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L'école

L'école, Chapitre 14, par Pitoch, le 30 octobre 2003.

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Chapitre 14

Indiana Jones se revela difficilement. Il tendit précipitamment ses jumelles à son père, accroupi derrière lui.
- Ca se met en branle ! souffla Indy. Regardez !
Tandis que son père s'allongeait à son tour pour observer le camp militaire en contre-bas, Indy brancha son communicateur.
- Lara, tu m'entends ? Ils bougent ! Prends le relais, Père et moi redescendons au village. OK, on se retrouve dans le camp une fois celui-ci plus ou moins déserté !
Il coupa et releva son père.
- Allons-y, dit-il. Lara s'occupe de la surveillance pendant que nous descendons.
- Et que ferons-nous une fois en bas, junior ?
- Nous les attendrons et nous chercherons un plan.

- Alors ce plan ? demanda Alex.
Sans répondre, Lara alla prendre un sac épais et l'ouvrit devant lui. Elle en sortit une toile noire, assortie de quelques fils.
- Un parapente ? s'étonna West.
- Oui. On descend et on fonce. T'as déjà oublié ?
- Et les Jones ?
- Les Jones sont archéologues, répondit Lara, comme si cette réponse se suffisait en elle-même. Bien, tu es plus fort que moi, c'est toi qui pilote. Lève les bras.
Alex s'exécuta et Lara, en face lui, entreprit de l'harnacher correctement avec le parapente. Puis elle rassembla les affaires qu'elle voulait amener, à savoir son sac à dos et leurs armes et, soudainement, sauta dans les bras d'Alex. Elle croisa ses jambes autour de sa taille et ses bras autour de son cou et lui fit un petit baiser sur la joue.
- Je suis prête, mon homme ! fit-elle avec un petit air mutin.
- Accroche-toi bien, femme, ça va secouer !
Alex se mit à courir et se jeta dans le vide. La voile se gonfla soudain, occasionnant un tel choc que Lara faillit lâcher prise. Mais son compagnon manoeuvra les rènes avec dextérité, et ils volèrent tous les deux au bas de la falaise. L'atterrissage s'effectua même en douceur. Ils rangèrent immédiatement la voilure et entreprirent de fouiller les restes du campement. Celui-ci était complétement vide de toute présence humaine.
- Ils sont tous entrés dans l'eau, remarqua Alex en désignant les traces de chenilles qui filaient dans le lac.
- Banks a besoin de toutes ses troupes en bas, renchérit Lara.
- Et pour une chose qui fait passer le reste pour accessoire.
Il pointa du doigt en direction d'une tente militaire qui abritait une densité extraordinaire d'appareils électroniques et informatiques de grande valeur.
- Ca sent quand même le truc gigantesque, fit Alex. Plus dangereux qu'Astrificum...
- Tu as peur, West ? ricana Lara.
En l'absence de réponse, elle se tourna vers son ami. Celui-ci avait une expression particulièrement sombre.
- Oui, Lara, j'ai peur, et je n'ai pas honte de te l'avouer. Tu sais que je suis courageux, à la limite du suicidaire parfois, mais là... Banks a déployé de tels moyens... Et il est si sûr de lui ! Il ne va pas ressusciter un monstre quelconque ou Jack l'Eventreur. Il va ramener Satan sur Terre ! Alors, oui, j'ai peur. Je suis terrifié. Et tu devrais l'être aussi, Lara.
Sans un mot, Lara repéra quelque chose derrière lui et lui désigna. Il jeta un coup d'oeil et acquiesca d'un hochement de tête. La jeune femme s'y dirigeait déjà. Alex la regarda s'éloigner, de dos.
- Tu ne m'as pas répondu, Croft... lâcha-t-il.
Lara tourna la tête vers lui : des larmes brillèrent, qu'elle refoula aussitôt.
- Je suis morte de trouille, répondit-elle simplement.
Alex lui fit un clin d'oeil et la rejoignit sous la tente. Ils se choisirent un équipement de plongée à leur taille et entrèrent ensemble dans l'eau glacée du lac d'Hermannstadt.

- On dirait qu'il va falloir faire de la plongée sous-marine, père !
- Sous-lacustre, répondit le vieil homme.
- Pardon ?
- Ceci est un lac, Junior. Un grand lac, certes, mais un lac tout de même. C'est une étendue fermée et non salée. Un lac. Donc nous faisons de la plongée sous-lacustre. Si nous étions en mer, alors nous aurions fait de la plongée sous-marine.
Indy poussa un très long soupir pour toute réponse.
- Ne soupire pas comme ça, Junior, le reprit aussitôt Henry. Bien, allons-y, puisqu'il faut passer par là !
- Lara, tu m'entends ? fit Indy en branchant son communicateur. Lara ? Nom de Dieu !
- Pas de blasphèmes, Junior !
- Ils sont partis sans nous, père !
- Alors dépéchons nous de les rejoindre. S'ils prennent trop d'avance, le monde est perdu !
Ils enfilèrent les combinaisons de plongée et entrèrent dans le lac. L'eau était bien entendu froide, étant donnée l'altitude, et particulièrement sombre. Indy avançaient lentement vers le fond, se guidant à la lumière de sa torche de plongée, et suivi par son père. Il ne savait pas ce qu'il devait chercher, et espérait inconsciemment que ce serait simple. Et, heureusement pour lui, ce le fut. Plusieurs balises lumineuses jonchaient le fond du lac, traçant un chemin qui menait toujours plus avant dans les profondeurs. Après près de quarante minutes, Indy repéra l'entrée d'une grotte sous-marine - sous-lacustre, plutôt. Elle était relativement étroite, et bien caché par des algues et de la mousse sombre. Il se retourna et repèra son père aux bulles qui remontaient en tourbillonnant vers la surface. Il lui désigna la grotte du doigt. Son père lui répondit par un index pointé vers le haut. Ils remontèrent donc à la surface. Ils se trouvaient contre une haute falaise rocheuse, visiblement de l'autre côté du lac.
- Je pense que nous pouvons nous lancer à l'assaut de cette grotte, père, fit Indy en reprenant son souffle.
- Oui, ça me paraît évident... N'as-tu rien remarqué, Junior ?
Henry lui désigna le ciel. La nuit était particulièrement claire, sans nuage, et d'un silence quasi-absolu. Peut-être était-ce cela que son père voulait lui faire remarquer.
- Nous sommes perdu au milieu des carpates, père... Le silence peut s'expliquer par notre isolement... Mais je vous accorde que cela reste louche.
Le vieux Jones le regarda avec l'air qu'il prenait lorsque, enfant, Indy se trompait dans l'alphabet grec. Il lisait dans les yeux de son père un mélange de déception et de colère. Malgré son âge et son expérience, Indiana se sentait tout penaud.
- Il fait nuit, Junior... fit calmement Henry. Et il est 11h30...
- Une éclipse de soleil ? A cette époque ? Oh... comprit-il soudain. L'école a commencé...
- Précisément !
Il remit son masque et plongea. Son fils le suivit.

La petite ouverture se prolongeait sous forme de tunnel entièrement noyé. Les parois étaient très irrégulières, et ils devaient parfois se tordre pour se faufiler au travers de certains passages, prenant particulièrement garde à leurs bouteilles d'oxygène. Bref, ce tunnel était naturel. Ils finirent par déboucher au milieu d'un petit lac, dans une grotte lugubre. Sortant la tête de l'eau, les Jones repérèrent une petite plage de gravier. Ils nagèrent et sortirent enfin de l'eau. Il faisait extrémement froid dans la grotte, et Indy apprécia son blouson de cuir fourré. La plage était couverte de caissons et de traces diverses, dénotant une activité récente.
- Il y a une autre entrée, remarqua Indy.
- Ah bon ? s'étonna son père.
- Comment auraient-ils pu passer tout ce matériel par le petit conduit que l'on a emprunté ?
- Oui, c'est vrai... Et arrête cette ironie, Junior ! s'exclama Henry devant le petit sourire narquois de son fils.
Ils avancèrent dans un nouveau tunnel, cette fois à pieds. Ils en rejoignirent rapidement un nouveau, plus vaste, artificiel et bien éclairé par des néons disposés à intervalles réguliers sur le « plafond ». Ce nouveau tunnel était assez large pour manoeuvrer des véhicules de la taille de petits camions.
- On croit rêver... siffla Indy, admiratif.
- Encore la preuve que Scholomance n'est pas une petite aventure à prendre à la légère. Depuis des années, Banks a son plan. Il l'a mis en oeuvre patiemment, allant jusqu'à industrialiser le lieu de l'Ecole !
- Oui, mais les livres, père ? S'il avait toutes les informations nécessaires depuis des années, pourquoi a-t-il dérobé tous ces livres que très récemment ?
- Junior, tu me désespères... Tu es venu avec le cerveau de West, ou quoi ? Incroyable ! La plus grande catastrophe surnaturelle et mystique est sur le point de se produire, et que m'offre-t-on pour l'empécher ? Un abruti sans cervelle qui pense avec ses armes, une femme qui n'est de toute façon qu'une femme, et maintenant, mon propre fils qui se ramollit !
- Père...
- Enfin, Junior, c'est évident ! Si Banks a volé tous ces livres, ce n'est pas pour avoir des informations, c'est pour empécher d'autres de les avoir !
- Père...
Indy ne l'écoutait presque plus. Il se contenta de lever les mains. Henry s'arrêta de parler pour reprendre son souffle, comprit et se rendit à son tour. Une dizaine d'hommes armés venait de les cerner. Après avoir été désarmés, les Jones furent pousser en avant. Ils arrivèrent finalement dans une gigantesque caverne, qui n'avait plus de la caverne que la matière de ses parois. Tout était informatisé, robotisé, industrialisé. Des hommes allaient et venaient dans tous les sens, certains en tenue militaire, d'autres en blouse de laborantin. L'activité générale était en tout cas intense.
- Eh bien, on a perdu le caractère mystique et religieux ! soupira Henry, les mains posées sur le dessus de la tête.
- Détrompez-vous, professeur Jones !
Stevenson Banks s'approcha, assis dans son fauteuil roulant, poussé par sa jeune garde-malade.
- Si j'ai déployé une telle structure, c'est pour parer à toutes éventualités désagréables ! poursuivit l'infirme.
- Ce sera forcément désagréable, Banks, et vous le savez. Ne vous croyez pas plus malin que le Malin !
- Ah, cher vieux professeur Jones ! fit Banks en riant. Vous tentez de me faire douter d'un plan que j'ai passé ma vie entière à peaufiner. C'est ridicule !
- Nous verrons bien...
- Bien sûr... Pour répondre à votre question, Jones, ceci n'est que la zone de transit. Bien entendu, l'Ecole aura lieu dans une vraie salle de classe. Enfin, vous verrez bien ! Vous serez tous les quatres des élèves. Mais on en reparlera.
Il s'éloigna, laissant les Jones aux mains des gardes. Ceux-ci les poussèrent rudement pour les faire avancer, et les guidèrent vers une cellule percée à même la roche. La cellule contenait déjà deux occupants.
- Ah, les Jones, père et fils ! s'écria Alex.
- Vous allez bien ? s'inquiéta Indy.
- Ouais, ça va... Banks a besoin d'élèves, donc de nous ! Il ne nous fera pas de mal tout de suite !
- Lara ?
- Ca peut aller, merci.
- Et donc, vous ne pouviez pas nous attendre ? explosa soudain Indy. Ca vous démangeait trop de flinguer du méchant ?
- Eh, du calme, vieux ! renchérit Alex. Y'a des trucs qu'on sait faire mieux que vous !
- Comme les conneries ?
- C'est ça, Junior, énerve-moi encore un coup, que je te plie en quatre, comme la dernière fois.
- Arrétez de vous disputer ! hurla Lara. Nous devons être solidaires ! Si je dois risquer ma vie, je préfére autant la risquer pour des gens qui s'entraident !
Alex partit bouder dans un coin de la cellule, Indy dans l'autre. Lara les regarda faire, dépitée, et s'assit par terre, contre un mur, pour maugréer à son tour. Seul Henry Jones affichait un sourire radieux.

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