. TR1 TR2 TR3 TR4 TR5 TR6 TR7 TRA TR8 TR ROTTR SOTTR LCGOL LCTOO LC GO PORTABLES FILMS LIVRES

                                     Lara Croft News Fans Boutique Le site Contact

Astrificum - Director's Cut

Astrificum - Director's Cut, Chapitre 15, par Pitoch, le 10 novembre 2005.

Début | Chapitre précédent | Chapitre suivant

Chapitre 15

- L'ascenseur aussi, remarqua Alex en entendant la machinerie.
- Ouais, et je parie sur l'escalier de secours, aussi, confirma Lara à voix basse. Ils arrivent en force !
- Tu peux parler normalement. Ils se rendront vite compte que nous sommes là et prêts à les attendre. La meilleure défense étant l'attaque...
Lara acquiesça. Elle s'attendit néanmoins à une remarque contraire de la part de Jones, mais celui-ci approuva également. Même l'éminent docteur savait quand il fallait faire parler les armes. De plus, il avait naturellement abandonné les responsabilités au profit de West, beaucoup plus aguerri pour ce genre d'actions. Tout le monde se rangeait derrière les avis de Jones lorsqu'il s'agissait d'archéologie pure, mais, avec l'attaque de porte-flingues venus pour les tuer, ils entraient de plein pied dans le domaine d'Alex. Lara sourit à cette pensée.
- Je commence à douter de votre sociabilité, à tous les deux, fit Indy, se méprenant sur le sourire de la jeune femme. Prendre du plaisir à faire ce genre de choses...
Alex ricana.
- On a jamais dit qu'on était des anges, Jones !
- On en reparlera, Indy, si tu veux bien, fit Lara.
Sans attendre, elle se rua dans les escaliers. Elle se pencha légèrement à la rambarde : plusieurs hommes gravissaient les marches quatre en quatre, quelques étages plus bas. La jeune femme se rejeta en arrière juste à temps pour éviter une rafale de mitraillette qui claqua bruyamment.
- Oups... dit-elle.
- Alors, ça donne quoi ?
- Une petite douzaine, à vue de nez. Où est Indy ?
- Il est passé par la fenêtre. Si on rajoute au moins quatre dans l'ascenseur...
- Plus ceux qui attendent dehors...
- Ca nous fait une vingtaine. Il reste combien d'étages au-dessus ?
- Trois.
- Le toit est accessible ?
- Aucune idée. J'ai cet appart' depuis une semaine, je te rappelle.
- Bon, ben on fonce, on verra !
Des coups de feu claquèrent sèchement. Des morceaux de plâtre volèrent près d'eux. Alex, les deux magnums de Lara dans les mains, déboula devant les marches et tira plusieurs fois. Sans attendre, il retourna à couvert pour éviter la riposte. Lara était déjà en train de gravir les étages quatre à quatre. Alex se rua à sa suite, faisant feu tout en courant. Il rattrapa son amie alors qu'elle donnait un solide coup d'épaule à la porte menant au toit. Sans se retourner, ils traversèrent le sol tapis de gravier. A mi-chemin, ils s'arrêtèrent pour se cacher derrière les grandes ouvertures cubiques de la ventilation, chacun d'un côté. Ils reprirent leur souffle.
- T'as perdu de la condition physique, Croft, fit Alex. T'as grossi, non ?
Les balles jaillirent, faisant voler le gravier près d'eux et empêchant la jeune femme de jeter sa réponse cinglante. Alex s'accroupit et tira à l'aveugle, derrière lui.
- On sera vite à court de munitions, remarqua Lara. On ne peut pas tenir un siège sur le toit !
- Certes... (Il la regarda de façon appuyée) tu as vu Matrix ?
Lara en resta bouche bée. L'espace d'un instant, elle oublia complètement qu'on leur tirait dessus.
- Mais... bafouilla-t-elle. C'est bien le moment de parler ciné ?
- En fait, au début du film, Trinity est poursuivie par des agents de la Matrice.
- Oui, en effet, et comme nous, elle monte sur le toit.
- Mieux, chérie, elle s'enfuit par le toit.
Il désigna du menton le toit du bâtiment annexe. Les deux immeubles étaient séparés d'environ six mètres, mais le leur était légèrement plus haut. Lara comprit soudain et fit une moue dubitative.
- T'as envie que je me tue, c'est ça ? demanda Lara.
- Mais non. J'ai juste envie de voir tes charmantes fesses s'envoler comme dans le film !
Lara acquiesça, mais surtout parce qu'elle venait de comprendre où il voulait en venir. Les tueurs n'avaient pas forcément compris qu'ils étaient deux. S'ils la croyaient seule, ils partiraient à sa poursuite sans se méfier de qui pourrait rester en arrière. Alex n'aurait alors qu'à les cueillir.
- Si je n'étais pas convaincue que tu proposes ça surtout pour me mater, je dirais presque que ton idée est très bonne, fit-elle.
Alex lui sourit de toutes ses dents, puis lui désigna le toit voisin. La jeune femme se mit en position accroupie et profita d'une accalmie de balles pour s'élancer. Elle prit le maximum de vitesse que lui permettait la courte distance et, prenant appui sur le bord de l'immeuble, sauta dans le vide. Elle sentit quelques balles siffler autour d'elle, sans l'atteindre. Elle atterrit lourdement et partit aussitôt en roulade pour amortir la violence du choc. Mais, sur le gravier recouvrant le toit, elle perdit l'équilibre et, emportée par son élan, glissa douloureusement sur le dos avant de s'écraser contre la paroi métallique du système de ventilation, la tête en avant. Sans dessus dessous, elle se remit dans le bon sens et s'assit, tentant de retrouver ses esprits. Elle passa la main sur sa tête : elle en était quitte pour une belle bosse.
- Ca a l'air plus facile, dans le film... gémit-elle.
Elle se leva péniblement, arme au poing, et s'approcha de l'immeuble initial. Alex apparut en surplomb, affichant un grand sourire. Rangeant les magnums à sa ceinture, il se mit à applaudir.
- Vraiment... dit-il. C'était... Waow ! Splendide ! Un saut incroyable !
- Fous-toi de ma gueule, en plus...
Elle rangea son arme et entreprit de chercher la porte de sortie du toit, puis de l'immeuble.
Quand elle rejoignit enfin son appartement, elle trouva deux des porte-flingues saucissonnés et inconscients dans sa salle de bains.
- Alors ? demanda-t-elle en les désignant.
- J'ai pas encore commencé, répondit Alex, un verre de Whisky à la main.
Des voitures de police, sirènes hurlantes, s'arrêtèrent au pied de l'immeuble. Des portières claquèrent.
- Allez vous planquer avec nos amis, fit Lara. Je m'occupe de ça.
- Comment ? questionna Indy.
- Regarde bien, et admire la performance...
Lara se concentra. Elle ébouriffa ses cheveux, défit sa queue de cheval, et crispa plusieurs fois son visage. On pouvait presque sentir la tension monter en elle. Moins d'une minute plus tard, Lara donnait l'impression d'avoir pleuré pendant une heure.
- Impressionnant... reconnut Indy.
- Allez vous planquer, maintenant, gémit Lara en reniflant bruyamment.
Elle essuya élégamment une larme qui coulait sur sa joue. Alex était de nouveau hilare en s'enfermant dans la salle de bains. Une fois seule, Lara se déshabilla rapidement et enfila un peignoir. Juste à temps : on frappa à la porte.
- Polizia ! entendit-elle avant d'ouvrir.
Les policiers lui firent un salut formel et commencèrent à lui parler.
- Non parlo italiano, répondit Lara, aux bords des larmes. Sono inglese.
- Tout va bien, Signorina ? demanda l'un des policiers en anglais, avec un fort accent.
- Comment pouvez-vous me demander ça ? Il y a eu une fusillade !!! Ca tirait de partout !
Lara ajouta un brin d'hystérie à sa composition, et sa voix commençait à devenir stridente.
- Calmate, Signorina, dit le policier. Voulez-vous l'aide de médecins ?
- Non merci, ça va aller. Que s'est-il passé ? J'ai eu si peur !
- Un règlement de comptes... Ca arrive assez fréquemment.
L'air de rien, l'autre policier, silencieux, jetait des coups d'oeil à l'intérieur de l'appartement. Lara se félicita mentalement d'avoir également caché sa malle.
- Vous avez vu quelque chose ? continua le premier policier.
- Des hommes en costume, répondit Lara.
- Comment le savez-vous ? Vous êtes sortie ?
- Le judas...
Lara décida qu'il était temps de remettre une couche de drame : elle fit monter une nouvelle série de larmes, et constata avec satisfaction que les deux policiers y étaient sensibles.
- Reposez-vous bien, vous ne craignez plus rien, reprit-il en saluant militairement. Buono giorno, Signorina !
Lara les remercia d'un pâle sourire et referma la porte. Elle retira son peignoir et se rhabilla. Elle entrouvrit la salle de bains pour jeter un regard à l'intérieur : l'interrogatoire musclé avait déjà débuté. Alex tourna la tête vers elle en attendant la porte s'ouvrir. Lara sursauta devant le regard froid et dur de son ami. Indy lui bloqua la vue en se tenant devant elle, puis la repoussa dans l'appartement. Il referma derrière lui.
- Inutile que tu regardes, Lara, dit-il. Ca ne va pas te plaire...
- Je me doute, oui. Je n'ai jamais aimé cette facette de West.
- Mais tu aimes les autres facettes. Tu aimes Alex.
Ce n'était pas une question. Lara ne répondit donc pas et alla suivre le ballet des ambulances et des voitures de police par la fenêtre. Indy respecta son silence quelques minutes, avant de revenir vers elle.
- Pourquoi tu ne lui dis pas ? demanda-t-il.
- Mêle-toi de ce qui te regarde, Jones ! répliqua-t-elle d'un ton froid.
Elle le regretta aussitôt, mais ne s'excusa pas. Elle retourna s'asseoir, boudeuse.
Alex sortit de la salle de bains une dizaine de minutes plus tard, détendu.
- Alors ? demanda Indy.
- Nos employeurs sont sur le départ. Faut foncer à l'aérodrome si on veut les suivre !
Lara se précipita à la fenêtre.
- Les flics sont plus ou moins partis, on va pouvoir y aller !
- Tes victimes marchent encore ? demanda Indy.
- Bien sûr ! s'offusqua Alex.
- Alors laisse-les partir, nous n'avons plus besoin d'eux.
- Mais c'est ce que je comptais faire, docteur !
- Je pars en tête, intervint Lara. J'irais plus vite seule avec ma moto. Si vous perdez ma trace, demandez à Bryce. J'aurais mon traceur sur moi.
Elle enfila un blouson et sortit précipitamment.
- Elle est pressée, non ? s'étonna Alex. Vous vous êtes disputés ?
- Si tu savais...

Lara descendit de moto à bonne distance des hangars. Elle s'approcha discrètement à pied, puis s'allongea dans l'herbe, une paire de jumelles à la main. Elle repéra rapidement Legg et ses comparses. Ils étaient entourés de leur armée, et semblaient occupés à charger le Jet privé de son ennemie jurée. Lara poussa un soupir de soulagement : la piste n'était pas perdue, l'espoir non plus. Elle en était à se demander comment elle allait agir lorsqu'elle sentit le canon d'une arme contre l'arrière de sa tête. Lentement, elle écarta les mains pour montrer qu'elle se rendait.
- A genoux ! fit une voix d'homme. Mains dans le dos.
Lara s'exécuta lentement, sans geste brusque. Promptement, l'homme lui passa une paire de menottes qu'il serra violemment. Il se pencha alors vers elle et, lui empoignant les cheveux, tira sa tête en arrière.
- Je dois te ramener vivante à Miss Legg, fit l'homme. Mais j'ai bien envie de m'amuser avec toi, d'abord...
- T'as pas de couilles, connard, répondit-elle. Détache-moi si t'es un homme, et on s'amusera tous les deux !
L'homme lui asséna un violent coup de crosse dans la tempe. Lara s'écroula, à moitié assommée. Elle voyait des flashs lumineux devant les yeux, et sentit du sang couler le long de sa joue. Malgré son étourdissement, elle tenta de se relever. L'homme en profita pour lui lancer violemment son pied dans le ventre. Il la souleva littéralement de terre. Elle s'écrasa un mètre plus loin, toussant et crachant, cherchant désespérément son souffle.
- Casser la gueule d'une petite pétasse avant de me la faire, c'est génial, fit la brute. J'espère que t'es dans de meilleures dispositions envers moi ?
Il se mit à rire. L'attrapant par une cheville, il la traîna sur quelques mètres, avant de la laisser suffocante, sur le dos.
- On va faire ça, ici, ça te dit, salope ? fit-il.
Il commença à dégrafer la ceinture de son pantalon, puis sa braguette. Il se coucha lourdement sur Lara, sans prendre de précaution. La jeune femme en eut de nouveau le souffle coupé, mais eut la force de se débattre. En vain. Il l'embrassa de force. En désespoir de cause, Lara tenta de mordre sa langue, mais échoua également. Elle était presque résignée à être violée près de l'aérodrome de Rome lorsque l'homme s'écroula, inconscient, avant d'être rejeté sur le côté. Lara, libérée de ce poids, prit une puissante inspiration. Elle aurait pleuré de soulagement. Elle s'attendait à voir Alex ou Indy : c'était Beauchamps. La brute se redressa.
- Eh, connard, t'attends ton tour ! Tu sais pour qui je bosse ? Miss Legg est aussi puissante que...
Il n'eut pas le temps de finir : le français l'abattit d'une balle entre les deux yeux. Lara, toujours couchée par terre, sursauta sous la soudaineté de l'action. Beauchamps ramassa la jeune femme et la porta jusqu'à une jeep.
- Merci, dit-elle simplement, en français.
Il ne répondit pas, la déposant sur le siège passager.
- Les menottes ? demanda-t-elle.
- Désolé, je dois vous les laisser.
- Je vois... Au lieu d'être violée et tuée, je serais juste tuée.
Beauchamps ne répondit pas et démarra en trombe.
Lara se retrouva rapidement assise dans le Jet, les mains maintenant menottées devant. Elle se sentait encore un peu nauséeuse, mais la vodka qu'Otrianov lui avait faire boire lui avait redonné un coup de sang. Par le hublot, elle put observer le chargement de diverses malles dans un autre avion de fret. Enorme organisation, vraiment. Miss Legg monta alors dans le Jet et s'assit face à la jeune femme.
- Ma très chère Lara, fit-elle en souriant. Comme je me doutais que vous ne lâcheriez pas l'affaire facilement !
Lara eut un petit mouvement de mépris.
- Sympa, vos gorilles... lâcha-t-elle.
- Je suis sincèrement désolée que cette brute ait essayé d'abuser de vous... Oh ! Vous parlez des hommes que j'ai fait envoyer chez vous, n'est-ce pas ? (elle haussa les épaules) je me doutais qu'ils seraient inefficaces.
Lara ricana, de plus en plus méprisante.
- Ce n'était pas mon idée, se défendit Legg.
- Dois-je comprendre que vous vous opposez à eux pour me garder vivante ?
- N'exagérons rien ! Nous nous envolons pour l'Assemblée, et vous venez avec nous. Nous allons devenir riches, et vous, morte.
- Réjouissant programme, Legg, bravo. Et où a-t-elle lieu, cette Assemblée ?
Legg sourit et s'éloigna sans répondre. La porte du Jet se ferma, et Lara entendit les moteurs vrombirent. Le Jet décolla.
Lara était à deux doigts de s'endormir lorsque deux hommes la soulevèrent de son siège, sans ménagement. Ils la traînèrent jusqu'à la cale de l'appareil et la firent asseoir sur une caisse métallique. Ils restèrent debout, immobiles, à la surveiller. Smith ne tarda pas à les rejoindre.
- Smith ! s'écria joyeusement Lara. Comment allez-vous ? Votre main vous démange ?
Smith lui offrit son plus beau sourire mauvais.
- Ca vous manque, les gifles, Croft ? ironisa-t-il.
- En fait, pas vraiment, mais je suppose que vous n'êtes pas là pour m'offrir le thé.
- Ni thé, ni gifles.
Il venait d'énoncer cette phrase sur un ton qui glaça aussitôt la jeune femme. Elle sentit une sueur froide couler le long de son échine. Smith s'accrocha alors à une poignée, tandis qu'un des hommes ouvrit le sas du Jet. Le vent extérieur s'engouffra. Les cheveux détachés de Lara volèrent dans tous les sens. La jeune femme ouvrit de grands yeux : elle venait de comprendre.
- Vous plaisantez, n'est-ce pas ? demanda-t-elle d'une voix peu assurée.
- Je ne plaisante jamais, Croft. Je pensais que vous l'aviez compris.
Soudain, les deux hommes empoignèrent la jeune femme et l'approchèrent de force vers l'ouverture. Lara se débattit de toutes ses forces, en vain. Devant le sas, elle bloqua ses pieds de chaque côté et résista à la poussée.
- Smith, arrêtez ! hurla-t-elle, maintenant en proie à la panique. Je peux encore vous être utile ! Demandez à Legg !
- Hélas, vous êtes devenue un poids mort pour nous. Adieu, Croft !
Il repartit à l'avant de l'appareil. Lara résista encore à la poussée de plus en plus intense des deux hommes de main.
- Arrêtez, les gars ! hurla-t-elle. Vous allez pas faire ça !!!
L'un des hommes lui donna une violente bourrade. Elle céda et se retrouva projeter de l'avion. En hurlant, elle vit l'appareil s'éloigner au-dessus d'elle. Le sol, au loin, minuscule, se rapprochait à grande vitesse : elle tombait en chute libre.

Début | Chapitre précédent | Chapitre suivant

Donnez votre avis sur cette histoire directement à Pitoch ou sur le forum de Captain Alban.