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Astrificum

Astrificum, Chapitre 15, par Pitoch, le 27 mai 2003.

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Chapitre 15

Les trois aventuriers, armés, entendirent les bruits de pas dans les escaliers, mais également l'ascenseur se mettre en mouvement.

- Ils arrivent de deux côtés, remarqua Lara à voix basse.

- Inutile de prendre des précautions, dit Alex sur un ton normal. Ils se rendront vite compte que nous sommes là, alors à l'attaque !

Lara s'attendit à une remarque contraire de la part de Jones, mais celui-ci se contenta d'approuver d'un hochement de tête. Elle se rangea donc à l'avis général et se rua dans la cage d'escalier. Elle se pencha légèrement, et vit plusieurs hommes en noir, quatre étages plus bas. Elle prit une profonde inspiration et tira trois fois. Elle rata complètement ses cibles, et se rejeta en arrière pour éviter les rafales de mitraillettes qui claquèrent vers le haut.

- Oups... dit-elle.

Elle entendit des coups de feu dans le couloir de l'étage, près de l'ascenseur, puis des bruits de pas rapides. Alex la rejoignit.

- Okay, ils sont au maximum quatre dans l'ascenseur. Tu t'en sors avec combien, toi ?

- A vue de nez, une petite douzaine, répondit-elle.

- Combien d'étages au-dessus de nous ?

- Trois.

- Bien, on se dépêche d'aller sur le toit ?

Des coups de feu fusèrent, cette fois beaucoup plus près d'eux. Ils tirèrent plusieurs fois vers le bas et se ruèrent en direction du toit, poursuivis par les hommes de main.

- Et Jones ? haleta Lara en courant.

- Il est immortel, non ?

Ils atteignirent le toit en courant et, sans se retourner, se cachèrent derrière les grandes ouvertures de la ventilation, chacun d'un côté. Les balles claquèrent près d'eux, et ils tirèrent de temps en temps.

- On sera vite à court de munitions, en restant comme ça, remarqua Lara

- Certes... T'as vu Matrix ?

- T'es sûr que c'est bien le moment de parler ciné ?

- Au début, quand Trinity fuit les agents par les toits, continua Alex.

Il désigna le toit du bâtiment annexe du menton. Les deux immeubles étaient séparés d'environ six mètres, mais le leur était légèrement plus haut.

- T'as envie que je me tue, c'est ça ? demanda Lara.

- Pas du tout, j'ai juste envie de voir tes charmantes fesses s'envoler façon Matrix.

Lara comprit soudain où il voulait en venir. Les tueurs ignoraient, à-priori, qu'elle était accompagnée. Si elle s'envolait, ils partiraient à sa poursuite, sans se méfier de qui pourrait rester en arrière.

- Si je ne savais pas que tu proposes ça à moitié pour me mater, je dirais presque que ton idée est très intelligente ! dit Lara.

Alex lui fit un grand sourire et lui désigna le toit voisin. Lara se mit en positon accroupie et profita d'une accalmie de balles pour s'élancer. Elle courut le plus vite possible, prit appui sur le bord et sauta dans le vide. Elle se força à ne pas regarder à ses pieds, mais se concentra sur son objectif. Elle atterrit lourdement et roula plusieurs fois sur elle-même, emportée par son élan. Elle se retourna vers le toit initial, arme au poing, mais rien ne vint. Au bout d'un moment, Alex se pencha et lui cria que tout était réglé. Elle rangea donc son arme et descendit le nouvel immeuble.

Quand elle rejoignit enfin son appartement, elle trouva deux tueurs saucissonnés et inconscients dans sa salle de bains, et ses deux compagnons en train de se servir à boire. Ils entendirent les sirènes des voitures de police, puis des bruits de portières qui claquent. Lara envoya Indy et Alex dans la salle de bains, se changea rapidement, mis un peu d'ordre dans l'appartement et put ouvrir à la police, vêtue d'une robe de chambre.

- Ah, enfin ! gémit-elle. J'ai eu si peur !!

- Tout va bien, signorina, dit un des policiers. La fusillade est terminée. Vous allez bien ?

- Je n'ai rien, si ce n'est une grande frayeur ! Que s'est-il passé ?

- Nous l'ignorons pour l'instant. Pouvons-nous entrer ?

- Je vous en prie...

Elle leur céda le passage. Les deux policiers entrèrent, regardant autour d'eux avec attention et professionnalisme.

- Avez-vous vu quelque chose ? demanda l'un des agents.

- Des hommes en costume, dans le couloir ?

- Vous êtes sortie ?

- Le judas, fit-elle remarquer.

- Très bien, merci ! Un inspecteur viendra vous interroger plus tard.

- Ca va être difficile, je suis anglaise, et je dois partir pour affaires.

Elle leur fit un grand sourire. Ils haussèrent les épaules et sortirent. Lara retira sa robe de chambre et entra dans la salle de bains. Les baffes avaient visiblement commencé à pleuvoir. Alex était en bras de chemise et avait déjà quelques gouttes de sueur qui perlaient sur le visage et les bras.

- La démonstration de testostérone a débuté ? remarqua Lara.

- Ne reste pas ici, chérie, c'est pas pour les dames ! dit Alex.

Lara fut surprise par son ton sérieux. Il avait laissé déborder sa violence, et Indy tira Lara de force hors de la salle de bains. Il referma derrière lui.

- C'est un autre Alex, en ce moment, expliqua Indy.

- Je sais... répondit-elle. Et je n'aime pas cet Alex-là !

- Ce qui sous-entend que tu aimes l'autre Alex ?

Lara ne répondit pas. Elle regarda par la fenêtre, suivant le ballet des ambulances et des voitures de police dans la rue.

- C'est compliqué... finit-elle par dire.

Cette fois, Indy ne répondit pas, préférant attendre la suite.

- Oui, je l'aime, dit Lara, sans regarder Jones.

- Et pourquoi tu ne lui dis pas ? demanda-t-il.

Lara sembla se crisper. Quand elle quitta la fenêtre, elle était redevenue froide et sévère.

- Oublie ce que je viens de dire, Jones ! dit-elle. Je ne veux plus entendre parler de ce moment de faiblesse !

- De faiblesse, Lara ? Est-ce faible de reconnaître ton amour ? Crois-tu que l'aimer va le tuer comme ton ex ?

La jeune femme ne répondit pas et frappa à la porte de la salle de bains !

- West ! cria-t-elle. Dépêche-toi, il faut qu'on parte !

La porte s'ouvrit sur Alex, parfaitement détendu, une serviette autour du cou. Il referma aussitôt derrière lui.

- Faut foncer à l'aérodrome. Les pieds nickelés vont pas tarder à partir ! dit-il.

- Je m'en charge, j'irais plus vite à moto ! Demandez à Bryce de me tracer si vous me perdez ! dit Lara.

Elle sortit précipitamment de l'appartement et se rua au garage. Elle chevaucha sa puissante moto et partit en trombe en direction de l'aérodrome.

Elle resta à bonne distance des hangars et prit une petite paire de jumelles. Elle repéra rapidement Legg et comparses. Ils étaient entourés de leurs hommes, et semblaient occupés à charger le Jet privé de la femme blonde.

Elle rangea les jumelles et s'apprêta à repartir quand elle sentit le canon d'une arme se poser contre l'arrière de sa tête, fouillant au milieu de ses cheveux.

- Coupe le moteur ! dit une voix d'homme. Et descends de moto !

Lentement, elle s'exécuta.

- A genoux ! Mains dans le dos !

L'homme lui mit des menottes qu'il serra violemment. Elle serra les dents de douleur. Il se plaça devant elle et lui donna un violent coup de crosse dans la tempe. Lara s'écroula, à moitié assommée. Elle sentit le sang chaud couler le long de sa joue.

- Legg sera contente de te voir, dit-il.

Elle rampa pour se redresser après le coup. L'homme en profita pour lui lancer son pied dans le ventre. Il la souleva littéralement de terre avec la violence du choc. Elle toussa douloureusement, cherchant désespérément son souffle.

- Casser la gueule à une petite pétasse comme toi me fait triper ! dit-il en souriant.

Il se pencha vers elle, l'agrippa violemment par les cheveux et tira sa tête en arrière, pour la forcer à le regarder.

- Je n'ai pas le temps de te violer, mais tu ne perds rien pour attendre... souffla-t-il.

Elle ne répondit pas, de toute façon à moitié consciente. Il la souleva violemment et la jeta sur la banquette arrière de la jeep. Elle l'entendit mettre le feu à sa moto, revenir à la voiture et démarrer en trombe. Elle entendit l'explosion. Moins d'une minute plus tard, la jeep s'arrêta de nouveau, près des hangars. Lara fut sortie sans ménagement et maintenue à peu près verticalement par deux nouveaux hommes de main. Elle leva lentement la tête, essayant de distinguer quelque chose parmi le flou et la nausée qu'elle ressentait.

- Je suis entourée de brutes sans cervelle, dit une voix féminine.

- Soignez-la ! enchaîna une voix avec un fort accent russe.

Lara se sentit traîner. On lui retira les menottes pour lui attacher les mains devant elle. On l'assit, et elle sentit un tissu lui essuyer le visage. Enfin, on porta un goulot à ses lèvres et elle avala le liquide chaud et fortement alcoolisé qui coula dans sa bouche. Elle but plusieurs rasades qui la remirent rapidement d'aplomb. Elle put observer le chargement de diverses malles et emballages dans un avion de fret, supervisés par les trois « méchants ». Legg, justement, regardant dans sa direction et s'apercevant de son retour à la conscience, s'approcha d'elle.

- Ma très chère Lara ! dit Legg en souriant. Comme je me doutais que vous ne lâcheriez pas l'affaire facilement !

- Sympa, vos gorilles... répondit la jeune femme.

- Oui, je suis vraiment désolée que ce minable vous ait battue... Oh ! Vous parlez des tueurs que j'ai fait envoyer chez vous, n'est-ce pas ? (elle haussa les épaules) je me doutais qu'ils seraient inefficaces.

- Alors, la suite des événements ?

- Elle se présente plutôt bien. Nous nous envolons pour l'Assemblée. Le trésor sera bientôt à nous. En partie grâce à vous, Croft.

Elle s'éloigna pour couper court à toutes nouvelles questions. Lara resta donc assise, attachée fermement à sa chaise, à attendre. Plusieurs regards se posaient fréquemment sur elle, rendant impossibles toutes tentatives d'évasion. Enfin, après une heure, deux hommes vinrent la chercher. Ils l'amenèrent à l'intérieur du Jet privé de Legg et la ré-attachèrent.

- Eh ben, je suis l'ennemie publique numéro un ? ironisa-t-elle

Personne ne lui répondit. Elle fut rejoint par Legg, Otrianov et Smith, et l'avion décolla. Lara était plutôt à fond de cale, donc seule. Après trente minutes de trajet, Smith vint la voir, accompagné par deux hommes.

- Chouette, des baffes ! dit Lara. Ca faisait longtemps !

- Ca vous manquait, Miss Croft ? demanda Smith de son ton glacial.

- Je ne dirais pas ça, mais bon, je suis contente de vous voir !

Un des hommes s'approcha de la carlingue et ouvrit une des portes. Le vent extérieur s'engouffra à l'intérieur, et Smith préféra s'accrocher à une poignée. Les cheveux de Lara volaient dans tous les sens.

- Vous plaisantez, n'est-ce pas ? demanda Lara, comprenant soudain.

- Je ne plaisante jamais, Miss, je pensez que vous l'aviez compris, répondit Smith.

Les deux hommes empoignèrent la jeune femme et l'approchèrent de l'ouverture. Lara se débattit de toutes ses forces, en vain.

- Smith ! Je peux encore vous être utile ! Vous aurez besoin de moi ! hurla-t-elle.

- Hélas, non... Adieu, Miss Croft !

Il repartit vers l'avant de l'appareil. Lara se débattit, bloquant ses pieds de chaque côté de la porte.

- Arrêtez les gars, vous allez pas faire ça, hurla-t-elle.

Ils ne répondirent pas et, d'un coup sec, la firent passer par la porte. Lara plongea dans le vide et tomba en chute libre.

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