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Mémoire(s)

Mémoire(s), Chapitre 4, par Clara, le 13 décembre 2003.

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Chapitre 4 : Regrets

C'était un immeuble tout en verre, une des fameuses créations de l'architecture moderne. A en croire Winston, il s'agissait, suite au passage de Lara quelques années plutôt, d'une re-création totale plutôt que d'une création à proprement parler. Jane commençait à se sentir oppressée par les centaines d'étages qui la surplombaient. Elle qui n'avait voulu se servir ni de son nom, ni de sa fortune pendant ses études (l'un et l'autre pour des raisons diamétralement opposées), elle venait de s'offrir un aller-retour first class dans le premier vol Heathrow-New York, profitant de l'après-midi de liberté généreusement accordé par Sheridan. L'avion avait été une véritable torture, et elle aurait parcouru à la course le trajet : terminal-tapis roulant-distribution des bagages-files de chariot, en terminant par un salto arrière en s'accrochant aux panneaux « exit », si la carrure des gardiens de sécurité de l'aéroport de La Guardia ne l'avait quelque peu refroidie. Elle leva la tête, fit un clin d'oeil à la portion de ciel que les buildings lui laissaient apercevoir et pénétra dans la VCI tower. Un seul terme convenait pour décrire l'intérieur de l'immeuble Von Croy Industries : éthéré. Tout était dans des teintes variant du gris au blanc. Le dédale de couloirs que Jane emprunta, à la suite d'un secrétaire, pour rejoindre les appartements de Werner Von Croy était entièrement blanc, pavé de marbre noir sinistre. Les couloirs étaient sans couleur, les employés, sans expression. Au 120e étage, la secrétaire pâle et atone désigna à Jane un grand escalier en bois, dont Jane gravit silencieusement les marches. Elle était vêtue d'un long imperméable noir sur un pantalon beige et T-shirt noir. Ne sachant trop à quoi s'attendre, elle posa la main sur le pistolet contre sa hanche avant de pousser la lourde porte. Von Croy était rentré d'Egypte en même temps qu'elle, et selon Sheridan, le bruit courait qu'il s'était depuis lors enfermé, refusant toute communication ou visite. Etrangement, Jane n'avait pas eu à insister. Elle en était soulagée : pénétrer de force dans cette tour n'aurait pas été une mince affaire.

Une mélodie de piano filtrait sous la porte au sommet de l'escalier. Tendant l'oreille, elle reconnut Beethoven, Moonlight Sonata... Elle poussa le battant, et traversa un hall d'entrée richement meublé avant d'aboutir dans ce qu'il semblait être le salon. Assis au piano, lui tournant le dos, Werner Von Croy dominait la ville. Les notes de la sonate emplirent Jane de mélancolie. Elle n'osa pas l'interrompre. Le laissant jouer, elle prit le temps de détailler la pièce. Les murs, placardés de panneaux en chêne, exposaient des tableaux et divers articles de journaux, dont certains lui étaient familiers - « Croft fights the Yeti » l'avait particulièrement humiliée, à l'école ; une cheminée à feu ouvert contenait des cendres froides. La baie vitrée, qui occupait tout un mur, était encadrée par de lourdes tentures oranges, tandis qu'un épais tapis persan ornait le sol. Sur un guéridon, dans un coin, une petite sculpture était à moitié sortie de l'emballage. Jane reconnut l'animal de Seth, le chacal aux oreilles d'âne, dieu du désert et du mal. Elle eut envie de reculer à sa vue, les yeux d'obsidienne lui semblant briller d'un éclat trop soutenu.
- Je vous attendais, miss Jane, dit Von Croy en continuant à jouer, le dos tourné. Je savais que vous viendriez.
Levant la tête, il contempla la ville, effleurant tout juste les touches noires et blanches. Au-dessus de New York, le ciel était d'une couleur indéfinissable, gris très pâle, et la lumière crue laissait présager de la pluie pour les jours à venir. Jane entreprit de faire le tour du piano, ce qui lui permit de voir Von Croy de profil. Les yeux fermés, le vieil homme se concentrait sur la musique. Il portait un costume noir qui lui donnait une apparence fragile inhabituelle. Elle s'appuya à la cheminée, sortant de sa poche la carte trouvée par Sheridan sous son lit et la posa doucement sur la queue du piano. Lorsque Von Croy l'aperçut, il s'exclama, mélancolique :
-Ach ! Ja, miss... je crains de m'être laissé emporter dans quelque chose me dépassant très certainement... Je ne suis pas à même de combattre, cette fois, trop... fatigué sans doute...
Comprenant que lui non plus ne lui dirait pas toute la vérité, Jane allait reprendre la carte lorsqu'il interrompit son geste :
-... néanmoins, je dois avoir certains objets ici qui vous intéressent. Si vous vous retournez, vous apercevrez une horloge sur la cheminée. Veuillez régler l'heure sur 23h30, s'il vous plaît...
Tandis qu'elle obtempérait, la cheminée glissa de côté, révélant à l'arrière une cavité dont les étagères croulaient sous les objets. Refusant de prêter attention à ceux-ci, Jane se saisit du bijou que Von Croy lui indiquait et referma le mécanisme. Elle examina ce qu'elle avait entre les mains : il s'agissait d'une croix ansée incrustée de pierreries pourpres.
- Ceci, dit-il, est l'objet responsable de ma folie... et de la mort de votre soeur par conséquent...
Il fronça les sourcils, effleurant toujours les notes d'une main aussi douce. Jane regarda la croix de ankh. C'était pour ça, ce petit bijou que Lara avait perdu la vie ? Elle ramassa la carte, glissa la croix dans son sac en bandoulière et se dirigea vers la porte lorsqu'elle l'aperçut : au dossier d'une chaise était accroché le sac à dos de Lara. Elle le souleva.
- Eh oui, miss Jane. La vie est faite de trouvailles incomplètes.
Le sac à la main, elle se tourna vers lui, mais il continuait à jouer tranquillement.
- J'ai retrouvé le sac, mais pas Lara. C'était pour moi une élève, une disciple, une enfant... Et je l'ai perdue... sans doute suis-je à blâmer, sans doute l'ai-je menée sur la mauvaise voie.
Prenant le sac sous le bras, Jane se rapprocha d'un ou deux pas.
-S'il vous plaît, mister Von Croy... retrouvez ma soeur...
Il joua quelques mesures.
- Je n'en ai plus la force, Jane. Je... j'arrive à la fin du morceau. Vous comprenez, n'est-ce pas, Jane ?
Il ralentit le rythme en arrivant aux dernières notes. Elle avisa la canne à pommeau appuyée au tabouret, le brassard noir autour de son bras. Oui, elle comprenait très bien. Elle tourna le dos, et ferma silencieusement la porte derrière elle sur les notes finales. En repassant devant la réception, elle saisit les propos des réceptionnistes :
-... il paraît qu'il est mourant...
-... moi je te dis qu'il devient fou...
Chassant l'envie de gifler ces deux idiotes, Jane gagna la rue à grandes enjambées, tentant de chasser le goût désagréable de l'amertume. Du haut de son refuge, Werner Von Croy avait voulu se prendre pour un dieu, mais il était dévoré à petit feu par ses démons intérieurs. Pauvre vieil homme.

-Debout, Croft !
La voix de Sheridan la fit sursauter. Tard dans la nuit, ou plutôt tôt ce matin, Jane s'était effondrée sur le lit avec un soupir de soulagement et s'était endormie derechef. Sheridan venait de la surprendre dans la tenue exacte qu'elle portait la veille. Elle se redressa sur un coude, les yeux plissés, et étouffa un bâillement.
-Mh ? J'arrive, donnez-moi une seconde, le temps de prendre une douche.
Trois secondes plus tard, flatch ! Jane reçut un seau d'eau à la figure et le lit fut inondé. Sheridan, le seau à la main, la regardait, très fier de son oeuvre. D'un bond, elle se leva.
-Ca, vous allez me le payer, mon cher.
Il eut un sourire dubitatif, mais para de justesse le coup de pied qu'elle lui destinait.
-Oho ! Pas mal, miss, je constate que mes leçons commencent à porter leurs fruits...
- Qui l'eut cru, de la part de quelqu'un d'aussi incompétent ?!
Elle continua, un coup de pied après l'autre, avançant sur Sheridan plus vite qu'elle ne s'en serait crue capable. Il la repoussa d'une parade élémentaire et elle se retrouva sur les fesses, ce qui eut le don de la mettre plus en colère qu'elle ne l'était déjà. Elle attaqua à nouveau, plus concentrée cette fois. Il lui fallut une dizaine de secondes avant que Sheridan ne s'écroule sur le sol, sans comprendre très bien comment il avait pu y parvenir. Jane se pencha sur lui.
- Et maintenant, dearest, pourrais-je avoir cinq minutes pour faire un brin de toilette ?
Lorsqu'elle gagna la cuisine, exactement cinq minutes plus tard, Jane était d'humeur tout aussi massacrante. Elle saisit la tasse de thé fumant tendue par Winston et s'assit en tailleur sur le plan de travail. Sheridan était sans doute dehors, en train de préméditer de nouvelles tortures. En une semaine, Jane s'était davantage écorchée qu'en toute une vie. Mais désormais elle parvenait à boucler le parcours d'entraînement de Lara en six minutes. Elle avait fait des progrès en apnée, ainsi qu'en arts martiaux et en escrime, s'était musclée et avait même découvert des muscles chez elle dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Le premier jour, elle avait cru mourir, ne jamais arriver à faire les 300 pompes ordonnées par Sheridan. Elle l'avait envoyé paître, l'avait insulté et finalement s'était pliée à ses conseils. Un peu calmée en repensant à tout ça, Jane oublia quelques instants son mal de tête. Elle repensa à la croix et le sac qu'elle avait rangé dans l'arsenal. Et au journal de Lara posé devant elle. Rien n'avait changé : le texte était toujours le même, décrivant la ceinture de Penthésilée, comme en « stand by ». Elle referma le livre et sortit dans le parc. Sheridan l'attendait devant le parcours.
- Moins de 5 minutes, Croft, et je t'apprends à manier les armes.
Il ne fallait pas en dire davantage. Jane se donna à fond toute la matinée, pour entendre sans cesse Sheridan lui dire à la fin de chaque parcours réussi : « encore, Croft, tu n'es toujours pas au point ». Serrant les dents, elle tentait de n'émettre aucun gémissement de protestation tant ses bras la faisaient souffrir. Arrivée au bas du death-ride pour la onzième fois, elle s'accroupit, tentant de reprendre son souffle. Les bottes de Terry Sheridan entrèrent dans son champ de vision.
- Je vais te dire un truc, Croft, j'ai cru que tu abandonnerais tout de suite. Je me suis trompé. Tu n'es pas encore au point...
Elle allait s'écrouler, elle en était persuadée.
-... mais 2 minutes 10 secondes, c'est déjà pas mal. Allez, debout, on va te chercher un flingue...
Levant la tête, Jane le regarda s'éloigner puis le rejoignit au pas de course.
-Je vais te dire un truc Sheridan, dès que cette mésaventure se terminera, je te jure de te tuer de mes propres mains.
Elle le vit se mordre les lèvres pour s'empêcher de rire, et s'éloigna de peur de ne pouvoir résister à l'envie furieuse qu'elle avait de lui démolir le portrait. Arrivés devant l'arsenal, ils firent le tour des armes en place. Sheridan souleva tour à tour fusil à pompe et lance-grenades, M16 et MP5. Jane, de son côté, examina le Desert Eagle dont elle s'était servie lors de sa première nuit au manoir. Ce serait...
-...celui-là ou aucun, murmura-t-elle.
A son grand étonnement, Terry ne fit pas de commentaire, joua avec la culasse, chargea le pistolet. Il le tendit à Jane avec un hochement de tête.
- Excellent choix, on le dirait fait pour toi.
Ils se rendirent ensuite sur le champ de tir, et il lui montra d'abord comment entretenir son arme, comment charger, décharger. Puis il lui apprit à viser. Les deux pieds écartés, épaules basses, respiration calme.
- Tu inspires et tu bloques, murmura-t-il en lui faisant tendre les bras.
Elle plomba la cible au centre du front. Sheridan garda le silence un instant, puis eut un sourire.
- Décidément, miss Jane, vous êtes pleine de surprises.
Jane ne souriait pas. Concentrée sur la cible, elle revoyait le visage de Von Croy. « Je me suis laissé entraîner dans quelque chose qui me dépasse », lui avait-il dit. Elle n'était pas sûre non plus d'être de taille, mais elle se préparait. Et elle aurait l'élément de surprise avec elle. Elle vida un chargeur entier avant de passer à l'étape suivante, qui était le tir au combat. Cette épreuve déterminerait si, oui ou non, elle serait apte à poursuivre l'aventure. Aussi obéit-elle tout de suite quand Terry lui proposa d'effectuer parcours et tir à la suite l'un de l'autre. Elle recommença donc dès le début, atterrit en bas du death-ride en 2 minutes 14. Elle bondit sur le flingue, visa, toucha une première cible, roula de côté, toucha la deuxième en pleine tête, roula d'un autre côté et toucha la dernière à la poitrine. 3 sur 3.
- C'est du bon boulot, Croft.
Elle se laissa tomber sur le sol. Une semaine ! Il lui avait fallu une semaine pour passer du « Tu n'y arriveras jamais, petite, laisse tomber », à « C'est du bon boulot ».
- Relève-toi, je voudrais te montrer un dernier truc.
Jane prit le Desert Eagle que son pseudo-prof lui tendait et visa la cible qu'elle avait touchée à la poitrine.
- Pas comme ça, lui dit Sheridan.
Avant qu'elle ait pu modifier sa position, Sheridan lui prit une main et la fit lâcher le pistolet.
- Tu te débrouilleras mieux d'une seule main, dit-il. Tu gardes un bras le long du corps (il lui ramena la main près de la cuisse) et tu vises avec l'autre. Essaie...
La balle se logea au centre de la tête. Elle se tourna vers lui, souriante. Tous deux reportaient leur regard sur les cibles lorsqu'une voix se fit entendre.
- Excusez-moi, puis-je vous interrompre un instant ?
Jane reconnut son professeur, Peter Callaghan, qui accompagnait Winston.

Sur les indications de Winston, Jane trouva l'interrupteur des caves tout de suite. Elle pénétra dans les sous-sols pour la première fois, en compagnie de son professeur, ce qui lui fit un effet étrange. Ressentant une certaine appréhension, elle se dit qu'elle-même ne savait pas ce qu'ils allaient y trouver. Lorsque l'éclairage chiche toucha les objets rassemblés dans les caves, Jane se sentit défaillir. Elle n'avait jamais vu autant de trésors rassemblés en un seul lieu. Même les plus grands musées n'auraient pas osé. Tandis que Callaghan se penchait sur un amoncellement de pièces d'or, Jane observa un groupe de fragments rassemblés sous une vitrine. Le Scion...oh, c'est pas vrai ! Elle avait du parler à voix haute, car Peter Callaghan se tourna vers elle.
- J'avais du mal à vous croire, Jane.
Il regarda les artefacts accumulés partout.
- Cette fois, je pense ne pas pouvoir contrecarrer tous les récits en bloc, moi qui avais tout mis sur le dos d'une crédulité bien naturelle...
...pour une novice, ajouta-t-elle en son for intérieur, mais elle se garda bien d'en souffler mot.
-...je vois que la situation s'avère différente, murmura-t-il en saisissant la croix ansée de Von Croy, qu'elle avait déposée sur un présentoir vide. Il s'arrêta soudain, fronçant les sourcils. Puis reposa la croix et reprit :
- Je pense pouvoir croire certains récits, mais pas tout. Vous m'avez parlé d'un journal... je demande à le voir.
Jane hésita. Comment parler à son professeur d'université d'un journal dans lequel le texte apparaissait au fur et à mesure ? Tant pis, elle improviserait. Le menant à la chambre, elle sortit le journal de l'armurerie, en claqua la porte avant que Peter Callaghan n'aperçoive le lance-roquettes appuyé contre un mur, et s'assit sur le sofa. Elle lui détailla, page après page, les aventures résumées, mais hésita quant aux dernières pages. Remarquant son trouble, il voulut saisir le journal, mais elle le referma.
- C'est tout pour l'instant.
Réalisant son ton cassant, elle se reprit.
- Il y a davantage à raconter, mais je vous en parlerai plus tard.
- Très bien, murmura-t-il après quelques instants de silence, je serai au Sherraton si vous avez besoin de moi.
Peter Callaghan prit congé, tandis que Jane regardait le soleil disparaître derrière les collines du Surrey. Cela faisait une semaine que Sheridan avait commencé à l'entraîner. Elle devait donc être prête.

Dans la savane, la nuit était tombée depuis longtemps. Autour des feux, les chants des voix profondes montaient vers les étoiles. Sonka le Sage était parti sur la terre des Ancêtres. Désormais Koza serait seul. Le Guide était à présent couché au sol, auprès du corps vide du vieux Sonka. Le corps de Koza aussi était vide. Mais lui allait revenir. Ils savaient tous où il était parti. Sonka leur avait expliqué ce qu'il avait lu dans les étoiles et dans la terre. Qu'on allait venir. Que la Porte allait être ouverte. Que Koza devrait jouer un rôle lors de l'ouverture de la porte. Que la mission devait être accomplie, quelques soient les douleurs et les peines. Que la terre d'ici et celle des Ancêtres, et celles des autres hommes dans les autres mondes ne serait plus jamais la même s'ils ne veillaient pas tous à ce que la prophétie soit accomplie. Car d'autres forces tenteraient d'infléchir le destin. Koza aussi le savait. Il devait la mener à bon port. Pour l'instant, ils se trouvaient devant une grande maison, dans un pays froid et gris. Mais Koza n'avait pas froid. Il regardait a femme, penchée sur un livre. Il lui avait fallu du temps, mais elle avait découvert comment toucher, comment saisir les objets, autrement qu'avec ses sens. Elle avait du abandonner toute violence, et Koza avait lu dans ses yeux combien cela lui était difficile. Mais elle avait fait preuve de patience, et avait finalement pu écrire quelques lignes dans le livre. Mais seulement quelques unes. Puis, affaiblie par l'effort, elle avait rejoint son corps, et Koza et elle avaient vogué sur les flots clairs, à l'ombre de la végétation des rives, jusqu'à ce qu'elle se sente la force de recommencer. Il n'y avait ni jour, ni nuit, là où ils étaient. Seulement le fleuve qui s'écoulait tranquillement, sous un ciel bleu et plein d'étoiles. Koza regarda la femme. A cet instant particulier, elle devait abandonner toute violence et se tourner seulement vers sa volonté. Ils arrivèrent vite devant la même maison, devant la même porte. Elle prit le même livre, le même stylo. Lorsqu'ils sortirent de la maison, ils croisèrent un homme. Koza ne savait si la femme connaissait cet homme. Mais il avait senti cette aura noire autour de lui. Il n'aima pas cette sensation. Appartenait-il à ces autres forces, qui tenteraient d'infléchir la prophétie ? Koza comprenait qu'il était trop tôt pour le savoir. Ils repartirent donc vers leur voyage sur le fleuve, tandis que, dans la savane, les chants éclataient.

Le coup de fil ne dura pas longtemps. Au plus quelques secondes. L'Eclaireur n'était pas content, et la réaction de l'Excellence l'exaspérait.
- Vous êtes passé bien près, mon ami, murmura celui-ci. Vous auriez pu rendre un grand service à l'Ordre.
- Prendre cette Clé trop tôt aurait éveillé les soupçons, murmura l'Eclaireur. J'occupe une position parfaite, à l'instant. Je vois sans être découvert...
- Vous êtes un bon Eclaireur, lui dit le chef.
L'Eclaireur raccrocha sur un ricanement. Oui, il avait une bonne place.

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