Novembre 1999
On pourrait croire que la meilleure amie du Père Noël, c'est la Mère Noël... Faux ! La meilleure amie du Père Noël, c'est Lara Croft. La preuve : elle fait du traineau-stop tous les ans, et ça marche !
Lara Fa bien
Et de quatre ! Alors que le soleil est au zénith, que le gamer moyen fait trempette au bord de la mer et s'apprête à reprendre le chemin de l'école, Eidos nous prépare tout en souplesse le quatrième opus des aventures de miss queue-de-cheval. "Cool !" diront certains, "Encore !" penseront les autres. Quoi qu'il en soit, Lara est de retour pour le meilleur et surtout pour l'empire.
Pas de Fioriture
Donc, Lara est de retour et personne n'est surpris... Étrange, non ? Quand elle était ch'tite, Lara Croft était conseillée par un mentor. Ce monsieur lui a tout appris : comment buter des crocos, piller des tombes et pousser des petits cris... Puis il a disparu au cours d'une expédition en Égypte. Moult années plus tard, Lara se met en quête du monsieur et libère par mégarde un dieu égyptien pas gentil : Seth. Le monde est en danger et Lara va devoir réparer ses bêtises pour le sauver. Le mot d'ordre de ce dernier épisode sera : retour aux sources. Après les égarements d'un TR3 plus que moyen, Core reprend intégralement la formule inaugurale de la saga Tomb Raider. Hormis le nouveau moteur graphique et sa nouvelle garde-robe, rien de bien nouveau sous le soleil d'Égypte. La part belle est de nouveau faite à l'aventure, tandis que l'action passe au second plan. Finis les niveaux gigantesques et les combats à gogo. Énigmes et lieux clos seront de rigueur. Au final, peu d'innovations mais beaucoup d'améliorations pour ce dernier volet. Les fans seront ux anges, les autres n'auront qu'à voir avec le Père Noël.
Croft Tour Operator
Vous l'avez sans doute compris, La Révélation Finale se passe intégralement en Égypte. Vous emmènerez Lara dans tous les hauts lieux archéologiques du temps des pharaons. Les programmeurs se sont amplement documentés afin de restituer un environnement très proche de la réalité. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les graphismes et les ambiances lumineuses sont très impressionnants.
La fin du Légoland
Enfin, Lara a trouvé la sortie de Légoland ! Fini cet univers étrange où les surfaces étaient toutes échappées d'un tableau de Picasso période cubiste. J'en veux pour preuve ces éléments de décors, colonnes, arches et autres dômes aux courbes harmonieuses. Un plus non négligeables qui se décline sur d'autres éléments, comme les pierres qui vous tombent dessus ou les petits objets.
Nouvelle interface
Au rayon des vraies nouveautés, l'inventaire est complètement relooké. Il est maintenant possible de combiner les objets comme dans Resident Evil ou Dino Crisis. Une carte des lieux sera aussi disponible en cours de jeu. Enfin, un journal de bord se remplira au fur et à mesure des pérégrinations de Lara. DEes indices relatifs à certaines énigmes s'inscriront d'eux-mêmes dans ce journal. Utile.
Le retour de la momie
Dans Tomb Raider premier du nom, la SPA et la WWF auraient pu faire scandale vu le nombre de bébêtes que Lara flingue. Dans le 3, c'est Amnesty International qui aurait eu le droit de râler. Dans le 4, c'est la société de protection des morts-vivants qui va couiner. Squelettes, momies, gardes pharaoniques, spectres en tous genres... Il y a bien un ou deux assassins et quelques scorpions géants, mais dans l'ensemble, ça fleure bon le cimetière.
Pas de muscles, mais un cerveau
L'intelligence artificielle des ennemis est très soignée. Non seulement ils vous poursuivent, sautent, grimpent et vous traquent dans les ruines que vous explorez, mais en plus, certains d'entre eux sont invulnérables à l'armement conventionnel. Il faudra trouver des moyens plus subtils pour vous en débarrasser : les faire tomber d'une hauteur... Ou trouver une bonne cachette.
Plus d'aventure, mois d'action
Les programmeurs confessent avoir tiré les enseignements de TR3 en matière de jouabilité. Les niveaux de jeu seront moins longs et le joueur ne predra pas ses objectifs de vue. L'aspect "jeu de plateforme" disparaît au profit de la réflexion et de l'astuce. L'aventure ne sera plus découpée en niveau et les chargements se feront en continu. Les séquences de transition seront interactives et fondues dans l'histoire.
Ravalement de façade
Lara accuse son âge. Mais comme les graphistes de chez Core sont aussi un peu chirurgiens, ils ont effectué un petit lifting sur la demoiselle. Elle est censée avoir un grain de peau plus fin. Notez que de dos, c'est plutôt dur à voir. Quant à ses nouvelles fringues, on nous les promet plus détaillées.
De nouvelles positions
Pousser, tirer, grimper, ses suspendre, courir, nager, s'accroupir, sauter, faire des galipettes, ch... En plus de ce qu'elle sait déjà faire, Lara dispose de nouveaux mouvements. Elle est maintenant capable de passer un angle de mur auquel elle est accrochée, de grimper à la corde et de se balancer, d'ouvrir des portes à coup de pied et de sauter pour attraper des leviers. Ces mouvements vont de pair avec de nouvelles énigmes qui nécessiteront leur utilisation.
Lapine en cage
Finis les niveaux gigantesques où Lara devait cavaler quinze minutes chrono pour se rendre de la clé à la serrure. Les niveaux sont désormais des enchaînements de pièces confinées aux dimensions réduites. Ces huis-clos augmentent le sentiment de progression dans le jeu car on les parcourt bien plus vite.
Vise-moi ça !
Un nouveau système de visée complètement repensé s'affranchit des problèmes précédents. Lara ne cible plus ses adversaires à travers les murs. Elle vise en priorité les créatures les plus proches et change de cible selon leurs déplacements. Pour certaines armes, comme le fusil à pompe, l'éparpillement des projectiles en fonction de la distance est pris en compte. TR4 compte peu de nouvelles armes, la plus intéressante étant l'arbalète qui permet de viser avant de tirer.
Le plaisir des oreilles
Un soin particulier est apporté au doublage autant qu'aux musiques. La voix anglaise de Lara est toujours aussi chaude et sexy. Les musiques de cet opus sont dans la parfaite continuité de celles de TR1. De sympathiques petites mélodies se déclencheront en fonction des lieux et des actions.
Le souci du détail
Les scènes d'extérieur sont baignées d'un ciel d'apocalypse où les nuages défilent à grande vitesse. Dans la plus grande tradition des films d'horreur, des éclairs illuminent régulièrement le décor.
Premières impressions
Plein de trucs nouveaux dans un jeu, est-ce que ça donne un jeu nouveau ? Partagés entre le souci d'innover et la nécessité commerciale de coller aux aventures précédentes, les développeurs ont choisi le grand bond en arrière. Moins d'action et plus d'aventure : pourquoi pas. De nouvelles énigmes dans des sites historiques : certes. Moins d'ennemis humains et plus de créatures mythologiques : ok. Lara vue de dos, quelques nouveaux mouvements, de nouveaux ennemis, de très beaux décors grâce à un nouveau moteur graphique, un nouveau système de visée automatique... Et puis ? Et puis, rien... J'ai beau chercher, rien ne m'a surpris. L'histoire, qui ne brille pas par son originalité, est un simple prétexte pour résoudre une enfilade d'énigmes. Le jeu suit une trame linéaire pour que tout le monde comprenne bien de quoi il retourne. Simplicité et accessibilité feront certes la joie des jeunes joueurs, mais les autres ? Au-delà de ces considérations négatives, il faut reconnaître que TR4 est beau, et que Core semble avoir soigné la jouabilité. Et puis, c'est Lara. Au final, le sentiment dominant au regard de ce qui nous a été montré est que TR4 n'est que ce qu'aurait dû être TR2 : une véritable suite au premier.
Point fort : La refonte du moteur du jeu hisse enfin TR au niveau de ses concurrents.
Point faible : Les vraies nouveautés se comptent sur les doigts de la main d'un lépreux...
Où ça en est : Les versions PC et Play développées, le moteur de jeu terminé, reste la modélisation des niveaux.
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