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Création ingrate

Création ingrate, Chapitre 19, par Eleo, le 1er octobre 2006.

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Chapitre 19

On ne pouvait entendre que le délicat écoulement de l'eau des fontaines, le calme plat, pas un souffle de vent, le silence complet. Lara regarda sa montre, affichant timidement 4h du matin. Poussant discrètement la grille qui grinça quelque peu, John et elle pénétrèrent comme de vulgaires voleurs dans le jardin Croft. Il était toujours aussi bien soigné, malgré que les fleurs fussent fanées. Un léger petit voile blanc couvrait encore quelque peu les graviers du jardin, signe qu'il avait dû neiger avant le retour de la jeune femme chez elle.
« Alors, voilà à quoi ressemble la demeure d'une grande Lady Anglaise. » Rit John en observant la demeure imposante tel un géant de pierre.
Lara plaça son index perpendiculaire à sa bouche, afin de faire signe à John de se taire. Il haussa les épaules en souriant, la jeune femme le remercia d'un clin d'œil complice, il ne fallait pas le réveiller, si jamais il les entendait, l'aventurière aurait certainement la honte de sa vie.

Lara s'approcha de la porte principale, après avoir tapé un code spécial, elle désactiva l'alarme et ils purent entrer. Quand la Lady était absente, Winston branchait toujours l'alarme. Les ténèbres avaient englouti la maison trempée dans le noir. Le Tic Tac de la grande horloge résonnait dans l'immense manoir, vide de toute vie. Lara attrapa John par la main afin de le guider dans l'obscurité, quand on connaît sa demeure, facile de se diriger dans le noir, mais sinon...
Sur la pointe des pieds, le couple monta doucement les marches, étouffant au maximum le son de leurs pas avec les épais tapis. Lara poussa la porte de sa chambre, excitée de pouvoir reprendre une respiration normale. Elle sursauta en lâchant la main du jeune homme, surprise par un cri de colère.
« Miss, c'est à cette heure de la nuit que vous daignez rentrer ?! Pour rentrer dans un état à faire fuir une horde de sangliers de plus ?! »
Winston venait de sortir de sa propre chambre, il possédait une ouïe inviolable. Le vieil homme se rapprocha de la jeune femme, les mains sur les hanches. Son pyjama blanc affichait de petits nuage bleu clair alors qu'un bonnet de nuit pendouillait le long de sa joue droite. Malgré cette tenue enfantine, le vieil homme faisait froid dans le dos, de par la colère qui enflammait ses yeux.
« Comment pouvez-vous avoir l'audace de me revenir de la sorte ! Vous êtes la honte de toute l'aristocratie anglaise, Miss, allez immédiatement vous laver ! »
John porta une main à sa bouche pour pouffer de rire, Lara lui jeta alors un regard noir, honteuse, elle s'engouffra, dans sa chambre. Winston se rapprocha de John ne pouvant s'arrêter de rire de la scène.
« Au lieu de vous esclaffer, vous feriez bien de faire de même, cette odeur de jungle est odieuse et insupportable. »
« Je te présente mon majordome aux sens délicats, Winston. » Rit Lara de la pièce
« Je suis bien fatigué de vos enfantillages, il n'est pas l'heure pour cela, je retourne me coucher, Miss. Nous ferons plus ample connaissance, à une heure plus décente, si vous le voulez bien ?!»
« Mais j'en serais ravi. » Sourit John en rentrant lui aussi dans la chambre

Le jeune homme referma la porte derrière lui, la cheminée crépitait laissant quelques étincelles s'éteindre sur le parquet tiède. Les grandes fenêtres offraient la vue sur le sombre parcours d'entraînement endormi à cette heure. De fins rideaux bleus offraient une décoration paisible aux fenêtres, ces mêmes rideaux entourant le lit à baldaquin en face de la cheminée.
« Ne bouge pas, je reviens tout de suite. » Déclara, Lara, en s'apprêtant à quitter la pièce.
Le jeune homme se dirigea vers la salle de bain, immensément grande. Il resta ébahi dans la pièce, ce que l'on appelait piscine dans le commun des mortels, se nommait baignoire chez Lara Croft. De couleur bleutée, le dallage s'accordait parfaitement avec la couleur bleu plus foncé des murs. Il entendit la porte se rouvrir et se retourna, simultanément, Lara pénétra dans la salle de bain, une pile de vêtements masculins dans les bras.
« Tiens cela devrait être à ta taille. Tu vas pouvoir te décrasser et te changer. »
John empoigna les habits qu'il déposa soigneusement près de la baignoire.
« Comment se fait-il que tu aies des vêtements pour homme ?! »
« Disons que je suis quelqu'un de prévoyant. »

Elle quitta la salle en fermant la porte derrière elle. Lara se laissa tomber sur son grand lit, les bras en croix, fixant le plafond illuminé par le feu et prenant des teintes flamboyantes, avec le reflet des flammes. Quelques secondes plus tard, le son singulier de l'eau qui coule dans une baignoire se déclencha. Oui c'était le moment. Elle sauta du lit et se dirigea vers sa salle d'armes, dans laquelle elle avait rangé son petit sac à dos. Elle en sortit le journal de bord, et se rassit sur son lit pour y continuer la lecture. En tailleur, la tête posée dans sa main droite elle feuilletait les pages une à une pour retrouver l'endroit où elle avait stoppé la lecture au Canada.
« 20h ! Ils vivent de plus en plus longtemps. C'est le quatorzième, il m'a parlé, même si ce ne sont que des sons incompréhensibles, je sais qu'il évolue au fur et à mesure de leur croissance. Ils naissent adultes, enfin je crée des adultes, leur peau n'est pas encore là, elle apparaît quand ils grandissent. Celui-ci est aussi mort, mais il a bougé, a couru, il a vécu comme un véritable être humain ! »
Voilà, elle en était bien là, Braik venait de créer sa quatorzième créature, et maîtrisait peu à peu son pouvoir. Un frisson parcourut le dos de Lara, ayant toujours une oreille près de la salle de bain afin d'entendre revenir John à tout moment. Elle tourna doucement la page, afin de faire le moins de bruit possible, comme si elle craignait que son ami ne l'entende, un certain stress, presque palpable, étouffait l'aura de la jeune femme.
« C'est le 15e, une réussite, il a dépassé 24h et vit toujours. J'ai enfin réussi, il est presque parfait, parle à merveille malgré sa voix inhumaine, comprend tout ce que je lui dis, mais il n'en reste pas moins une coquille vide, je dois continuer mes recherches. Cependant, sa fierté et son outrecuidance me font peur, son regard est si sombre que j'ai peur qu'il vienne me poignarder dans mon sommeil. Si les créatures ont réussi à développer des sentiments sans l'aide de quiconque, alors les miennes en seront aussi capables, j'en suis certain. »
Les doigts moites de Lara tremblaient, elle se sentait mal assise et finit par se lever brutalement, faisant les cent pas sans pour autant stopper la lecture.
« Enfin le voilà, il est parfait, j'ai enfin pu créer un véritable être humain. En seulement cinq heures, son corps fut entièrement recouvert de peau. Il développe beaucoup plus rapidement des réflexes, et des sentiments, je crois qu'il m'a même appelé père, je suis très touché. Il apprend tellement vite, il développe de véritables sentiments, et n'a besoin de personne, il est doux et sincère, il te ressemble tant, enfin tu es à nouveau près de moi. Mais je sens la haine monter de jour en jour. Nº 15 est trop jaloux de la perfection de 16, j'aimerais le détruire, mais je crains d'échouer. Sa force est bien trop puissante, 15 est capable de tout, si je ne le tue pas, c'est lui qui me tuera, il tuera aussi mon fils. John, je lui ai donné ton nom, mon fils, toi qui m'as quitté il y a si longtemps, je peux enfin te serrer dans mes bras[...] »

Le livre tomba à terre, s'écrasant sur le bois dans un bruit sourd. Lara resta figée, ne sachant quoi penser. Elle se le répétait, non ce ne sont que des coïncidences, ça ne peut pas être cela. Et puis même si par un vent de folie ça l'était, quelle pitoyable importance pouvait-elle y accorder ?
Lara se retourna vers la porte close de la salle de bain, d'où elle percevait toujours le son de l'eau, couplé à la voix de John chantant une vielle chanson sous la douche.
« No hell below, above us only sky... »
Qu'est ce qu'il peut chanter faux ! pensa Lara en ramassant le livre. Elle dévisagea la cheminée, ne détachant pas une seule seconde ses yeux des flammes rougeoyantes. Elle s'approcha, s'agenouilla près du feu, la couleur vive piquait ses yeux fatigués, tellement fatigués. D'un mouvement coléreux, elle jeta le journal dans la cheminée, laissant de la cendre s'étaler sur le sol. Les flammes encerclèrent l'ouvrage, le livre brûla dans le hurlement du feu. Les pages disparurent dans les cendres en se tordant de douleur, la couverture se recroquevilla en une chose difforme. Et alors que les mots, le doute rejoignirent le ciel avec la fumée, Lara s'entêtait à n'avoir jamais lu ce journal, à n'avoir jamais rien su, à n'avoir jamais rien... cru... « Je n'ai pas de parents... » « Vous n'avez même pas frôlé la mort. La blessure n'était pas profonde, c'était assez superficiel. » « Tu veux me tuer ? Impossible, tu as devant toi l'immortalité en personne, je suis Dieu ! » « Ton pantalon est coupé en deux, ton mollet doit être ouvert !!! » « Tu vois, je vais très bien ! » « Et ce corps devant moi...je pleurais...il ressemblait tellement à...Braik... »
Lara jeune femme serra terriblement ses points tremblant, elle jeta alors sa tête en avant, provoquant une horrible douleur qui fit craquer ses cervicales.
« OUI, CE NE SONT QUE DES COÏNCIDENCES, RIEN DE PLUS !!! »
« Si tu continues à faire du bruit, tu vas encore te faire gronder par Winston. »
John déboula dans la chambre tout sourire, il séchait encore ses cheveux humides à l'aide d'une serviette blanche. Torse nu, il n'avait enfilé qu'un pantalon et la pierre embrassait le feu volant ainsi ses teintes orangées. Il se rapprocha de Lara, celle-ci était toujours figée devant la cheminée.
« Mais, tu pleures ? »
La jeune femme sentit une petite larme s'écouler de sa joue jusqu'à son menton, elle passa une main timide et délicate sur son visage chaud, sentant la goutte humide, imprégner son index tremblant.
« Moi ? Moi je pleure ?! »
John prit le visage de Lara sans ses mains, celui-ci était si pâle, un froid interne, glacial, combattait la chaleur extérieure, donnant une sensation bizarre à la peau de la jeune femme. Les yeux de Lara pétillaient, brillant telles deux billes brunes.
« Tu es fatiguée, va prendre un bain pour te détendre. »

Elle partit alors sans un mot vers la salle de bain, dans laquelle elle s'enferma, restant appuyée à la porte de bois. La baignoire se remplissait, une légère vapeur flottait dans l'air couvrant les miroirs de buée, il faisait chaud, trop chaud. Lara s'approcha de la fenêtre, qu'elle ouvrit en grand, l'air s'engouffra dans la salle de bain. L'aventurière ferma les yeux, profitant de l'opposition des deux températures, une sensation agréable, qui la calma un peu.
Fermant le robinet avant de commencer à se déshabiller, elle laissa tomber son pantalon au sol. Jetant les vêtements boueux dans le panier à linge, elle s'engouffra dans le liquide. Seuls sa tête et ses bras dépassaient de l'eau, la nuque posée sur le rebord de la baignoire, les yeux fermés, Lara se reposait. Sans qu'elle s'en rende compte, son corps se faisait de plus en plus lourd, et s'enfonçait dans la baignoire mousseuse. La jeune femme s'endormait, emportée par l'imposante fatigue qui broyait ses pensées. Ses rêves lui rappelaient ce qu'elle ne voulait pas entendre, ce qu'elle tentait d'effacer à jamais de son esprit.
« Tooooiiii Seize, le numéro parfait... c'est toi... » « C'est la seule chose dont je me souvienne, Seize et John,... » « Je ne suis personne... » « C'est vrai, que je t'ai fait tout oublier, même moi, Nº 15, ton propre frère ! » « John je lui ai donné ton nom, mon fils... » « t'es pas normale! »« t'es pas humain ou quoi ? » « ...pas humain... » « ...pas humain... » « ...pas humain... »
Elle se releva brusquement en hurlant, inspirant au passage une gorgée d'eau vue que sa tête barbotait de moitié dans le liquide, la baignoire déborda et inonda une partie du carrelage de la salle de bain dans une vague soudaine. Lara sortit brusquement et glissa en toussant affreusement, tombant à terre dans une chute douloureuse.
« Lara ? Tu vas bien ? Qu'est ce qu'il se passe là dedans ? » Hurla John en frappant à la porte
La jeune femme se releva en gémissant, massant sa jambe éraflée par le rebord de la baignoire.
« Oui, ne t'en fais pas... je vais... très bien... »

Coupable, tu es coupable Lara ! Encore un mensonge de plus ? Tu ne fais que lui mentir, Lara, pourquoi agis-tu de la sorte ? Se disait la jeune femme en enfilant une tenue de nuit.
Elle sortit de la salle de bain, John se tenait bras croisé face à la nuit, regardant tout et rien sans bouger. Il se retourna vers Lara, qui se dirigeait vers lui, la jeune femme faisait de petits pas maladroits, comme si elle marchait pour la première fois.
« Ma pauvre, tu n'as vraiment pas l'air fraîche. Tu as besoin de sommeil.»
Lara se laissa tomber dans les bras de John qu'elle serra fort contre son corps glacial, le torse de son ami offrait une tiédeur si agréable, dégageant une douce odeur d'abricot.
« J'ai besoin... de ta chaleur... »
Elle tremblait de tous ses membres comme un petit enfant, John afficha un regard inquiet plein de compassion sentant le corps de son amie de plus en plus lourd. Il la souleva alors et la prit dans ses bras. La tête de Lara tomba en arrière, il la transporta alors jusqu'au lit et l'allongea doucement dans les couvertures, elle dormait déjà.

Le Soleil traversait sans difficulté le verre des fenêtres, laissant la lumière envahir la chambre. Lara poussa un petit gémissement en se retournant dans les couvertures, que les draps étaient doux, qu'elle était bien dans son petit lit douillet. Elle s'étira, cherchant au hasard le corps de John, mais elle tâtait le vide partout autour d'elle. Ouvrant doucement les yeux, elle était bien seule dans le lit, pourtant, celui-ci portait bien les marques du jeune homme à ses côtés. Elle se redressa, tenant son dos de ses mains. Elle sentait des courbatures tout le long de son corps douloureux. Sa chute dans la salle de bain d'hier exposait de nombreux stigmates, en particulier des bleus, sans compter l'énorme hématome au niveau des côtés, signature de sa rencontre avec Yven. Lara repoussa les couvertures, et se hissa sur ses jambes tremblotantes sous la petite douleur musculaire. Continuant de s'étirer, tous les os craquèrent dans un chant de bonheur. Lara sourit en ouvrant les yeux et sautilla comme une enfant vers les fenêtres, dont les rideaux avaient été tirés, John les avait tirés ? Peut-être elle ne le faisait jamais, la lumière ne la gênait pas vu qu'habituellement elle était toujours matinale.
Sans arrêter de sautiller, la jeune femme se dirigea vers la douche.
« Je n'en ai rien à faire de savoir d'où tu viens, qui sont tes parents et tout le reste, j'ai juste envie de toi maintenant et plus tard, pas d'un John sorti du passé ! »
« Oui comme je l'ai déjà dit, je m'en fiche de tout ça ! » Rit-elle comme pour se redonner le moral

Lara se vêtit d'une tenue tout ce qu'il y avait de plus décontracté de manière à se sentir le mieux possible. Un pantalon de jogging bleu ciel ainsi qu'un débardeur noir sans même prendre la peine d'enfiler des chaussures. Elle tourna le réveil afin d'en lire l'heure, il était indiqué midi, elle avait bien profité de sa grasse matinée en tout cas et se sentait vraiment bien.
Après avoir descendu les grands escaliers, Lara pénétra dans la salle à manger en passant par le grand hall. Assis à la table de bois dans la salle de restauration, John et Winston discutaient devant de ce qui semblait être des albums photos répartis rentre des tasses de café et des croissants. La jeune femme empoigna une pâtisserie qu'elle porta vite à sa bouche.
« Qu'est ce que vous faites ? » Demanda-t-elle curieuse avec un grand sourire
« Tu es rayonnante, ça me fait plaisir. » Déclara John en lui souriant
Winston reprit l'attention du jeune homme sur l'album, Lara fronça les sourcils, commençant à faire le tour de la grande table pour voir ce qu'ils faisaient.
« Et, regardez cette photo-ci, regardez-moi ce désastre. Les adolescents de nos jours ne savent plus se tenir et font n'importe quoi, alors quand ils sont ivres, je ne vous explique même pas ! » Expliqua Winston en dévisageant la jeune femme d'un regard coléreux.
Lara arracha l'album des mains de son domestique, elle resta stupéfaite en regardant la photo en question, exposant une folle soirée d'ivresse lors de ses 17 ans, s'étant terminée dans une tenue résignée en sous-vêtement.
« Quand je vous disais que Lady Croft était la honte de l'aristocratie anglaise, à faire des strip-teases en pleine rue, en hurlant « tout le monde à poil ! » j'en ai encore des frissons dans mes vieux os »
John porta sa main devant sa bouche comme pour s'empêcher à nouveau de rire. Les joues de Lara changèrent désespérément de couleur de peau, elle devient plus rouge qu'un poivron ayant oublié même l'existence de cette vieille photo.
« Ô Winston pitié, j'avais 17 ans, j'étais ivre, et j'étais presque tombée dans un coma éthylique cette nuit-là. Vous n'êtes pas obligé de lui montrer cette photo ! »
« Ne t'énerve pas Lara. Tu sais bien que j'ai vu bien plus. »
La jeune femme poussa un grognement, balançant l'album vers John qui entraîna au passage sa tasse allant se déverser sur sa chemise.
« Idiot va ! » Grogna t'elle en quittant la pièce.
Le jeune homme passa ses mains sur sa chemise trempée de café.
« Qu'elle est susceptible. » Rit-il en empoignant un morceau de papier pour éponger le café

L'aventurière se dirigea à pas énervés vers la porte d'entrée du manoir.
« Quel imbécile ce John, lorsqu'il s'y met. »
Elle poussa la porte, la lumière envahit ses yeux l'obligeant à les fermer rapidement. Portant sa main en visière afin d'en stopper la clarté de la lumière. Lara ouvrit à nouveau, doucement les yeux. Le sol était recouvert d'une épaisse couverture blanche, les végétaux, vêtus de jolis vêtements d'une même couleur. Il neigeait énormément, d'énormes flocons descendant du ciel, venait embrasser le sol déjà abondamment recouvert. En une nuit tout avait été vêtu de blanc, et elle ne s'en était même pas rendu compte en se levant. Le mois de février venant tout juste de commencer, et la température était très fraîche, la neige n'était donc pas une surprise. Un an, oui cela allait faire un an qu'elle travaillait sur la légende de la création, et qu'elle et John s'étaient serré la main. Elle se rendit alors compte, à quel point le temps fuyait devant elle.

Le froid commençait à pénétrer ses vêtements, elle rentra donc rapidement en grelottant. Se frottant frénétiquement les bras afin d'en chasser les flocons, Lara se réchauffa vite avec la douce chaleur qui régnait dans son bon vieux manoir, ses doigts de pieds entièrement en état d'hypothermie, elle imita les mouvements d'une course sur place afin de se réchauffer plus vite.

Elle monta alors les escaliers jusqu'à la bibliothèque, elle se disait qu'elle devait sûrement posséder quelques livres intéressants sur la légende de la création. Elle aperçut alors John assis au bureau face à la cheminée, il essayait de passer un coup de téléphone.
« Qui essayais-tu de joindre ? » Demanda Lara en se rapprochant
Il se retourna vers elle et reposa le combiné en soupirant.
« Je suis inquiet, j'essaye de joindre le téléphone de la base, mais ça ne répond pas, ça ne sonne pas non plus. »
« Allons, je te dis que tu es une véritable mère poule. Laisse-les vivre leur vie ! »
« Non, mais même les portables des gars ne fonctionnent pas, j'ai un message comme quoi les numéros sont injoignables, ce n'est même pas sur boite vocale rien ne fonctionne. »
Le jeune homme se leva, remettant sa frange en arrière comme à sa grande habitude, un tic, bien a lui ça, il avait vraiment l'air soucieux et stressé. Lara passa ses bras autour de son cou et lui sourit avec romantisme.
« Allons, je suis sûre que tout va bien. »
Elle lui vola alors un rapide baiser qui redonna le sourire à John. Ils se séparèrent et le jeune homme partit de la bibliothèque.
« Bon je vais prendre une douche, je reviens dans peu de temps... »
Elle le regarda s'en aller sans dire un mot, se retournant juste après vers la fenêtre.
« Rappelle-toi Lara, tu t'en fiches de tout ça. Seul le présent t'importe !» Dit-elle à voix haute

Une minute plus tard, un souffle de vent tournicota face à la fenêtre recouverte de verglas. L'aventurière fronça les sourcils, et elle se rapprocha, méfiante, du verre. Dans un immense fracas, la vitre vola en éclats, répandant des morceaux de verre partout et laissant la neige s'engouffrer dans la pièce. Lara porta vite son bras à son visage afin de protéger ses yeux des cristaux volatiles. Elle fut alors projetée en arrière, et tomba sur le dos, quelqu'un s'assit alors sur elle et essaya de l'étrangler.
Yven l'avait retrouvé, et tentait de la tuer encore une fois. Sa force était surhumaine, et Lara n'arrivait pas lui faire décrocher ses doigts.
« Inutile, tu ne peux pas lutter contre moi ! »
Lara se sentait rougir et monter en température, elle craignait de ne tomber incessamment sous peu dans le coma. Elle avait beau donner d'innombrables coups de poing à l'enfant, celui-ci n'offrait pas la moindre réaction, au contraire ça ne faisait que l'exciter encore plus et serrer ses doigts de plus belle.
Malgré cette force, contre laquelle, elle ne pouvait lutter, cette créature ne restait qu'un gamin, et sa légèreté, un de ses points faibles. La jeune femme mit alors toute sa force dans ses jambes, et comme si elle allait exécuter une roulade arrière propulsa Yven au-dessus d'elle.
Elle se remit sur ses pieds en suffoquant affreusement, portant une main à son coup écarlate, l'ado fut propulsé sur les étagères qui tombèrent à la renverse en déversant les livres à terre, les ouvrages se répandirent sur la moitié de la pièce dans un fracas horrible.
Yven se redressa en gémissant, recouvert de livres, ceux-ci retombèrent à terre en même temps qu'il se relevait.
« Tu persistes à vouloir vivre alors ?! »
« C'est une question bien stupide, c'est plutôt toi qui devrais faire attention tes arrières. »
« Tu es tenace, le Paradis est presque terminé, n'espère pas y avoir ta place. »
« Et que va-t-il arriver à ce monde ?! »
« Il y réfléchit, hésitant entre le laisser s'entre-tuer ou bien abréger directement ses souffrances. »
« Ô je vois, le grand méchant qui veut détruire le monde, ce n'est pas un peu démodé comme scénario ? »
« Peut-être... mais il n'empêche que la nouvelle Terre sera immortelle en tout point. Il n'y aura plus de douleur, plus de peur, ni de haine. Les gens vivront éternellement dans l'amour et la joie. La nouvelle espèce humaine sera parfaite comme dans l'ancien temps. »
« Oui j'ai déjà entendu cette histoire fort poétique, très joli conte de fées. Je vois que 15 t'a bien embobiné toi aussi. Quand on voit les modèles que vous êtes, moi j'ai peur pour la nouvelle espèce humaine. »
Lara reculait à petits pas discrètement vers la cheminée, tout en continuant son dialogue de sourds avec Yven.
« Alors, tu es sûre de ne pas vouloir changer de camp ? » Ricana-t-il en serrant les poings.
« Mais il faut que je te l'écrive ou tu ne comprends vraiment rien ? »
« Tant pis pour toi alors ! »
Yven se précipita sur la jeune femme, qui bondit vers le feu, et en substitua une bûche. Elle mit alors le feu aux cheveux d'Yven, faisant un bon en arrière. Il stoppa, s'esclaffant, toute sa tête, avant son corps entier, devint flammes, pourtant il continuait de rire de façon démente.
« Ça ne serre à rien. Je ne sens pas la chaleur, la douleur est inconnue chez moi, tu ne me tueras pas de la sorte. »
Il se dirigea alors vers la fenêtre, par laquelle il s'apprêta à sauter.
« Enfin bref, tu as bien dit que tu restais, c'est de ta faute tout ce qui va arriver. Oui tu es coupable Lara, et tu quitteras John. Adios ! »
Il disparut. Lara resta immobile. Heureusement, la bibliothèque n'avait pas pris feu, mais cet empoté avait mis un sacré bazar.

« Mais que s'est-il donc passé ici ? »
Winston débarqua dans la pièce, affolé.
« Miss Croft, vous n'avez rien ?!»
John arriva peu de temps après, aussi surpris que le majordome.
« Et la fenêtre ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? » Continua le vieil homme
Lara se retourna vers la vitre brisée, elle sentit alors sa main la brûler et balança la bûche en feu dans la cheminée. Se frottant les mains pour calmer la brûlure et en chasser rapidement la cendre.
« Rien de spécial, juste un violent coup de vent. »
Et encore un mensonge, Lara tu pourrais te couronner reine des menteuses, pensa la jeune femme en croisant les bras. En plus, John ne semblait pas du tout la croire vu le regard qu'il lui lançait, un regard douteux et presque coléreux, Lara lui fit coucou de la main en souriant comme une enfant, peut-être que l'humour fera oublier tout ça. Winston se rapprocha du téléphone en râlant et gesticulant.
« Bon il faut vite réparer cela avant que la bibliothèque ne soit inondée !»

Lara s'apprêta à sortir de la pièce, arrivée à la portée de John, celui-ci lui décrocha quelques mots.
« Un coup de vent, vraiment ? »
« Oui puisque je te le dis. Que veux-tu que ce soit d'autre de toute manière ? »
Il est vrai que John n'était pas au courant de l'existence de Yven, seule Lara l'avait vue au bâtiment de l'O-EN.
« Tu feras bien de dissimuler les marques de strangulation qui ornent ton coup si tu veux être plus crédible.»
Lara se massa encore le coup, gênée, elle aurait bien aimé que quelque chose vienne changer la situation.
Le téléphone résonna alors, Winston s'empressa de décrocher.
« Ici la demeure de Lady Croft ! » il fit une pose « Demandez-lui vous-même... »
Lara fit alors marche arrière et prit le combiné.
« Lady Croft j'écoutes. »
Après une petite conversation, elle raccrocha le combiné, restant immobile quelques secondes en souriant.
« Qui était-ce ? » Demanda John perplexe
« Des vacances ! » Rit Lara en s'étirant le dos

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