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Astrificum - Director's Cut

Astrificum - Director's Cut, Chapitre 2, par Pitoch, le 12 juillet 2005.

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Chapitre 2

La soirée se déroulait exactement comme toutes les soirées mondaines auxquelles Lara avait assisté : des personnes guindées, engoncées dans leurs tenues de soirée, agglutinées par petits groupes, discutant un verre à la main, tandis que des serveurs naviguaient entre tous ces « joyeux » convives, jonglant avec leurs plateaux de boissons ou de petits fours. Lara avait un regard sévère envers ce monde qu'elle côtoyait depuis sa naissance et qu'elle méprisait de toute son âme. Le léger brouhaha de paroles était doucement accompagné par une musique soporifique servie par un petit orchestre classique tapi dans un coin de l'immense salle de réception de l'université de Bombay. « Pas un seul pour lever le ton ou pour nous pousser un scandale... » pensa-t-elle. Elle soupira intérieurement. Un profond ennui la gagna. Elle avait été obligée de s'éloigner de sa cible, afin de ne pas éveiller de soupçons. Et pourtant, elle en était au point où elle lui aurait volontiers sauté dessus pour lui faire avouer par la force ! Mais elle devait agir avec subtilité : son « adversaire » était intelligent et, si elle avait raison, très expérimenté.
- ... histoire, vous ne pensez pas, chère amie ?
Elle n'écoutait même pas l'ambassadeur qui la serinait depuis un bon moment. Elle hochait de temps en temps la tête, lançait un sourire par-ci par-là, mais son regard était irrémédiablement attiré par Indiana Jones. Elle avait tenté plusieurs approches différentes, sans succès : il la prenait pour une charmante idiote, et ça l'insupportait.
- Veuillez m'excuser, monsieur l'ambassadeur, dit-elle avec un sourire.
- Je vous en prie, Miss.
Elle quitta la conversation et s'approcha du groupe de Jones. Celui-ci l'accueillit avec un immense sourire et un petit mouvement de tête.
- Miss Croft, c'est toujours un plaisir ! s'écria-t-il. Ces messieurs ne m'en voudront pas si j'affirme que votre beauté illumine ce groupe terne !
Lara passa son regard sur chacun des vieux professeurs avec qui Jones était en train de converser. Elle se dit in petto que ce n'était pas un groupe difficile à illuminer. Elle revint sur sa cible.
- Il fait une chaleur étouffante, ici, fit-elle. M'inviteriez-vous à prendre l'air avec vous, docteur ?
Elle savait qu'elle risquait le malentendu. Qu'elle risquait de faire monter en flèche la réputation de tombeur de Jones. Mais elle venait de trouver un nouvel angle d'attaque et, de toute façon, elle était loin du gratin de Londres. L'éminent docteur lui offrit son bras, et ils sortirent ensemble sur le balcon. L'air y était assez frais : dans son obsession, Lara avait oublié qu'elle portait une robe de soirée très fine, et que ses bras et ses épaules était nus. Elle croisa les bras en frissonnant. Jones, prévenant, lui mit d'autorité la veste de son smoking sur les épaules.
- Belle nuit, n'est-ce pas ? commença-t-il en admirant le ciel étoilé.
- Parlez-moi de votre grand-père, fit-elle.
- Il semble vous fasciner... répondit-il, sans quitter les étoiles des yeux.
- Je suis archéologue, docteur, et Henry Jones Junior est une sommité dans le domaine...
Jones sembla se raidir et se renfrogner. Lara jubila intérieurement : il avait mordu.
- Ais-je dis quelque chose de mal ? s'étonna-t-elle innocemment.
- Bien sûr que non, sourit-il, reportant enfin son regard sur elle. Simplement, mon grand-père détestait qu'on l'appelle « Junior »...
- Donc il a pris le nom de son chien, Indiana...
- Je ne savais pas que cette histoire faisait partie de la légende...
- Et vous-même avait été prénommé « Indiana » en hommage à votre grand-père ? Ou vous appelez-vous aussi « Henry Junior » ?
Jones garda le silence, le regard de nouveau perdu dans les étoiles. Lara le dévisagea en silence. Elle progressait plus vite que prévu. Elle ne put retenir un petit sourire de satisfaction. Un serveur s'approcha sans un mot, respectant le silence. Lara saisit deux coupes de champagne sans quitter l'éminent docteur des yeux. Soudain, il se tourna vers elle, dans un mouvement brusque. Elle sursauta, manquant renverser les verres.
- Que cherchez-vous à Bombay, Miss Croft ? demanda-t-il.
Elle sirota quelques gorgées de champagne avant de répondre. Il fallait l'énerver, le pousser à bout afin qu'il commette une erreur.
- Eh bien, attaqua-t-elle enfin, je suis en voyage d'affaires, et j'ai appris que...
- Ne mentez pas ! l'interrompit-il en la saisissant violemment par les épaules.
Discrètement, Lara saisit le petit revolver placé dans sa jarretelle, le long de sa cuisse, et le pointa aussitôt sur le ventre de Jones, avec une légère pression. Il baissa les yeux sur l'arme.
- Calmez-vous, dit-elle froidement. Ne me forcez pas à prouver que j'ai raison sur vous...
- Drôle de joujou pour une soirée mondaine !
- Veuillez me lâcher, docteur...
Il s'exécuta et recula de deux pas. Lara pointait toujours le revolver sur lui.
- Ca doit faire du bruit, ce genre de chose, remarqua-t-il, pensif. Prendriez-vous le risque d'abattre un professeur en pleine soirée mondaine ?
- Ne vous inquiétez pas pour le bruit, il est maîtrisé... Quant au fait de vous abattre, je suis persuadée que votre... « pouvoir » vous permettra de vous relever cinq minutes plus tard !
- Mon « pouvoir » ?
- Celui acquit grâce à la coupe du Christ.
- Si cela était vrai, je ne craindrais rien et je pourrais vous désarmer sans risque, non ?
- Puisque nous semblons parler de la même chose, je peux considérer cela comme un aveu de votre part ?
- Un aveu ? Quel aveu ?
- Vous êtes né en 1898, n'est-ce pas ? Et vous avez trouvé le Graal ! Ce qui fait de vous le... le...
Lara se sentit soudain très faible. Sa bouche s'assécha et sa vue se troubla. Elle était trop habituée à ce genre de choses pour ne pas comprendre aussitôt. Toute force la quitta : le revolver lui glissa des mains. Ses jambes ne pouvant plus la soutenir, elle perdit l'équilibre et tomba dans les bras du docteur Jones. Elle se tourna vers lui : son visage était flou.
- Vous... êtes un...
Et elle perdit connaissance.

Lara s'éveilla en gémissant, la bouche pâteuse, avec un terrible mal de tête. Elle resta un moment immobile, les yeux fermés, afin de jauger la situation. Elle était dans un lit. A sa droite, quelqu'un, qui ne prenait aucune précaution pour être discret. Un bruit de verres qu'on repose. Le chuintement caractéristique d'un cachet effervescent.
- Réveillée, Miss Croft ?
La voix du docteur Jones retentit sur sa gauche. Lara ouvrit les yeux : à droite, une femme de ménage repartit après avoir posé un verre sur la table de chevet. A gauche, Indiana Jones, debout, les mains dans les poches. La jeune femme se dressa péniblement sur ses coudes. Elle rattrapa de justesse le drap qui glissait et le remonta précipitamment au-dessus de sa poitrine. D'un coup d'oeil rassurant, elle constata qu'elle n'était pas nue. Toujours en robe de soirée. Son ravisseur avait au moins eu cette élégance.
- Vous avez une drôle de façon d'attirer les femmes dans votre lit, docteur Jones, ironisa-t-elle.
Jones eut l'air sincèrement contrit.
- Je suppose que des excuses ne suffiront pas ?
- Des excuses ? s'étonna la jeune femme. J'attends des explications, docteur. Suis-je votre prisonnière ?
- Prisonnière ? s'écria-t-il, outré. Voyons ! Un peu de sérieux ! Ce n'est pas un kidnapping. Je vous ai simplement amené chez moi et j'ai fait transférer vos affaires. Nous serons mieux ici pour discuter. Je vais donc me retirer pour vous permettre de vous changer. Descendez me voir quand vous serez prête, je vous attendrais au grand salon pour le thé, Miss Croft.
- Lara.
Il lui sourit. Elle le regarda sans ciller.
- En quelle année êtes-vous né, docteur Jones ?
- Jones, tout court.
Il se dirigea vers la porte de la chambre, un énigmatique sourire aux lèvres.
- 1898, répondit-il en lui tournant le dos.
Il ouvrit la porte.
- Encore une chose, Jones, l'interrompit-elle. Pourquoi m'avoir droguée pour me faire venir ?
Il tourna la tête vers elle.
- Je vous ai rattrapée de justesse sur le balcon, hier soir, et je vous ai transportée ici pour que vous puissez vous remettre tranquillement (il marqua une pause) mais ce n'est pas moi qui vous ai droguée...

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