Et il
avait réussi. Dans la brume nocturne, la savane recouvrait une apparence fantomatique. Il
se serait presque attendu à voir les homme-lions sortir de terre. Il n'y avait pas
de lune, pas d'étoile, pas de nuages, juste un ciel noir et la brume omniprésente
qui semblait briller d'elle-même. Kosa avait pris place sur le rocher indiqué par
le Sage et avait attendu. C'était étrange, ces sensations : il savait qu'il
n'était pas vraiment là, et pourtant il avait senti les herbes sèches lui frôler
les mollets, et il sentait le froid de la pierre. L'inconnue était arrivée en
marchant calmement. Seuls ses yeux trahissaient la détresse qui l'habitait. Elle
cherchait des réponses. Mais Kosa n'était qu'un Guide. Ce serait à elle de
trouver ses propres réponses. Il l'avait menée au fond du canyon où ils se
trouvaient à présent tous les trois. Il lui avait montré son propre corps endormi, et
des larmes avaient coulé sur ses joues. Puis elle avait rejoint son corps et
s'était perdu dans le sommeil. Sonka le Sage était arrivé, amenant avec lui les
étoiles et la lune, puis le soleil. Bientôt, la femme allait rejoindre le passage. Kosa
l'avait préparée, lui avait expliqué ce qu'elle devait savoir. Il connaissait
sa langue, mais cela n'avait servi à rien. Nul besoin de parler, là où ils se
trouvaient. Quand Sonka était arrivé, les deux hommes avaient discuté, car cela
fatiguait moins le vieux sage. Il n'avait pas pu les rejoindre en rêve. Ses jambes
le faisaient trop souffrir, à présent. Impossible de s'enfoncer assez loin dans les
ténèbres de ses songes, la douleur le ramenait à la réalité. C'est pourquoi Kosa
y était allé seul. Il avait accompli sa mission : la femme était prête. Au loin en
amont du canyon, une forme sombre se dessina sur les flots. Les deux hommes la
regardèrent approcher en tanguant, émettant de temps à autres un bruit sourd
lorsqu'elle heurtait les rochers du bord. Il s'agissait d'une conque en
bois, semblable à une carapace de tortue de taille démesurée. Elle s'échoua sur
le rivage, à quelques centimètres d'eux. Tous deux soulevèrent la femme. Ils
l'avaient drapée dans une toge blanche préparée par la tribu. Ils la déposèrent
doucement dans la conque et la repoussèrent dans les flots. Elle fut aussitôt emportée
par les vagues d'eau claire, et s'engouffra, un peu plus loin, dans le torrent
qui s'enfonçait dans le rocher. Les deux hommes la regardèrent disparaître dans
l'ombre de la terre et gardèrent quelques instants le silence.
-Ton rôle ne s'arrête pas là, murmura Sonka ; Kosa, tu es Guide à présent.
Lorsqu'elle revint, le livre à la main, Jane sentit une angoisse lui étreindre les
épaules. Elle regarda le livre puis Sheridan. Quelque chose ne cadrait pas. Prise
d'un sombre pressentiment, elle le laissa ouvrir le livre à la dernière page. Elle
venait de lui demander son aide, et il avait accepté. Il parcourut les dernières pages
en fronçant les sourcils. Puis, il se renfonça dans son fauteuil, face à elle, et
éclata de rire.
Quelque peu décontenancée, Jane l'interrogea du regard, mais comme il se contentait
de ricaner, elle tourna le journal vers elle. Elle constata que la dernière page avait
été modifiée, ou plutôt complétée. Aux derniers mots laissés par Lara venait
s'ajouter un paragraphe : Tu suivras le chemin d'Ulysse et la formule de
l'aède après avoir fait entrer dans le temple la ceinture de l'Amazone, le
destrier de l'Aurige, le bouclier du guerrier et l'amulette du dieu. Un instant,
elle laissa vagabonder ses pensées à la recherche d'un sens à ces mots. Réalisant
que quelqu'un avait osé se moquer d'elle en écrivant ces mots, elle fut à
deux doigts d'en accuser Sheridan lorsqu'il posa une main sur son épaule.
-On peut dire que vous m'avez bien eu, Jane...
Un ricanement le secoua de nouveau.
-... mais il y a mieux pour vous faire une place dans le monde de l'archéologie,
petite. Retournez à votre truelle et laissez les grandes personnes s'occuper des
choses importantes.
Jane vacilla sous l'insulte. Elle sentit que s'il elle levait les yeux, elle le
giflerait. Elle ne craignait pas qu'il la lui rende, bien qu'elle sentit la
menace dans sa voix, mais elle voulait avant tout qu'il lui dise ce qu'il
savait. Mais il fit glisser le livre vers lui, le prit sous son bras et l'emporta
hors de la bibliothèque. Il avait presque atteint la porte lorsqu'elle
l'arrêta.
- Sheridan !
Il stoppa et se retourna lentement. Trop lentement. Il se prit une gifle à toute volée
et avant qu'il ne réalise, elle lui avait arraché le livre des mains.
- C'était bien essayé. J'aurais du me douter que vous et votre équipe de
tueurs ne vous souciez que du livre. Mais il faudra trouver un stratagème plus
intelligent pour vous en emparer. Maintenant allez-vous-en.
Il ne tiqua pas, mais ne parut se décider à partir que lorsqu'elle pointa le
pistolet vers son front et l'arma. Il haussa les épaules et repartit vers la porte
d'entrée. Jane expira longuement en entendant sa moto vrombir. Désormais elle
devrait compter avec, ou plutôt contre, Terry Sheridan.
L'aéroport de Gabrovo, Bulgarie, n'avait d'aéroport que le nom.
C'était une sorte de grand hangar percé de fenêtres, où les courants d'air
circulaient plus vite que les gens et où chaque décollage détachait quelques vis des
parois. Malgré la foule dense, les uns maussades, les autres perdus, le Docteur parvint
à trouver son chemin. A l'extérieur, le vent soufflait violemment, sec et coupant
presque. Un nuage de poussière gifla sa joue pâle tandis qu'il cherchait un taxi du
regard. Il donna le nom d'un hotel au chauffeur de la Volvo brinquebalante qui
l'embarquait. Il se retourna deux fois sur le trajet, tenta d'apercevoir un
éventuel espion à travers la vitre crasseuse. Mais non, personne ne le suivait.
Dans une rue encore déserte de Gabrovo, l'homme était sorti du taxi avec une petite
valise. Il avait pénétré dans l'hotel, suivi de près par les deux gorilles
postés à l'entrée - des portiers aux yeux des rares passants. Seul Gorvan, matou
borgne de dix bonnes livres, avait assisté, de son oeil indifférent, au mouvement
inhabituel dans Gabrovo à une heure aussi matinale. Puis, lorsque le chat borgne avait
cligné de l'oeil, le monde avait oublié que le Docteur était arrivé à
destination.
A l'intérieur, la chaleur était écrasante. Un gigantesque poêle en fonte tournait
à plein régime, engloutissant les bûches qu'un enfant lui enfournait. Les deux
gardes, les Guetteurs, se tournèrent vers O'Donnell.
- Votre Excellence est le bienvenu. Les frères...
-... l'attendent avec impatience, compléta l'autre, qui lui ressemblait
comme un jumeau.
Joignant le geste à la parole, ils introduisirent le Docteur dans une grande salle
voûtée, dont les voûtes en beceau aboutissaient sur des colonnes romanes aux lignes
très pures. Des dizaines de bureaux occupaient l'espace, les uns rassemblés, les
autres alignés. Partout, des hommes et femmes s'activaient autour de cartes, de
dossiers, de textes anciens et d'enluminures. Sur les quatre murs de la salle, des
bibliothèques couraient du sol au plafond. Il régnait en ces lieux une ambiance
d'étude survoltée. A son entrée, le vacarme qui régnait laissa la place à un
assourdissant silence. Les têtes s'étaient levées, souriantes. Leur chef,
l'Excellence, le Docteur O'Donnell était arrivé. Depuis la veille, la rumeur
s'était répandue que le Docteur avait trouvé la clé. Ils allaient donc pouvoir
commencer. Tandis que tous baissaient la tête, l'un d'entre eux s'avança,
un dossier entre les mains. S'agenouillant devant l'Excellence, il lui tendit le
paquet. Ce furent les Guetteurs qui expliquèrent ce dont il s'agissait, car un
vulgaire chercheur ne pouvait adresser la parole directement à l'Excellence.
Ç'aurait été un manque de respect flagrant, puni de mort sans aucun doute.
- Les Frères ont collecté les fruits de leurs recherches, Excellence. Tout est là,
depuis l'emplacement...
-... des objets jusqu'à celui du temple.
Ils l'emmenèrent jusqu'à une petite porte percée dans le mur opposé. Ses
appartements étaient luxueux, tapissés de velours grenat et chauffés par une immense
cheminée. Dans la bibliothèque, le travail reprit de plus belle. Bientôt, le temple
allait leur ouvrir ses portes.
Jane prit plus d'une heure pour se calmer, en plus du thé patiemment préparé par
Winston pendant qu'elle s'énervait et shootait dans absolument tout ce qui
passait à sa portée. Finalement, elle se livra à une séance abrutissante de natation,
ce qui eut pour mérite de lui ôter toute pensée de l'esprit. Elle finit par se
plonger dans un bain brûlant, avec un regard d'excuses envers ses cheveux tout juste
séchés de la douche, et put enfin se résoudre à relire le paragraphe. Il fallait le
reconnaître, Sheridan était un faussaire de génie. L'écriture était
sensiblement la même et correspondait parfaitement à celle de Lara. Jane se dit que si
ce paragraphe avait été ajouté avant qu'elle ne commence la lecture du manuscrit,
elle n'aurait pas douté un instant qu'il appartienne au récit global. Elle
frémit à la pensée que tel avait peut-être été le cas. Peut-être le livre en entier
était-il un faux. Quelqu'un, hormis Terry Sheridan, se jouait-il d'elle ? Si
c'était le cas, elle ne comprenait pas où ils voulaient en venir. Et ne pas
comprendre ne lui plaisait pas. Qu'aurait dit ce cher Sherlock ? De se baser sur les
faits. Et les faits étaient que ce journal suscitait bien des convoitises. Elle relut la
dernière page : ... après avoir fait entrer dans le temple la ceinture de
l'Amazone, le destrier de l'Aurige, le bouclier du guerrier et l'amulette
du dieu.
Elle tourna la page et bondit de surprise, manquant de se noyer par la même occasion.
Lorsqu'elle vint à bout de la mousse qu'elle avait dans les yeux, Jane constata
qu'elle n'avait pas rêvé. Des mots étaient apparus, des mots qui
n'étaient pas là quand Sharridan avait quitté le manoir, elle était prête à en
jurer. Soulevant le livre à la lumière, Jane lut : Ceinture de l'Amazone, puis
quelques lignes plus bas : héritage de Penthésilée de leur reine Hippolyte, rendue par
Héraklès et reprise par Achille. Selon la légende et St Jérôme - Jane apprécia
l'ordre de priorité des sources - la ceinture appartiendrait au butin emporté
par Alexandre le Grand lors de la conquête de l'Hellespont. Elle aurait été
ensevelie avec lui.
Sous le coup de la surprise, Jane ne parvenait pas à rester objective. Sheridan
était-il revenu ? Le journal ne l'avait pas quittée. Même pendant qu'elle
nageait, pendant qu'elle détruisait la moitié de la cuisine, Jane l'avait eu
sous les yeux. Ce n'était donc pas Terry. Jane savait que ce n'était pas
elle-même... Winston ? Si Sherlock Holmes avait établi une liste des solutions,
logiques ou non, Winston aurait figuré tout en bas. Si elle se mettait à le soupçonner,
elle pouvait soupçonner tout autant le légendaire fantôme du manoir. Cette idée la fit
frissonner, l'eau lui semblant soudain glacée. Lorsqu'elle sortit de la
salle-de-bains, enveloppée d'un petit peignoir rouge, elle constata que la baie
vitrée était ouverte. Et que Sheridan était effectivement revenu.
Il était à présent sous le lit, et se cogna violemment la tête lorsqu'elle
s'écria :
- Holly shit ! Qu'est-ce vous fichez là ?!
Il se leva, se massant le crâne d'une main, brandissant une carte en plastique de
l'autre. Elle ne lui laissa pas le temps de s'expliquer et lui tira la carte des
mains. Dessus s'étalait la photo d'un homme dont seuls les muscles du coup
auraient suffi à inquiéter plus d'un policier un soir de match de football. La
photo était accompagnée d'un sigle jaune vif, VCI, mais pas de nom ni de fonction.
La carte était épaisse, il s'agissait sans doute d'un pass de société. Jane
se dit que, finalement, une visite à Werner Von Croy ne serait pas du luxe. Puis elle se
laissa tomber sur le lit en gémissant. Sheridan s'assit près d'elle.
- Croft ?
Elle ferma les yeux, amis trop tard. Les larmes débordèrent de chaque côté.
- Jane ?
- Elle me manque.
Elle respira, gardant les yeux clos.
- Elle me manque tellement...
D'un geste, il la redressa et la serra contre lui. Quand elle s'écarta, elle
lui dit :
-Je sais que ce n'est pas vous, ni moi... alors qui ?
Elle lui désigna le dernier paragraphe, qu'il parcourut d'une traite.
- Qu'aurait dit Sherlock Holmes ?
Elle sursauta légèrement. Cet homme était décidément étrange. Haussant une épaule,
elle répondit machinalement.
- Qu'une fois éliminées toutes les solutions logiques, la première solution
illogique est la bonne.
- Exactement.
Tous deux observèrent le silence, mais Jane se refusait à comprendre. Sheridan décida
de la mettre sur la voie :
- Ici nous avons l'écriture de Lara dans un style... digne de Croft...
donc...
- Donc...
- Donc Lara en est très probablement l'auteur.
Elle secoua la tête. Trop facile. Impossible. Lara était morte. Terminé. Adios et Hasta
la vista, baby.
- Jane, je ne veux pas dire qu'elle en est l'auteur actuellement. Peut-être
a-t-elle écrit cela il y a des années, peut-être avant son dernier voyage. Mais elle a
du écrire ces phrases, qui apparaissent à différents moments, peut-être suite à des
changements de température, ou d'autres facteurs...
Cessant de secouer la tête - non, non, non ! - Jane la pencha de côté.
Peut-être...
- Il y a plus important, dit-il. Ces types (il désigna la carte) vont revenir. Le journal
a une certaine importance, et vous êtes en danger tant que vous le détenez. C'est
une clé, une piste vers quelque chose qu'ils convoitent. Ils la considèrent comme
la leur, mais c'est vous qui l'avez...
- Entraînez-moi, l'interrompit-elle.
Il lui fit répéter ses paroles, pensant avoir mal compris.
- J'ai besoin d'apprendre, dit-elle. C'est à moi que Lara a confié la
mission. Vous avez une semaine pour me préparer. Dans une semaine, je partirai. Il voulut
protester, mais elle le fit taire, catégorique.
- Une semaine à partir de demain. Maintenant dehors, j'ai besoin de sommeil.
Alors qu'il obtempérait en maugréant, elle alla fermer la fenêtre ouverte sur la
nuit noire et lui lança :
- A propos...
Un sourire angélique aux lèvres, il lui promit qu'il n'avait rien vu. Elle
soupira d'exaspération devant ce piteux mensonge.
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