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L'école

L'école, Chapitre 13, par Pitoch, le 23 septembre 2003.

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Chapitre 13

Dire que Lara se sentait revigorée après son bain aurait relevé de l'euphémisme. Elle dévala l'escalier principal pour rejoindre, presque guillerette, la salle de briefing. Bryce était en plein travail, préparant ses ordinateurs, tapant sur ses claviers ou marmonnant un crayon dans la bouche.
- Allez, au boulot ! s'écria Lara en entrant.
Bryce se retourna vers elle, et ses yeux se mirent à briller de larmes. Il revint aussitôt à ses écrans, lui offrant son dos. Lara se rendit alors compte qu'elle n'avait pas vraiment parlé à son jeune ami depuis sa « résurrection ». Elle s'approcha et passa ses bras autour des épaules du jeune homme et lui posa un baiser très tendre sur la joue.
- Tu croyais te débarrasser de moi aussi facilement, mon chou ? lui souffla-t-elle doucement à l'oreille.
Elle passa de l'autre côté et posa un baiser encore plus tendre sur l'autre joue.
- Je suis increvable, Bryce, et je ne t'abandonnerais pas tant que tu seras pas un grand garçon...
Elle se redressa et s'éloigna comme Winston entrait. Il posa les rafraîchissements sur une table, loin des ordinateurs.
- Allez, on a une apocalypse mondiale à empêcher ! s'écria Lara. Quoi de neuf ?
- J'ai repéré les deux professeurs Jones. Ils sont ensemble, ou très près l'un de l'autre, à Bucarest, commença Bryce. Par contre, aucune trace d'Alex West.
- Comment ça se fait ?
- Je me base sur leurs téléphones cellulaires. West a éteint, perdu ou détruit le sien.
- Tu peux appeler les Jones ?
- Je vais essayer de choper un satellite roumain... Donne-moi vingt minutes.
- Parfait, je vais préparer le départ ! Winston, avec moi, s'il vous plait !
Lara sortit, suivie par son majordome. Elle sortit sa combinaison en cuir, qui lui avait été tellement utile lors de ses péripéties londoniennes, face à Miss Legg. « Marrant de repenser à elle », se dit Lara. Etant sa « meilleure » ennemie, Legg lui manquait. Pourtant Banks s'était finalement révélé un adversaire plus coriace. D'ailleurs, Lara, pour la première fois de sa vie, ressentait une peur sourde au fond d'elle-même. Jamais elle n'avait été aussi peu sûre de sa victoire finale. Banks était non seulement fou, mais également intelligent et riche.
- Miss ? s'inquiéta Winston, la voyant pensive devant sa penderie.
- Oui, oui, répondit-elle en secouant la tête.
Elle jeta la combinaison sur son lit et redescendit, toujours suivie par Winston. Elle choisit soigneusement ses armes, passant beaucoup de temps sur son Desert Eagle.
- Winston, je vous laisse finir. Mettez-moi une de mes motos, avec le plein, dans mon Jet et prevenez le pilote. Rassemblez toutes mes armes et l'équipement standard. Il faut que ça tienne sur la moto. Et laissez un peu de place pour les instruments électroniques que Bryce ne manquera pas de me donner.
- Bien, Miss.
- Et bien sûr, ça doit être prêt pour y'a dix minutes.
- Bien sûr.
Lara lui fit un clin d'oeil et retourna dans la succursale informatique que Bryce s'était approprié.
- Alors ? demanda-t-elle au jeune homme.
- Je branche le haut-parleur et tu peux entrer en scène !
- Formidable ! Allo ? Indy ?
- Lara... résonna la voix de Jones.
Le silence qui suivit fit sourire la jeune femme.
- Je suis vivante, Indy, et je te promets de te faire un gros bisou et de féter nos retrouvailles. Quand on aura sauver le monde. On aura le temps de s'expliquer plus tard.
- Tu as raison, Lara. Je suis avec mon père, pour l'instant à Bucarest. Banks et sa clique ont fini de déménager.
- Déménager ?
- Du château de Dracula à une petite base mobile au bord du lac d'Hermannstadt.
- Donc l'Ecole est pour bientôt...
- C'est même imminent. Père et moi étions sur le point de partir pour Hermannstadt.
- Attendez-moi, je pars dès la fin de cette conversation. Je peux y être en... quatre heures.
- D'accord Lara, on t'attendra. De toute façon, Scholomance ne saurait démarrer en plein jour...
- Et Alex ?
- Père a pu l'intercepter à l'aéroport, mais il a feinté... Il est très déterminé, Lara. Il te croit morte et réclame vengeance.
- C'est plutôt flatteur pour moi...
- Et catastrophique pour le monde s'il réussit à tuer Banks.
- Pourquoi ? S'il tue Banks, l'Ecole n'aura pas lieu.
- Vraiment ? Et si elle a lieu quand même ?
- La présence de Banks ou non ne changera rien, dans ce cas-là.
- Bon, nous t'attendons, Lara. Fais vite !
- J'arrive !
Sur un signe de tête, Bryce raccrocha.

Indiana Jones rangea son téléphone portable dans sa poche. Son père le regarda, attendant l'explosion qu'il savait imminente.
- Et bien, Junior ? s'enquit-il.
- Elle n'a rien compris ! pesta Indy. Les deux tourtereaux prennent ça presque à la légère ! Ce n'est qu'un jeu qu'ils sont sûrs de gagner.
- C'est la génération MTV, soupira Henry.
- Pardon ?
- Excuse-moi, Junior, l'habitude de mes étudiants. Ils sont tous les deux trop jeunes et trop fougueux pour réellement se rendre compte des implications de Scholomance. Lara, toute belle et forte qu'elle puisse être, est une gamine gatée qui ne voit l'archéologie que sous le côté « je flingue des momies et ça me suffit ».
- Une gamine gâtée ? Vous avez raison, père, mais elle mérite un peu plus de respect.
- Ce n'est pas irrespectueux. C'est une réalité. Elle n'est qu'une pilleuse de tombes, ce qu'on appelle une Tomb Raider.
- Vous ne l'aimez pas, n'est-ce pas ?
- Si, elle est charmante.
- Mais incompétente ?
Henry Jones resta silencieuse. Indy se contenta de hausser les épaules et regarda sa montre.
- Allons à l'aérodrome et prenons un café en attendant Lara, proposa-t-il.
- Bonne idée, Junior !
Ils montèrent en voiture et Indy démarra. Au bout d'un moment, bloqué dans un bouchon à la sortie de Bucarest, il se tourna vers son père.
- Vous comptez dire à Lara toute la vérité, père ?
- Bien sûr que non, Junior, rétorqua Henry. Pour les raisons invoquées toute à l'heure. Tu l'as dit toi-même, elle ne comprends déjà pas toutes les implications de l'affaire.
- Parce qu'on ne lui a pas tout dit ! riposta Indy.
- Et qu'elle ne s'est pas documentée, pour la simple et bonne raison qu'elle ne connaît pas la signification de ce mot !
- Je vous trouve extrémement sévère, père...
- Je tiens à survivre. Moins elle en sait, plus j'ai de chances de survivre à Scholomance !

Le Jet se posa dans la zone privée de l'aéroport de Bucarest. Lara en descendit par l'arrière, aux commandes de sa moto. Elle s'éloigna de l'appareil pour lui permettre de redécoller, ce qu'il fit aussitôt. Lara s'arréta et se rua dans les bras d'Indy. L'accolade fut longue et très serrée.
- Je suis contente de te revoir, Jones !
- Moi aussi, Lara, moi aussi.
Lara se détacha du cou de son ami et se tourna vers le vieux professeur. Celui-ci lui fit un petit salut de la tête.
- Je suis moi aussi ravi de vous revoir, Miss Croft, dit-il. Je pensais que...
Il n'eut pas le temps de finir, Lara s'étant jetée dans ses bras. Henry Jones fut surpris et un peu géné, ne sachant trop que faire. Il finit néanmoins par enlacer la jeune femme de ses bras. Lara rompit l'accolade.
- Alors, le programme ? demanda-t-elle.
- Inutile de tergiverser plus avant, fit Indy. On fonce à Scholomance !
- Un petit topo d'abord, peut-être ?
- C'est un immense lac, bordé, comme toute la région, de forêts noires et de montagnes. Banks s'est installé dans une crique que l'on peut facilement surplombé pour observer.
- Observer seulement ?
- Le point de vue est trop haut et la falaise trop raide pour descendre par là. La crique n'est accessible que par un chemin, bien entendu gardé.
- Donc on commence par observer ?
- Exactement. Nous ne savons pas quand et où la session va débuter.
- Mais il faudra être prêt à les suivre.
- En cas d'extrême urgence, nous pourrons toujours descendre en parapente...
- J'aime cette idée ! Let's go !
Lara chevaucha sa moto et enfila son casque. La famille Jones monta dans leur jeep, et ils partirent de l'aéroport.

Après deux heures de route, ils attaquèrent l'ascension du premier col des Carpates, menant à Hermannstadt. Encore une heure de montagne, et le petit convoi arriva dans la petite ville roumaine. Lara partit dans une direction opposée de celle des Jones, afin que chacun d'eux soit d'un côté de la crique. Avant la séparation, Lara donna à Indy un petit communicateur pour rester en contact. Lara prit une route sinueuse. Rapidement, le bitume s'arréta et la jeune femme continua sur un chemin de terre très inconfortable. Elle finit par être obligée de déposer son engin pour continuer à pieds au milieu des arbres. Elle stoppa soudain : devant elle, caché au bord de la falaise, un homme lui tournait le dos. Un sniper, ou un garde en poste, vu le fusil qu'il tenait. Lara s'approcha lentement, dégainant silencieusement son arme. Elle était à moins de trois mètres lorsque le garde se retourna précipitamment, lachant son fusil et sortant une arme de poing dans le même mouvement. Lara, surprise, se retrouva à la fois menaçante et menacée par... Alex West. Ils restèrent figés un moment, face à face, revolvers toujours dressés. Tous les deux se mirent à respirer bruyamment, submergés par le stress et l'émotion.
- Co... Comment ? finit par demander Alex, en déglutissant péniblement.
- C'est une longue histoire, West... Pose ton arme.
- Tu peux très bien être une fausse Lara...
- Regarde-moi dans les yeux, West ! Ne détourne pas le regard !
- Tu as réussi à survivre, Croft ?
Alex avait les larmes aux yeux. Lentement, il baissa son arme et tomba à genoux par terre. Lara soupira de soulagement, rangea son revolver et se jeta elle aussi à genoux, dans ses bras. Ils roulèrent par terre et s'embrassèrent fougueusement, pendant plusieurs minutes. Ils finirent par se relever. Lara s'épousseta, pour faire tomber les feuilles.
- Alors, que fait-on ? Les Jones sont par là ?
- Oui, et je sais pas pour toi, mais moi, cette histoire commence à me gonfler. Satanisme, nazis, meurtres, vols, et surtout, ma séquestration en me faisant croire que j'étais handicapée, ça suffit !
- Je suis plutôt d'accord avec toi, Lara. Tu proposes ?
- Qu'on revienne à ce que l'on sait faire !
Elle dégaina son Desert Eagle et l'arma bruyamment.
- Il est grand temps que Lara Croft reprenne les choses en main.
Alex sorti également son arme et le fit tournoyer autour de son index.
- J'aime ton style, petite !

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